Ma Petite musique de nuit fut initialement écrite à la demande de Nicolas Prost pour Saxiana, un ouvrage collectif pour saxophone alto et piano publié par les Éditions Billaudot. Le fait qu'une oeuvre aussi modeste dans son ambition esthétique se trouve numérotée d'un chiffre aussi prestigieux que 111 est un clin d'oeil espiègle à l'Histoire (et à Beethoven, bien sûr). J'aurais pu en effet ne mettre aucun numéro et insérer ce titre, ainsi que les deux suites pour flûte et piano, dans la courte liste de mes oeuvres pédagogiques. J'aurais pu aussi, comme le fit Florent Schmitt, « oublier » le numéro 111 par crainte (religieuse ) d'avoir à subir une comparaison, forcément cruelle, avec le célèbre opus beethovenien. Au contraire, j'ai saisi l'occasion pour donner un aperçu supplémentaire (faisant ainsi suite à mon opus 69) de la musique que j'écrivais avant l'opus 1 et mettre dans ma liste d'« oeuvres importantes » des pièces qui se proposent humblement de servir de matériel pédagogique à de jeunes instrumentistes. Le troisième mouvement de la Petite musique de nuit est intitulé Flânerie, car il me fut commandé par mon ami Hervé Corre pour une édition du Festival des Flâneries musicales de Reims pour Florent Héau (qui fit un disque remarquable de ma musique pour clarinette) avec Marcella Ruggieri au piano. Voici une version pour saxophone (ou clarinette en si ), violon et violoncelle de cette pièce, dont la première audition par des musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Bratislava a eu lieu en juin 2021. J'ai choisi d'ajouter au titre la mention d'opus 111 n° 1 et de publier deux petites suites pour flûte et piano en tant qu'opus 111 n°2 et 3. / Ensemble vents / Billaudot