Comme beaucoup de gens, je me suis intéressé au ragtime en tant que forme artistique grâce à Joshua Rifkin et ses interprétations de la musique de Scott Joplin. En 1971, après divers projets communs au Royaume-Uni, un ami américain m'envoya un exemplaire des Collected Piano Works (oeuvres complètes pour piano) de Joplin, tout juste publiées. Quelque temps après, au cours d'un voyage en Australie, un ami pourvu d'une immense collection de disques me fit écouter des enregistrements de rags et de musique de style ' stride '. C'est ainsi que je découvris l'incomparable James P. Johnson interprétant, entre autres, Mule-Walk Stomp et The Carolina Shout.Mon initiation fit un bond en avant quand je fis la connaissance de William Albright. Son disque Ragtime Back to Back, enregistré avec William Bolcom, avait déclenché en moi une admiration passionnée. Non seulement Bill Albright me donna la partition de sa Grand Sonata in Rag (Jobert-Paris, 1974) que j'avais eu le plaisir d'entendre auparavant, mais il me fournit aussi des copies de ses transcriptions d'anciens enregistrements de ' strides ' figurant sur le disque mentionné ci-dessus. À Terre-Neuve, un passionné de ragtime me fit écouter des enregistrements de Max Morath et de sa musique. Je pris contact avec le compositeur qui eut la gentillesse de m'envoyer la partition de Polyragmic. Récemment, j'ai travaillé les magnifiques rags de William Bolcom (Complete Rags for Piano, Edward B. Marks Music Company), superbement enregistrés par John Murphy (Albany).Ainsi, après avoir joué les rags de Joplin, Albright et Morath au fil des années, et plus récemment ceux de Bolcom, le temps me semblait venu de m'essayer moi-même à ce genre.J'ai intitulé A Handful of Rags (Une poignée de rags) cinq rags composés en janvier et février 2012. Un an plus tard, j'en ai composé cinq autres sous le titre de Another Handful of Rags (Une autre poignée de rags). Sur les dix, l'un est dédié à mon épouse, sept à des amis du Gers, et deux à des parents au Royaume-Uni et aux états-Unis.Pour finir, un conseil de Scott Joplin : ' C'est toujours une erreur de jouer le ragtime vite. ' / Piano