Par HUREL PHILIPPE. Avec tous mes remerciements amicaux à Jérôme Comte sans q...(+)
Par HUREL PHILIPPE. Avec tous mes remerciements amicaux à Jérôme Comte sans qui la pièce n'aurait pas vu le jour.
A première vue, il y a une certaine contradiction entre le titre de la pièce qui évoque la rareté, et la perception qui s'en dégage, marquée plutôt par la volubilité. Mais à y regarder de plus près, le titre prend tout son sens. En effet, on s'aperçoit rapidement que la clarinette principale est très souvent amplifiée et 'enveloppée' par les deux clarinettes de l'orchestre - échos, delays, reverbs, harmonizers - et ce sont ces imitations d'effets électroniques qui créent ces 'traces' de la partie soliste, laissant ainsi en mémoire les quelques éléments fondateurs de la partition. Car en réalité, si la musique semble ici volubile, le matériau qui la compose est volontairement très restreint : petit glissando en quarts de ton, court motif ascendant ou descendant, saut rapide de registre avec slap, groupe rapide de trilles. Seule la dernière section de la pièce précédant une sorte de coda, échappe à la variation de ces petits éléments : un motif mélismatique imité par les clarinettistes de l'orchestre, puis les flûtes, le hautbois et enfin les cordes, donnera progressivement naissance à une sorte de matière sonore frémissante qui absorbera le soliste.
Plus intimement, le titre de la pièce fait référence à la période difficile pendant laquelle j'ai écrit la partition, période marquée par la disparition de deux de mes proches, notamment celle de ma mère à qui la pièce est dédiée.
Avec toute la distance qu'instaure la musique avec le réel, ces quelques traces dans l'air sont pour moi une allusion aux impressions mêlées et aux souvenirs qu'ils m'ont laissés. / Contemporain / Répertoire / Clarinette et Orchestre