Urtext Edition-Les deux trios avec piano de Schubert peuvent indubitablement être comptés au nombre de ses ?uvres les meilleures. Composés tous les deux en 1827 c?est-à-dire un an avant sa mort ce sont des ?uvres caractéristiques de sa maturité riches d?une grande invention mélodique alliée à une forte puissance créatrice formelle et une profonde expressivité. Si le trio en Mi bé-mol majeur op. 100 D 929 fut vendu à l?éditeur de Leipzig Probst (il ne parut cependant que juste après la mort de Schubert) le trio en Si bémol majeur op. 99 D 898 ne fut pas imprimé du vivant du compositeur. L?adagio en Mi bémol majeur op. post. 148 D 897 reproduit en annexe et connu plus tard sous letitre de Notturno fut conçu à l?origine comme mouvement lent du trio en Si bémol majeur. Schubert pourrait l?avoir considéré comme impropre à la publication du fait de son caractère sombre et expressif jusqu?au désespoir. Il ne parut d?ailleurs qu?en 1846. En annexe de ce recueil figure également le premier essai dans le genre du trio composé par Schubert à l?été 1812 alors qu?il était âgé de 15 ans.

Les trios avec piano comptent parmi les grands genres de la musique de chambre classique et Brahms s?y consacra très tôt. Il composa son opus 8 au cours de l?automne et de l?hiver 1853/54 c?est-à-dire à l?âge de 20 ans. Par contre ses deux autres trios avec piano op. 87 en Ut majeur et op. 101 en ut mineur ne virent le jour que 28 et 32 ans plus tard. On sait que pa-rallèlement au trio en Ut majeur Brahms travaillait aussi à un autre trio en Mi bémol majeur qu?il détruisit probablement. En 1889 il décida de reprendre son premier trio avec piano et le remania à tel point qu?il écrivit à Clara Schumann: «J?ai réécrit mon trio en Si majeur». L?édition Henle-Urtext reprendle trio op. 8 dans la seconde version parue en 1891 mais pro-pose également la première version en annexe.

En grec, syn signifie ' union ', et aesthesis ' sensation '. La synesthésie est un phénomène neurologique qui associe plusieurs sens. Certains compositeurs célèbres, comme Alexandre Skriabine, en étaient victimes et voyaient à l'écoute de différents sons des changements dans la perception des couleurs. Aussi, au-delà de la correspondance entre les sens, j'ai souhaité imaginer une oeuvre qui pourrait faire correspondre différents arts. Dans ce trio pour violon, violoncelle et piano, composé entre 2009 et 2010, j'ai tenté d'utiliser des techniques de peinture et de les appliquer à la Musique. Ainsi, les mouvements portent tous des noms empruntés à l'Art pictural : Clair-obscur, Eau forte, Pointillisme,? J'ai également associé chaque extrait de l'oeuvre à de la poésie, qui à mon sens permet à la fois de comprendre ce qui a pu me motiver à l'écriture de cette pièce, mais aussi de rejoindre une certaine forme d'art total, combinant différents moyens d'expression à la fois.Création du 1er juin 2013, durant les Samedis Classiques de Cornillon-Confoux, par le Trio Métabole. / Trios Piano, Violon, Violoncelle

À l?époque classique et pendant une grande partie du 19e siècle les trios avec piano consti-tuaient pour ainsi dire des articles très tendance. Il n?est donc pas surprenant qu?après Haydn et Mozart Beethoven se soit lui aussi essayé à ce genre et ait laissé en tout 13 trios avec piano. Ce premier volume contient les trois trios avec piano op. 1 qui sont aussi les toutes premières ?uvres considérées par Beethoven comme dignes de porter un numéro d?opus. Ils sont ac-compagnés du trio op. 11 pour clarinette ou violon violoncelle et piano (dit «Gassenhauer»). Lorsque Beethoven présenta les trois trios op. 1 au public probablement lors d?une soirée chez le prince Lichnowsky en août1795 (à laquelle assistait aussi Joseph Haydn) il suscita une grande admiration. Ces trios restent jusqu?à ce jour des joyaux du genre.

L'éditeur Jacques Durand, qui avait publié quelques années auparavant le célèbre Trio de Ravel, suggère en 1922 à Fauré d'écrire un trio, qui sera son avant-dernière partition. Le compositeur ne dépasse tout d'abord pas le stade de quelques esquisses et réfléchit un temps à mettre une clarinette à la place du violon. Ce n'est que durant son séjour estival à Annecy-le-Vieux en Savoie qu'il réussit à composer l'Andantino, mouvement central élégiaque d'une ampleur inhabituelle. Suivent les premier et troisième mouvements qu'il écrit durant l'hiver suivant, à Paris. L'édition Urtext de ce morceau de maturité aux contours et aux lignes claires, qui offre un bel équilibre entre le piano et les instruments à cordes, représente un ajout de poids dans le catalogue de musique française de G. Henle Verlag. / Violon, Violoncelle Et Piano

Par PESSON GERARD. Ce trio est constitué de plusieurs moments musicaux inspirés des carnets d'esquisses de Marcel Proust. Proust est, entre Anne-Lise Gastaldi (pianiste et fondatrice du trio George Sand) et moi, comme un lien réflexe. Cette partition, qui lui est dédiée, est un hommage à la musique de Vinteuil (le compositeur en partie fictif de La Recherche du temps perdu), mais aussi une méditation sur les arcanes de l'invention proustienne. La phrase utilisée comme titre de ce trio est une sorte de mémento griffonné par Proust sur le folio 45 (verso) du Carnet 4 (1914-17) - phrase qui est liée au détail d'un tableau de Bruegel ainsi qu'au rougeoyant Septuor, la dernière oeuvre de Vinteuil. Gérard Pesson / contemporain / Répertoire / Violon, Violoncelle et Piano