Après avoir conquis le monde musical de façon irrésistible, ses tourments et ses recherches spirituelles le rendirent silencieux dix ans, puis il revint à sa musique pour la mener vers une sorte d'apogée controversé. On peut penser que ce maelström qu'est toute la musique d'Olivier révèle une plongée irréversible dans l'abîme, une sorte de trou noir qui s'affaisse sur lui-même dans une accélération vers la catastrophe, d'où, au second mouvement, la mort prématurée du piano (symbolisant celle d'Olivier à 50 ans) - obligeant l'interprète à se passer de clavier pour continuer ! / Piano, Violon, Alto Et Violoncelle

Le quatuor avec piano de Josef Suk (18741935) est rapidement devenu un ouvrage de référence, notamment en raison des nombreux concerts donnés par le Quatuor de Bohême, où Suk était second violon. C'est cependant la première édition savante critique de cet ouvrage. Il est basé en grande partie sur une révision de la première édition qui contient les modifications de 1914 à Suk et est apparu en 1924, le premier exemplaire ainsi que sur les copies nouvellement découverts des pièces. Des informations précieuses ont également été extraites des pièces imprimées que les originaux sont aujourd'hui n'existe plus. Première édition savante critique Préface (Cz / Eng / Ger) et un commentaire critique (Eng) par l'éditeur Le travail standard de la musique tchèque / Musique De Chambre

Par PESSON GERARD. Mes béatitudes résulte(nt) d'un projet presque impossible qui consistait à réunir dans une narration, une forme traversée, l'idéal schématisé de tout ce que j'avais dû abandonner pendant des années. Non pas un cimetière des idées, mais un programme articulé, tendu par un fil panique, des tentatives ou des repentirs qui sont tout de même la matière vive de toute invention poétique. Dans l'idéal schématisé, je voulais retrouver cette énergie, cette ferveur un peu distancée et souvent rageuse qui s'attache à la compression ou au recyclage des figures délaissées, aux moments préférés non avenus qui se retrouvent ici déformés, accélérés ou étirés. Les gestes extrêmes sont recueillis et pour ainsi dire sauvés: lenteurs élégiaques, refrains stridents, assèchement de la matière musicale, décomposition du geste instrumental en plusieurs états successifs donnés séparément. Au milieu de la partition figure, comme une stèle, livré dans un état de grande fragilité, presque hors de portée, le deuxième thème de l'adagio de la Septième symphonie de Bruckner (sans doute un des plus beaux thèmes jamais écrits). Ce n'est pas une citation mais un hors-texte sacré, pôle magnétique de toute tentative. Bruckner est sans doute l'artiste (avec Messiaen) qui a porté à ses plus ultimes conséquences la tension entre macroforme et écriture par moments interrompus ou tournant sur eux-mêmes. II est aussi le maître douloureux du repentir. Deux Abgesänge, ces fins suspendues qu'Adorno affiliait chez Mahier à la catégorie de l'accomplissement, forment alternative pour essayer de ne pas finir - 'deux détours qui sont peut-être le chemin direct' (Adorno). Voici le programme qui résulte de ce 'centon composé des idées délaissées': refrain - pantoum - refrain - barcarolle (mib) - refrain - thrène (stèle Bruckner) - refrain - abgesang 1 - refrain (ongles et bois) - abgesang 2 Mes béatitudes, commande de l'Etat, a été créé le 27 mars 1995, au Centre Georges-Pompidou, par l'Ensemble Itinéraire sous la direction de Pascal Rophé. / contemporain / Répertoire / Piano, Violon, Alto et Violoncelle