Par ROCHE COLIN. Souvent, j'écris en marge de la partition en cours des remarques, mon état d'esprit du moment, une citation qui m'a plu dans un ouvrage, un mode de jeu dont je me souviens et que je pourrai à loisir réutiliser le jour où j'en aurais besoin. Le lien que tissent ces apostilles avec la partition originale est fondamental, même s'il n'a pas souvent d'existence musicale propre. J'avais utilisé la voix dans A la rêveuse matière dans cet esprit. Mais pour donner de la densité à ce procédé dans le cadre du cycle La robe des choses - Installation concertante, j'ai ajouté trois courtes pièces pour voix seule qui reprennent ce principe: la première représente une vaine profession de foi, chuchotée et non proférée. Les deux autres sont des effacements de matières musicales qui ont été, à un moment ou à un autre pendant ces dernières années de travail sur le cycle, posées sur le papier. Colin Roche / contemporain / Répertoire / Soprano

Cette oeuvre a fait l'objet d'une commande de Stéphane Mège pour un concert en hommage au poète Paul Verlaine dans la formation instrumentale suivante : soprano et onze instruments, Suite à un voyage en Italie et plus particulièrement dans les villes de Pompeii et Herculaneum, j'ai rapidement songé à écrire une oeuvre autour de cette terrible tragédie, une histoire quasi opératique, mais pourtant réelle, Aussi, l'utilisation de trois poèmes de Paul Verlaine de façon partielle (Promenade sentimentale, Effet de nuit et La mort) m'a permis à la fois de tenter de traduire les sentiments et images des poésies, mais aussi d'évoquer ce cataclysme - ainsi, il existe une sorte de correspondance entre ces deux histoires, Ce cycle ne peut donc, à mon sens, faire l'objet d'interprétations parcellaires, Il fut écrit entre 2011 et 01/01/12, - Promenade sentimentale (01'30'')- Interlude I (00'20'')- Effet de nuit (03'35'')- Interlude II (00'45'')- La mort (02'50'') / Soprano

 Arrangement de Jean-Christophe RosazCe magnifique Ave Maria est chanté par Desdemona après le célèbre Air du Saule à un sommet d'intensité dramatique qui survient vers la fin d'Otello, l'opéra fabuleux de Giuseppe Verdi, A l'origine cette prière est accompagnée des cordes seules, J'ai imaginé cette version avec choeur a cappella où les parties vocales habillent littéralement le murmure qui s'élève de l'orchestre et sur lequel se sont glissées des paroles en écho à celles de la soliste, Ainsi l'impact de sa prière est-il démultiplié par la présence à ses côtés de cette masse chorale, Par l'utilisation des consonnes, les voix donnent un peu d'ossature et par leurs couleurs spécifiques un peu de chair au somptueux tapis des cordes, Un humble hommage rendu à l'art infini d'écrire pour les voix de Verdi, / Soprano