| Mantovani Bruno -
L'autre Cote - Soli,
Choeur, Orchestre - Chant
and Piano Soli, choeur mixte et accompagnement Soli, chœur mixte et piano Lemoine, Henry
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique...(+)
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique d'après le roman d'Alfred Kubin, Die andere Seite Le livret a été tiré de L'Autre côté d'Alfred Kubin, traduction française de Robert Valençay revue par Christian Hubin (José Corti, 2000) Musique de Bruno Mantovani Livret de François Regnault (avec la collaboration de Bruno Mantovani) J'avais lu il y a longtemps L'Autre côté d'Alfred Kubin, dont le titre m'intriguait. J'avais dû voir des illustrations étranges, visiblement expressionnistes, audacieuses et cauchemardesques de l'artiste, et je m'étonnais qu'il eût écrit un roman. Le roman, assez vite, me saisit, puisqu'il racontait comment le héros, qui semble bien n'être autre que l'auteur, car il est comme lui dessinateur et a comme lui vécu à Salzbourg, se fait inviter par un ancien camarade de lycée dans un empire en lointaine Asie dont il est devenu le chef, et qu'il s'en va donc de l'Autre Côté, où commencent les aventures... On me fit rencontrer Bruno Mantovani, qui avait la commande d'un opéra, de la part de Nicholas Snowman, pour l'Opéra du Rhin. Nous nous sommes vus ensuite à plusieurs reprises, et je n'eus pas de mal à m'entendre avec ce compositeur moderne, dont les oeuvres que j'ai écoutées de lui me plaisent, qui connaît comme pas un - et de l'intérieur - toute l'histoire de l'opéra - et qui, en outre, comptait bien éviter quelques-uns des écueils sur lesquels nous tombions d'accord que l'opéra parfois s'échoue : sans mépris pour qui que ce soit, mais sans fausse modestie non plus. J'aimais l'opéra, depuis que j'avais vu Maria Callas en chanter deux, et depuis ma participation cinq ans comme dramaturge, ou ne je sais quoi, avec Patrice Chéreau à Bayreuth, et j'avais écrit un livret pour Georges Aperghis, avec qui j'ai eu le bonheur de travailler plusieurs fois. Sans parler d'un autre livret pour un autre opéra à venir. Mais étant essentiellement introduit dans le théâtre, je mesurai combien Mantovani sait que l'amour du théâtre, dont il est un excellent spectateur, est bien souvent le schibboleth qui départage les grands compositeurs d'opéra des autres. Le sujet On ne trouve pas forcément tout de suite un sujet de livret, et ensuite, on ne trouve pas forcément le livret de ce sujet. Nous envisagions quelques pistes, nous nous y engagions, et puis nous n'allions pas loin, ou c'était sans issue. D'entrée de jeu, nous étions convenus d'éviter la reprise d'un mythe ancien, fût-il grec ou amérindien, nous mesurions l'extrême difficulté de trouver un mythe moderne - cela ne s'invente pas - et nous répugnions aussi à prendre un sujet qui s'appliquât à l'actualité politique, faute de certitudes, ou plutôt par la conviction qu'on ne traite pas aisément des malheurs du monde, ou du moins, pas aussi frontalement que certains se l'imaginent. Les Soldats de Zimmermann, par exemple, parviennent à une telle portée esthétique et politique parce qu'il est passé par une pièce de Lenz, qui raconte des événements du XVIIIe siècle, Helmut Lachenmann est parvenu à une oeuvre poignante et d'une extrême beauté avec sa Petite Marchande d'allumettes pour parler du gauchisme, à partir d'un écrit de Gudrun Ensslin, parce qu'il est passé par un conte d'Andersen et par des textes de Léonard de Vinci. Je me suis alors souvenu de L'Autre côté, que j'ai relu, et Bruno et moi sommes vite tombés d'accord que cette oeuvre pouvait d'autant plus fortement nous inspirer que l'atmosphère d'inquiétante étrangeté, de fantastique et de décrépitude, très réussie, dans laquelle l'oeuvre est plongée, était au service d'une cause imaginaire, fabuleuse, invraisemblable, mais qui pouvait fonctionner comme une grande et terrible allégorie politique : l'Empire du Rêve, créé de toutes pièces par un richissime illuminé, Claus Patera, condisciple, donc, du dessinateur, constitué par des restes ramassés ou aux quatre coins du monde, dans une région nauséeuse et miasmatique, dont l'idéal promis au début se révèle vite une imposture, sans qu'on sache à qui la faute, car on apprendra que le dictateur lui-même, qu'on ne voit presque jamais, n'y croit plus guère, et combine dans sa personne les traits d'une adolescence angélique, d'une sénilité précoce et d'une espèce de déphasage complet d'avec ce qui se passe dans son Empire. Et pourtant, ce n'est pas faute qu'il n'ait des partisans fanatiques dans la population bizarre de la ville de Perle, capitale de l'Empire. Lorsqu'un Américain tout aussi richissime viendra prendre le défi de le renverser et de s'arroger le gouvernement de l'Empire, peut-être convient-il que vous n'y voyiez pas aussitôt quelque arrangement d'événements récents, non seulement parce que ce roman fut écrit en 1908, avant même ceux de Kafka (que Kubin rencontra d'ailleurs plusieurs fois, et qui restait perplexe devant L'Autre côté), mais aussi parce que l'imaginaire fantastique et la vision poétique de l'auteur viennent hanter le récit de formes et de couleurs venues d'un autre monde : des profondeurs de l'inconscient, sûrement, à une époque où on lui en supposait encore - du fond d'une Angoisse dont on devine que l'auteur est incessamment traversé - mais surtout d'une capacité plastique de rêverie qui franchit constamment la barrière supposée étanche entre l'écriture et le dessin - et si Kubin ne manque pas d'illustrer son propre livre, lui aussi, d'inquiétants dessins étranges, on admire d'autant plus sa virtuosité que les deux techniques qu'il pratique ici de conserve se défendent très bien chacune indépendamment l'une de l'autre. Comme Holbein illustrant Erasme, comme le Goethe du Voyage d'Italie, comme Kipling s'illustrant ses Histoires comme ça, rares exemples. Le livret Je me suis vite dit que ce serait évidemment à la musique de prendre en charge l'imaginaire et le fantastique, et que les indications scéniques du livret, issues toutes du livre, ne seraient là que pour suggérer ce que le compositeur pouvait lire aussi bien que moi dans l'ouvrage. Mais je me suis dit aussi que puisqu'il y aurait des personnages - nous en avons réduit le nombre - et qu'ils parleraient, c'est-à -dire chanteraient, il fallait prendre le plus grand soin qu'avec assez peu de paroles, on puisse suivre exactement l'histoire, la psychologie des personnages principaux (et ici j'utilise à dessein le vocabulaire le plus conventionnel, non pas pour rassurer le réactionnaire et inquiéter l'avant-gardiste, mais parce que chanter des paroles est la matière même de l'opéra), le cours des événements, en même temps que les transformations, métamorphoses, catastrophes et l'apocalypse d'un Empire démoniaque, suscitées sans doute, au-delà de son tyran, par des forces innommables. Si je lui faisais parfois part des représentations musicales ou rythmiques de certaines scènes qu'il avait la gentillesse d'écouter et de transposer dans son art, Bruno Mantovani était en retour plus qu'attentif à la moindre des répliques à mettre en musique, entendant d'une oreille de théâtre ce qui peut se dire, se chanter, se mi-dire, etc. (il y a bien des façons, depuis longtemps, dans l'opéra ou dans le théâtre musical, de dialectiser en musique la différence du parler et du chanter, opposition qui reste opératoire dans son principe, mais qui s'ouvre depuis au moins Schönberg à des variations infinies). Pour la composition d'ensemble, je sais combien l'harmonie, le contrepoint éventuel (il y a un choral !), le rythme, les timbres peuvent, chez un musicien exigeant, s'engendrer, sinon se déduire, à partir de structures simples ou complexes, de sorte que l'écriture, et, donc aussi la perception, consciente ou inconsciente, d'une oeuvre ne se fassent pas au seul fil du récit, ni en fonction du seul effet, même si, au dire de plusieurs compositeurs que j'admire, l'opéra, par sa nature théâtrale, sa spatialité et sa temporalité spécifiques, demande moins de rigueur apparente que d'autres formes d'écriture. Aussi n'ai-je pu m'empêcher, même dans ce qui n'est que le livret, de suivre ou de m'imposer des structures, elles, fort simples, dans l'organisation des scènes, de leurs rapports de ressemblance ou de dissemblance, de leurs correspondances thématiques, - contrastes, répétitions, citations, allusions - d'autant que la fable principale conte la substitution symétrique, jusque dans son affrontement corporel, entre le Maître de l'Empire et l'Américain qui le renverse. L'hybride Il était aisé, en ce sens, de diviser l'oeuvre en deux actes (même si le roman a davantage de parties et de nombreux chapitres), avec un Prologue et un Epilogue : grandeur et décadence de l'Empire du Rêve, conclura-t-on, même si l'intérêt de ce conte est justement de montrer que tout est déjà pourri dans le Royaume de Perle, et que le salut venu d'ailleurs ne fait que liquider la pourriture ! Oui, l'oeuvre de Kubin, aussi bien dessinée qu'écrite (il a écrit plusieurs autres nouvelles), est foncièrement pessimiste. Lorsqu'il a constaté, moins l'horreur du monde que la capacité qu'a le sommeil de la raison d'enfanter des monstres, pour reprendre la formule de Goya, un peintre qu'il aimait, il lui reste à les lâcher en les dessinant. Si Dieu a créé le monde, Claudel pensait qu'il fallait le lui restituer en louange et en poésie, ou en drames dans lesquels le pire ne fût pas toujours sûr. Si le Diable a fait le monde, dirai-je que Kubin pense qu'il faut lui restituer l'histoire de ses calamités et lui tendre le miroir de ses immondices ' La dernière phrase de L'Autre Côté nous donne une étrange réponse : Le démiurge est un être hybride. Tout un roman de quelques centaines de pages pour parvenir à cette phrase peu claire, digne des Gnostiques des premiers siècles du Christianisme ! Mais la phrase peut aussi bien s'éclairer de ce qu'on a dit : puisque le monde semble mauvais, il faut au moins, pour que le pire n'en soit pas toujours le plus sûr, muni de son carnet de croquis, en faire le relevé régulier, en tenant par l'art le malheur à distance, et en mesurant constamment que le démiurge qui a raté le monde, ne pouvait pas faire mieux, qu'il y a en lui du meilleur et du pire, en bref qu'il est hybride ! Mais hybride après tout comme l'homme lui-même, sa victime et son destinataire - ou plutôt, son dessinateur ! Claus Patera, est en effet un personnage dont on ne sait s'il a gardé son innocence ou s'il est déjà complètement abîmé, intrinsèquement, physiquement et spirituellement hybride, à mi-chemin entre le réel et l'irrationnel, habité de forces obscures ou de pulsions obscènes et morbides, mais l'Américain Hercule Bell, un peu décrit comme un Américain digne de Jules Verne, est pris lui aussi dans une dangereuse oscillation entre le philanthrope vantard et le tyran sanguinaire ! Si donc a lieu le Jugement dernier, car aucune apocalypse n'est à écarter, à défaut de nos fautes, nous montrerons nos pulsions, et pour défendre notre prochain ne sachant dessiner, nous arborerons les illustrations par nous de ce monde où nous avons été jetés. Et si le feu ou le déluge anéantissent toutes choses, peut-être restera-t-il au moins quelque part un trait sur le papier, carbonisé ou délavé. A l'ancien camarade de classe, au dictateur hybride, à cet Américain sauveur lui-même si douteux, et qui font couple à la fin dans une espèce de répugnant coït, s'ajoutent donc le couple principal, Kubin - nous l'avons appelé ainsi, bien que l'auteur de le nomme pas - et sa femme. Nous avons, autour d'eux, réduit à trois les personnages qui les entourent, le Coiffeur-philosophe, qui leur sous-loue un appartement, l'Editeur qui passe un contrat avec le dessinateur, et le médecin Lampenbogen, qui soignera Madame Kubin et accompagnera le mari veuf jusqu'à la fin. Les autres personnages sont des comparses, mais il y a le Choeur, qui a une grande importance, et qui compose le peuple entier de Perle, versatile, monstrueux, prêt à tout, morbide et orgiaque, auxquels s'ajoutent mammifères, serpents et insectes, qui sont peut-être des hallucinations, mais dans un monde fantastique, le cauchemar et la réalité se confondent. Le dessinateur La fin de l'aventure se solde pour Kubin par un rapatriement suivi d'un internement. Il serait alors aisé d'en conclure, comme on le fait souvent dans des cas semblables, que toute cette aventure n'aura été qu'une immense hallucination. Outre que ce n'est pas l'idée d'Alfred Kubin, l'auteur réel du livre, cela ne changerait guère la représentation qui en résulterait sur la scène d'un opéra, où ce qu'on voit, que ce soit la vision d'un Faust ou celle d'un Hoffmann, passe forcément pour réel. Le public ne croit que ce qu'il voit et ce qu'il entend, plus qu'ailleurs, il croit tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend, et c'est lui qui a raison. Surtout, j'aime fort que les dernières paroles de Kubin reviennent à dire que désormais, il passe ses meilleures heures avec du papier, des crayons et des bâtons d'encre de Chine... plus proche de l'artiste rêveur, du voyant... Et ce qu'il représentera désormais s'inspirera donc de cette espèce de cosmologie duelle qu'il évoque à propos de Patera : L'attraction et la répulsion... les pôles de la terre... le jours et la nuit... le blanc et le noir... Le blanc et le noir ! Voilà tout le manifeste esthétique de l'illustrateur expressionniste à qui nous devons, disséminées dans des musées et des livres, ces gravures, reconnaissables entre toutes, devant lesquelles nous nous défendons mal d'un malaise devant les souffrances aisément devinables d'un artiste plus écorché que les autres - la guérison par l'art ' Sa vie, racontée par Kubin lui-même ne nous incite pas à conclure ainsi. Là où nous sommes confrontés à la névrose étrangère et toute constituée, écrit Freud à peu près à l'époque même où Kubin écrit L'Autre côté, dans la vie nous appellerons le médecin et tiendrons la figure pour inapte à la scène. Pourtant, sans remontrer à Jérôme Bosch, à Goya, en tout cas à tous ceux que Kubin admira, jusqu'à Odilon Redon et James Ensor, une bonne partie des oeuvres offensives du XXe siècle n'ont-elles pas consisté, malgré les réticences de Freud, à tirer un peu de jouissance de beaucoup de souffrance, et sans réveiller en nous forcément sadisme et masochisme, à nous inviter, à défaut de pâmoisons devant la beauté, ou de complaisances avec la douleur, à de la compassion devant cette souffrance ' L'oeuvre de Kubin n'est pas exempte de bonté lorsqu'il prend pour finir pitié de son persécuteur moribond, et qu'il va jusqu'à trouver de la beauté à son cadavre : L'image d'un dieu antique ! Comme il est beau ! - mais il y a encore, dans cette oeuvre, une autre source de plaisir dont nous souhaitons que l'opéra la fasse aussi sourdre pour le spectateur, c'est une espèce d'humour rocambolesque et glauque qui rend souvent les pulsions des personnages burlesques, leur sexualité, franchement saugrenue, leurs extases, ridicules ! Telles sont quelques-unes des questions que le musicien et le librettiste se sont d'abord posées, avant le metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, qui a si intimement adhéré au projet aussitôt qu'il l'a connu et qui y a fait entrer de plain pied ses collaborateurs - telle est cette étrange entreprise qu'il nous plaît à tous trois de regarder encore aujourd'hui comme risquée. Vérifier que le public voudra bien courir le risque avec nous est notre plus cher désir. François Regnault Presse Bruno Mantovani aborde, à bientôt trente-deux ans, son premier opéra avec l'ambition de rendre au fantastique du roman d'Alfred Kubin (1877-1959) sa force originale et son étrangeté narrative. L'Autre côté, fable sans morale, met en scène l'Empire du rêve, absurde refuge contre tout progrès, qui plonge dans le chaos après avoir été soustrait à la dictature de son chef Patéra. Récit admirable et visionnaire, accompagné par l'auteur d'effrayantes illustrations, il a marqué l'Europe centrale littéraire et artistique du début du XXe siècle. Bruno Mantovani, associé au dramaturge François Regnault et au metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, cherche à rendre le mouvement perpétuel de cet effondrement. L'orchestre y est vaste et brillant, incluant six percussions dont le rôle est d'élargir l'espace sonore. Le choeur - cette masse grouillante proche des images apocalyptiques de Kubin - mobilise et anime la scène. Les rôles solistes enfin se répartissent autour du narrateur, Alfred Kubin lui-même, personnage central emporté dans ce drame sans fin. Cette création mondiale constitue l'élément fédérateur du portrait consacré au jeune compositeur français par Musica, en collaboration avec l'Opéra national du Rhin. Musica Antoine Gindt
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| Compilation : Un Siècle
de Chansons Françaises :
1959-1969 En Français Ligne De Mélodie, (Paroles) et
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L'essentiel du patrimoine français dans une collection qui couvrira la totalité du siècle. Un sommaire alphabétique et un sommaire par année pour reconstituer l'ambiance de l'époque et interpréter les airs connus ou introuvables. 301 Chansons dans chaque volume. / Variétés / Partition /
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| Pesson Gerard - Cantate
Egale Pays N.1 - Jachere
Aidant - Voix, Ensemble
Et Electronique Lemoine, Henry
Discipline / Instrument : voix, ensemble et électronique Nomenclature : 2S / T ...(+)
Discipline / Instrument : voix, ensemble et électronique Nomenclature : 2S / T / B / fl / cl / clav / perc / vl / vla / vlc / electr. Durée : 20' Genre : Contemporain Média : Partition Editeur : Lemoine Date de parution : 17/05/2010 Librettiste : Poèmes de Mathieu Nuss (1980) Commanditaire : Ircam-Centre Pompidou et Ars Musica Création : 07/06/2010 - Paris, Festival Agora, Centre Pompidou - Ensemble vocal Exaudi, l'Instant Donné, Daniel Lévy (mise en espace), Sébastien Roux (Réalisation informatique musicale, Ircam) ISBN / ISMN : 9790230988698 Notice Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa première rencontre avec l'électronique et la lutherie virtuelle. Toute la poétique du compositeur français, un théâtre de lumières et d'intermittences, investit l'espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de gestes instrumentaux, d'objets trouvés, détournés ou fabriqués - les ciels acoustiques, l'orgue de verre. La dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de danse ou l'alternance entre solistes et ensemble. Dans ce pays-cantate qui est tout à la fois trace et mémoire, origine et destination, l'écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d'Elena Andreyev) est interrompue par la visitation du passé, ici l'immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d'une nature transfigurée. Extrait du programme du Festival Agora J'ai voulu ces cantates comme un théâtre intérieur, un théâtre de mots où le paysage de la musique, son mouvement panoramique, sa vitesse, sont le poème. Poème ami, d'abord supputé, appelé, discuté, biffé, dit et redit. Texte construit par lectures passionnées qui devient la préfiguration exacte du temps de la musique. Alors, musique et poème font territoire. Ils sont l'un à l'autre le pays. La cantate est opéra de climats, respiration articulée dans laquelle la musique devient didascalie du poème, son envers scandé. La cantate est une et fragmentée, c'est une narration librement relancée, souvent interceptée par son propre commentaire. Son fonds d'images serait comme partagé, ainsi que devait l'être, à l'époque de Bach, l'histoire biblique. J'ai souhaité que ces cantates, qui sont une dramaturgie sans action explicite, soient pourtant mises en profondeur, en lumières, en mots aussi, par un artiste venant du spectacle. J'en ai fait la proposition à Daniel Lévy avec qui j'ai déjà eu la chance de collaborer. Ces trois cantates sont distinctes, elles ont des effectifs vocaux et instrumentaux légèrement différents, mais une diagonale les traverse, qui passe par la poésie profonde et sidérante de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) où se concentrent une méditation sur la présence de Dieu et une observation de la nature, de ses éléments dont la musique elle-même est une part atmosphérique. On retrouve un écho à la question de Dieu et au décor planté dans les deux textes contemporains des cantates 1 (Mathieu Nuss) et 3 (Elena Andreyev). Ces cantates adoptent une forme en numéros successifs, souvent brefs, enchaînés ou non. On trouve, par exemple dans la première, des chorals, des airs, des récitatifs, même si rien dans la musique (à part peut-être le son d'un orgue) ne fait allusion à l'univers baroque - si ce n'est aussi (dans la deuxième cantate) l'utilisation du poème de Manley Hopkins en hommage à Henry Purcell. L'électronique est ici la tentative qui prolonge et met en danger le poème (et non moins le musicien). Elle est pour moi l'aventure par excellence - ma première véritable incursion dans ce domaine. Foi en le poème, doute en l'électronique. Ce qui les lie est une sorte d'instrumentalisation dont la technique du sample devient le précipité poétique, changé ici en un clavier de sensations. Samples de voix, de vents, de pluies, de souffles, de train dans le lointain, d'horloges et d'oiseaux. Le murmure du monde - ce Naturlaut dont parlait Gustav Mahler - rentre tout entier dans une boîte à merveilles, laissant voir ses coutures (jusqu'aux gimmicks des boîtes à rythmes), mais non moins son aspiration presque enfantine à se fondre dans toutes les voix, à les épouser, à les déplier comme un de ces génies des contes orientaux qui sortent de la lampe à huile si on la frotte - et ici, on frotte beaucoup. Puis à son tour le sample, qui est affaire de cadrage serré, réensemence les instruments qui deviennent greffons de clavier. L'électronique, dans les trois cantates, est délibérément non spatialisée. Elle doit former avec les instruments et les voix, tous amplifiés, un son homogène et centré qui délimite l'espace du jeu, celui de la parole. L'électronique (sauf dans la cantate 2, où elle assume davantage la fonction d'un décor sonore) est le plus souvent fondue avec les musiciens en un méta-instrument. A aucun moment l'électronique n'affirme de puissance, de brillance. Sa présence, souvent indiscernable, est un point de fuite de l'écoute, comme une perturbation qu'on peut intégrer pleinement à l'image sonore, ou bien laisser opérer comme un venin légèrement urticant du timbre. Jachère aidant La première cantate, sur un texte du poète Mathieu Nuss, écrit spécialement pour cette occasion, est une sorte de cantate express, liquide, changeante, bruissante, parfois fredonnée, chaque unité étant extrêmement brève. Un narrateur semble livrer sa vision de manière joueuse, souvent interrogative. Le découpage est lui-même rapide, comme le story-board d'une histoire à développer, mais donnée là dans l'urgence. L'électronique est liée au clavier de sensations dont j'ai parlé, conçu à partir de bruits quotidiens ou atmosphériques qui, peu à peu, se changent en gammes musicales et en clavier chantant. Gérard Pesson
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| Cantate Egale Pays #1 -
Jachère Aidant
(PESSON GERARD) En Français Voix, Ensemble et Electronique [Partition] Lemoine, Henry
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates ...(+)
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa première rencontre avec l'électronique et la lutherie virtuelle.
Toute la poétique du compositeur français, un théâtre de lumières et d'intermittences, investit l'espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de gestes instrumentaux, d'objets trouvés, détournés ou fabriqués - les 'ciels acoustiques', l'orgue de verre. La dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de danse ou l'alternance entre solistes et ensemble.
Dans ce 'pays-cantate' qui est tout à la fois trace et mémoire, origine et destination, l'écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d'Elena Andreyev) est interrompue par la visitation du passé, ici l'immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d'une nature transfigurée.
Extrait du programme du Festival Agora
J'ai voulu ces cantates comme un théâtre intérieur, un théâtre de mots où le paysage de la musique, son mouvement panoramique, sa vitesse, sont le poème. Poème ami, d'abord supputé, appelé, discuté, biffé, dit et redit. Texte construit par lectures passionnées qui devient la préfiguration exacte du temps de la musique. Alors, musique et poème font territoire. Ils sont l'un à l'autre le pays. La cantate est opéra de climats, respiration articulée dans laquelle la musique devient didascalie du poème, son envers scandé. La cantate est une et fragmentée, c'est une narration librement relancée, souvent interceptée par son propre commentaire. Son fonds d'images serait comme partagé, ainsi que devait l'être, à l'époque de Bach, l'histoire biblique. J'ai souhaité que ces cantates, qui sont une dramaturgie sans action explicite, soient pourtant mises en profondeur, en lumières, en mots aussi, par un artiste venant du spectacle. J'en ai fait la proposition à Daniel Lévy avec qui j'ai déjà eu la chance de collaborer. Ces trois cantates sont distinctes, elles ont des effectifs vocaux et instrumentaux légèrement différents, mais une diagonale les traverse, qui passe par la poésie profonde et sidérante de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) où se concentrent une méditation sur la présence de Dieu et une observation de la nature, de ses éléments dont la musique elle-même est une part atmosphérique. On retrouve un écho à 'la question de Dieu' et au 'décor planté' dans les deux textes contemporains des cantates 1 (Mathieu Nuss) et 3 (Elena Andreyev).
Ces cantates adoptent une forme en numéros successifs, souvent brefs, enchaînés ou non. On trouve, par exemple dans la première, des chorals, des airs, des récitatifs, même si rien dans la musique (à part peut-être le son d'un orgue) ne fait allusion à l'univers baroque - si ce n'est aussi (dans la deuxième cantate) l'utilisation du poème de Manley Hopkins en hommage à Henry Purcell.
L'électronique est ici la tentative qui prolonge et met en danger le poème (et non moins le musicien). Elle est pour moi l'aventure par excellence - ma première véritable incursion dans ce domaine. Foi en le poème, doute en l'électronique. Ce qui les lie est une sorte d'instrumentalisation dont la technique du sample devient le précipité poétique, changé ici en un clavier de sensations. Samples de voix, de vents, de pluies, de souffles, de train dans le lointain, d'horloges et d'oiseaux. Le murmure du monde - ce Naturlaut dont parlait Gustav Mahler - rentre tout entier dans une boîte à merveilles, laissant voir ses coutures (jusqu'aux gimmicks des boîtes à rythmes), mais non moins son aspiration presque enfantine à se fondre dans toutes les voix, à les épouser, à les déplier comme un de ces génies des contes orientaux qui sortent de la lampe à huile si on la frotte - et ici, on frotte beaucoup. Puis à son tour le sample, qui est affaire de cadrage serré, réensemence les instruments qui deviennent greffons de clavier.
L'électronique, dans les trois cantates, est délibérément non spatialisée. Elle doit former avec les instruments et les voix, tous amplifiés, un son homogène et centré qui délimite l'espace du jeu, celui de la parole. L'électronique (sauf dans la cantate 2, où elle assume davantage la fonction d'un 'décor sonore') est le plus souvent fondue avec les musiciens en un méta-instrument. A aucun moment l'électronique n'affirme de puissance, de brillance. Sa présence, souvent indiscernable, est un point de fuite de l'écoute, comme une perturbation qu'on peut intégrer pleinement à l'image sonore, ou bien laisser opérer comme un venin légèrement urticant du timbre.
Jachère aidant
La première cantate, sur un texte du poète Mathieu Nuss, écrit spécialement pour cette occasion, est une sorte de cantate express, liquide, changeante, bruissante, parfois fredonnée, chaque unité étant extrêmement brève. Un narrateur semble livrer sa vision de manière joueuse, souvent interrogative. Le découpage est lui-même rapide, comme le story-board d'une histoire à développer, mais donnée là dans l'urgence. L'électronique est liée au 'clavier de sensations' dont j'ai parlé, conçu à partir de bruits quotidiens ou atmosphériques qui, peu à peu, se changent en gammes musicales et en clavier chantant.
Gérard Pesson / contemporain / Répertoire / Voix, Ensemble et Electronique
54.60 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| String Quintet C Major
Op. Post. 163 D 956
(SCHUBERT FRANZ)
Quintette à cordes : 2 violons,
alto et 2 violoncelles G. Henle
Par SCHUBERT FRANZ. Aucun amateur de musique ne peut se soustraire à la force e...(+)
Par SCHUBERT FRANZ. Aucun amateur de musique ne peut se soustraire à la force expressive de cette oeuvre écrite par Schubert dans la dernière année de sa vie. Avec l’extraordinaire puissance des 1er et dernier mouvements, le caractère mélodieux, intime de l’«adagio», mais aussi le coloris exceptionnel de sa palette sonore, ce quintette est unique en son genre: à la formation instrumentale classique du quatuor à cordes vient s’ajouter un second violoncelle, qui occupe un rôle majeur dans le développement mélodique. Egon Voss, l’éditeur responsable de ce nouveau Urtext publié par Henle, rend non seulement compte scrupuleusement d’un état des sources passablement complexe, mais il ne néglige pas nonplus les exigences de la pratique musicale, proposant notamment de nouvelles solutions convaincantes pour les changements de page difficiles. ? / Partition brochée / Date parution : 1905-06-27/ Répertoire / Quintette à Cordes
38.20 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| String Quintet C Major
Op. Post. 163 D 956
(SCHUBERT FRANZ) Quintette à cordes : 2 violons,
alto et 2 violoncelles [Conducteur d'étude / Miniature] G. Henle
Par SCHUBERT FRANZ. Aucun amateur de musique ne peut se soustraire à la force e...(+)
Par SCHUBERT FRANZ. Aucun amateur de musique ne peut se soustraire à la force expressive de cette oeuvre écrite par Schubert dans la dernière année de sa vie. Avec l’extraordinaire puissance des 1er et dernier mouvements, le caractère mélodieux, intime de l’«adagio», mais aussi le coloris exceptionnel de sa palette sonore, ce quintette est unique en son genre: à la formation instrumentale classique du quatuor à cordes vient s’ajouter un second violoncelle, qui occupe un rôle majeur dans le développement mélodique. Egon Voss, l’éditeur responsable de ce nouveau Urtext publié par Henle, rend non seulement compte scrupuleusement d’un état des sources passablement complexe, mais il ne néglige pas nonplus les exigences de la pratique musicale, proposant notamment de nouvelles solutions convaincantes pour les changements de page difficiles. ? / Partition brochée / Répertoire / Quintette avec Piano
18.80 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Diapason Rouge Vol. 1 En Français Paroles et Accords Presses d'lle de France
460 chants de veillée et de variété française avec accords de guitare
Depui...(+)
460 chants de veillée et de variété française avec accords de guitare
Depuis qu?il a été cité par Jérôme Bonaldi sur Canal Plus, ce premier recueil de près de 460 chansons est une référence dans le domaine des carnets de chants depuis plus de dix ans. Chacun y trouvera un répertoire pour chanter toutes les circonstances de la vie. Pour les guitaristes, tous les chants sont accompagnés de leurs accords. Le premier chapitre, 'Salut l?artiste', est un recueil de variétés françaises : Brel, Goldman, Souchon, Renaud? 'Au rythme du monde' regroupe des chansons à thème susceptibles de provoquer la réflexion ou d?affirmer un engagement. 'Racines et couleurs du temps' emprunte au folklore français, aux négro-spirituals et au patrimoine des mouvements de jeunes et d?éducation populaire. La quatrième partie, 'Fêtes et rencontres', offre un éventail de chansons pour se réunir dans la joie, l?émotion ou la fantaisie. Une sélection de 'Canons et ritournelles' termine le carnet. Un index alphabétique par auteurs et par titres, à la fin du carnet, complète le sommaire.
21.30 EUR - vendu par Note4Piano Délais: En Stock Plus que 1 ex. en stock, commandez vite ! | |
| Pesson Gerard - Cantate
Egale Pays N.2 - God's
Grandeur - Voix, Ensemble
Et Electronique Lemoine, Henry
Discipline / Instrument : voix, ensemble et électronique Nomenclature : S / Hc ...(+)
Discipline / Instrument : voix, ensemble et électronique Nomenclature : S / Hc / T / B / fl / hb / cl / hp / clav / perc / vlc / electr. Durée : 17' Genre : Contemporain Média : Partition Editeur : Lemoine Date de parution : 17/05/2010 Librettiste : Poèmes de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) Commanditaire : Ircam-Centre Pompidou et Ars Musica Création : 07/06/2010 - Paris, Festival Agora, Centre Pompidou - Ensemble vocal Exaudi, l'Instant Donné, Daniel Lévy (mise en espace), Sébastien Roux (Réalisation informatique musicale, Ircam) ISBN / ISMN : 9790230988889 Notice Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa première rencontre avec l'électronique et la lutherie virtuelle. Toute la poétique du compositeur français, un théâtre de lumières et d'intermittences, investit l'espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de gestes instrumentaux, d'objets trouvés, détournés ou fabriqués - les ciels acoustiques, l'orgue de verre. La dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de danse ou l'alternance entre solistes et ensemble. Dans ce pays-cantate qui est tout à la fois trace et mémoire, origine et destination, l'écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d'Elena Andreyev) est interrompue par la visitation du passé, ici l'immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d'une nature transfigurée. Extrait du programme du Festival Agora J'ai voulu ces cantates comme un théâtre intérieur, un théâtre de mots où le paysage de la musique, son mouvement panoramique, sa vitesse, sont le poème. Poème ami, d'abord supputé, appelé, discuté, biffé, dit et redit. Texte construit par lectures passionnées qui devient la préfiguration exacte du temps de la musique. Alors, musique et poème font territoire. Ils sont l'un à l'autre le pays. La cantate est opéra de climats, respiration articulée dans laquelle la musique devient didascalie du poème, son envers scandé. La cantate est une et fragmentée, c'est une narration librement relancée, souvent interceptée par son propre commentaire. Son fonds d'images serait comme partagé, ainsi que devait l'être, à l'époque de Bach, l'histoire biblique. J'ai souhaité que ces cantates, qui sont une dramaturgie sans action explicite, soient pourtant mises en profondeur, en lumières, en mots aussi, par un artiste venant du spectacle. J'en ai fait la proposition à Daniel Lévy avec qui j'ai déjà eu la chance de collaborer. Ces trois cantates sont distinctes, elles ont des effectifs vocaux et instrumentaux légèrement différents, mais une diagonale les traverse, qui passe par la poésie profonde et sidérante de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) où se concentrent une méditation sur la présence de Dieu et une observation de la nature, de ses éléments dont la musique elle-même est une part atmosphérique. On retrouve un écho à la question de Dieu et au décor planté dans les deux textes contemporains des cantates 1 (Mathieu Nuss) et 3 (Elena Andreyev). Ces cantates adoptent une forme en numéros successifs, souvent brefs, enchaînés ou non. On trouve, par exemple dans la première, des chorals, des airs, des récitatifs, même si rien dans la musique (à part peut-être le son d'un orgue) ne fait allusion à l'univers baroque - si ce n'est aussi (dans la deuxième cantate) l'utilisation du poème de Manley Hopkins en hommage à Henry Purcell. L'électronique est ici la tentative qui prolonge et met en danger le poème (et non moins le musicien). Elle est pour moi l'aventure par excellence - ma première véritable incursion dans ce domaine. Foi en le poème, doute en l'électronique. Ce qui les lie est une sorte d'instrumentalisation dont la technique du sample devient le précipité poétique, changé ici en un clavier de sensations. Samples de voix, de vents, de pluies, de souffles, de train dans le lointain, d'horloges et d'oiseaux. Le murmure du monde - ce Naturlaut dont parlait Gustav Mahler - rentre tout entier dans une boîte à merveilles, laissant voir ses coutures (jusqu'aux gimmicks des boîtes à rythmes), mais non moins son aspiration presque enfantine à se fondre dans toutes les voix, à les épouser, à les déplier comme un de ces génies des contes orientaux qui sortent de la lampe à huile si on la frotte - et ici, on frotte beaucoup. Puis à son tour le sample, qui est affaire de cadrage serré, réensemence les instruments qui deviennent greffons de clavier. L'électronique, dans les trois cantates, est délibérément non spatialisée. Elle doit former avec les instruments et les voix, tous amplifiés, un son homogène et centré qui délimite l'espace du jeu, celui de la parole. L'électronique (sauf dans la cantate 2, où elle assume davantage la fonction d'un décor sonore) est le plus souvent fondue avec les musiciens en un méta-instrument. A aucun moment l'électronique n'affirme de puissance, de brillance. Sa présence, souvent indiscernable, est un point de fuite de l'écoute, comme une perturbation qu'on peut intégrer pleinement à l'image sonore, ou bien laisser opérer comme un venin légèrement urticant du timbre. God's Grandeur Cette cantate, d'après quatre poèmes de Gerard Manley Hopkins, forme un moment suspendu, découpé selon des unités poétiques auxquelles correspondent ce que j'ai appelé des ciels acoustiques, sortes de monochromes électroniques, cyclos sonores minimaux sur lesquels les voix et les instruments se posent : basse fréquence, ou hyper aiguë, impression sonore de ciel étoilé, bruit de vaporetto au loin, etc. Le son peut sembler parfois comme un léger parasite qui entame l'écoute. Un petit clavier de verre dialogue avec des échantillonnages d'orgue véritable. C'est la plus hiératique, la plus chantée et récitative, la plus sombre aussi des trois cantates. Gérard Pesson
37.70 EUR - vendu par Woodbrass Délais: En Stock | |
| Cantate Egale Pays #2 -
God's Grandeur
(PESSON GERARD) En Français Voix, Ensemble et Electronique [Partition] Lemoine, Henry
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates ...(+)
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa première rencontre avec l'électronique et la lutherie virtuelle.
Toute la poétique du compositeur français, un théâtre de lumières et d'intermittences, investit l'espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de gestes instrumentaux, d'objets trouvés, détournés ou fabriqués - les 'ciels acoustiques', l'orgue de verre. La dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de danse ou l'alternance entre solistes et ensemble.
Dans ce 'pays-cantate' qui est tout à la fois trace et mémoire, origine et destination, l'écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d'Elena Andreyev) est interrompue par la visitation du passé, ici l'immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d'une nature transfigurée.
Extrait du programme du Festival Agora
J'ai voulu ces cantates comme un théâtre intérieur, un théâtre de mots où le paysage de la musique, son mouvement panoramique, sa vitesse, sont le poème. Poème ami, d'abord supputé, appelé, discuté, biffé, dit et redit. Texte construit par lectures passionnées qui devient la préfiguration exacte du temps de la musique. Alors, musique et poème font territoire. Ils sont l'un à l'autre le pays. La cantate est opéra de climats, respiration articulée dans laquelle la musique devient didascalie du poème, son envers scandé. La cantate est une et fragmentée, c'est une narration librement relancée, souvent interceptée par son propre commentaire. Son fonds d'images serait comme partagé, ainsi que devait l'être, à l'époque de Bach, l'histoire biblique. J'ai souhaité que ces cantates, qui sont une dramaturgie sans action explicite, soient pourtant mises en profondeur, en lumières, en mots aussi, par un artiste venant du spectacle. J'en ai fait la proposition à Daniel Lévy avec qui j'ai déjà eu la chance de collaborer. Ces trois cantates sont distinctes, elles ont des effectifs vocaux et instrumentaux légèrement différents, mais une diagonale les traverse, qui passe par la poésie profonde et sidérante de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) où se concentrent une méditation sur la présence de Dieu et une observation de la nature, de ses éléments dont la musique elle-même est une part atmosphérique. On retrouve un écho à 'la question de Dieu' et au 'décor planté' dans les deux textes contemporains des cantates 1 (Mathieu Nuss) et 3 (Elena Andreyev).
Ces cantates adoptent une forme en numéros successifs, souvent brefs, enchaînés ou non. On trouve, par exemple dans la première, des chorals, des airs, des récitatifs, même si rien dans la musique (à part peut-être le son d'un orgue) ne fait allusion à l'univers baroque - si ce n'est aussi (dans la deuxième cantate) l'utilisation du poème de Manley Hopkins en hommage à Henry Purcell.
L'électronique est ici la tentative qui prolonge et met en danger le poème (et non moins le musicien). Elle est pour moi l'aventure par excellence - ma première véritable incursion dans ce domaine. Foi en le poème, doute en l'électronique. Ce qui les lie est une sorte d'instrumentalisation dont la technique du sample devient le précipité poétique, changé ici en un clavier de sensations. Samples de voix, de vents, de pluies, de souffles, de train dans le lointain, d'horloges et d'oiseaux. Le murmure du monde - ce Naturlaut dont parlait Gustav Mahler - rentre tout entier dans une boîte à merveilles, laissant voir ses coutures (jusqu'aux gimmicks des boîtes à rythmes), mais non moins son aspiration presque enfantine à se fondre dans toutes les voix, à les épouser, à les déplier comme un de ces génies des contes orientaux qui sortent de la lampe à huile si on la frotte - et ici, on frotte beaucoup. Puis à son tour le sample, qui est affaire de cadrage serré, réensemence les instruments qui deviennent greffons de clavier.
L'électronique, dans les trois cantates, est délibérément non spatialisée. Elle doit former avec les instruments et les voix, tous amplifiés, un son homogène et centré qui délimite l'espace du jeu, celui de la parole. L'électronique (sauf dans la cantate 2, où elle assume davantage la fonction d'un 'décor sonore') est le plus souvent fondue avec les musiciens en un méta-instrument. A aucun moment l'électronique n'affirme de puissance, de brillance. Sa présence, souvent indiscernable, est un point de fuite de l'écoute, comme une perturbation qu'on peut intégrer pleinement à l'image sonore, ou bien laisser opérer comme un venin légèrement urticant du timbre.
God's Grandeur
Cette cantate, d'après quatre poèmes de Gerard Manley Hopkins, forme un moment suspendu, découpé selon des unités poétiques auxquelles correspondent ce que j'ai appelé des 'ciels acoustiques', sortes de monochromes électroniques, cyclos sonores minimaux sur lesquels les voix et les instruments se posent : basse fréquence, ou hyper aiguë, impression sonore de ciel étoilé, bruit de vaporetto au loin, etc. Le son peut sembler parfois comme un léger parasite qui 'entame' l'écoute. Un petit clavier de verre dialogue avec des échantillonnages d'orgue véritable. C'est la plus hiératique, la plus chantée et récitative, la plus sombre aussi des trois cantates.
Gérard Pesson / contemporain / Répertoire / Voix, Ensemble et Electronique
39.60 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Pianolude Volume 1 En Français Piano seul [Partition + CD] - Débutant Van de Velde
Apprendre à jouer du piano c'est apprendre à jouer avec le piano.
Piano...(+)
Apprendre à jouer du piano c'est apprendre à jouer avec le piano.
Pianolude aborde des aspects de l'enseignement du piano rarement évoqués côte à côte dans un même recueil: intégrer la musique de notre temps à l'enseignement traditionnel. Parallèlement à l'apprentissage traditionnel et progressif du jeu pianistique, Pianolude convie les enfants à jouer avec l'ensemble des ressources sonores de l'instrument. Le CD inclus dans l'ouvrage propose l'interprétation de l'ensemble du répertoire et fournit des exemples de réalisation des activités de création.
Presse : Apprendre à jouer du piano c'est apprendre à jouer avec le piano.
A lui seul, le titre de ce recueil est tout un programme. Pianolude associe l'instrument et le jeu, mêlant les aspects les plus traditionnels de l'apprentissage pianistique à une exploration ludique de l'instrument.
Comme un livre d'images. Sa présentation, très esthétique, regorge d'illustrations poétiques et humoristiques dignes des plus jolis albums pour enfants. Le graphisme clair, les caractères en lettres attachées, le papier légèrement glacé et la reliure à spirales en font un album agréable à feuilleter sur lequel on s'attarde volontiers. Les premières pages se parcourent comme un livre d'images. On y découvre quelques suggestions de jeu autour du piano. L'élève peut ainsi s'en inspirer pour explorer et découvrir de lui-même tout un monde sonore: timbres, intensités, durées, tessitures, modes de jeu... et s'approprier ainsi ce monstre sonore qu'est le piano.
L'enfant prenant graduellement possession de l'instrument, l'approche de la lecture se fait graduellement à partir du do central, mains alternées. On s'échappe assez vite de l'incontournable do majeur pour explorer des échelles plus colorées. Les notions musicales et solfégiques sont abordées de manière très progressive, associant chaque nouvel élément théorique à l'étude d'une pièce musicale. L'introduction des altérations se fait assez tôt et les mains se déplacent plutôt rapidement sur l'ensemble du clavier par le biais des 8va.
Jouer tout seul ou avec les autres. La plupart des pièces sont présentées avec un accompagnement du professeur - ou d'un élève plus avancé - dont les harmonies, enrichissant les mélodies jouées par l'élève, viennent parfois chatouiller l'oreille de légères dissonances et taquiner l'imaginaire de sonorités nouvelles. De nombreuses pièces sont écrites pour quatre, six ou huit mains. Conçues comme des pièces à géométrie variable, on peut n'en jouer que la partie principale - écrite en grosses notes - ou bien y associer les autres parties en les distribuant à d'autres élèves pour une version plus collective. Ces pièces, plus abordables que les pièces en solo, véritable intermède récréatif dans la progression de l'élève, constituent ainsi un bon outil pour la lecture à vue et la pratique collective.
Tout un monde sonore. Le répertoire très éclectique des pièces de Pianolude est constitué en grande majorité de compositions originales. On y trouve quelques arrangements de chansons du répertoire populaire traditionnel: Au clair de la lune, j'ai perdu mon âne, Ah vous dirai-je maman... quelques petites pièces un peu jazzy: New Orleans Parade, Comme un blues, Oh When the saints... D'autres, plus exotiques, comme La petite maison russe ou La poupée chinoise, invitent doucement au voyage musical.
Mais la plus grande originalité de cette méthode réside dans l'introduction d'un langage plus contemporain, incluant les codages non traditionnels et des modes de jeux spécifiques (clusters, glissandi, notes muettes, séquences aléatoires, écriture graphique. jeu dans les cordes...), mettant la musique contemporaine à la portée des plus réfractaires. La première pièce, intitulée En colère, écrite dans une alternance de notes traditionnelles (deux notes autour du do central), de clusters et de petites séquences d'improvisation guidées, regorge d'indications expressives: en colère, en se calmant, grosse colère, ...énorme colère, ...très calme. Sans efforts considérables et par le biais des humeurs et de leurs contrastes, l'élève aborde les rudiments du codage musical: aigu/grave, bas/haut, droite/gauche, fort/doux, long/court... Parmi les autres pièces utilisant un langage contemporain, on trouve l'irrésistible Chant des étoiles, qui recueille un succès certain auprès des élèves - et de leurs parents - mêlant clusters, notes aléatoires, glissando dans une ambiance délicieusement céleste, scintillante, toute faite de résonances entremêlées. Les ambiances proposées à travers ces courtes pièces rejoignent l'imaginaire de l'élève et permettent par ce biais de développer son sens de l'écoute et d'accroître sensiblement sa palette sonore.
Un CD, inclus dans l'ouvrage, présente l'enregistrement de la plupart des pièces de la méthode, interprétées sur un vrai piano avec beaucoup de finesse et de musicalité, ainsi que des exemples de réalisation de petites créations effectuées par des enfants. Celles-ci constituent des pistes pour l'improvisation et, pourquoi pas, pour l'élaboration d'un langage plus personnel.
Pédagogie du piano contemporain ou pédagogie contemporaine du piano? Cette méthode est le résultat d'une réflexion collective des auteurs, inspirée par l'expérience sur le terrain d'une pédagogie de la musique contemporaine. Sans que celle-ci soit assénée manière obsessive, Pianolude s'en inspire pour éveiller la curiosité de l'élève pour des sonorités moins conventionnelles que la plupart de celles des méthodes plus traditionnelles. Si cet ouvrage peut paraître au premier abord un peu dispendieux, la qualité de sa présentation et la richesse de son contenu dépassent de loin le prix qu'il en coûte.
Le choix d'une méthode est souvent difficile, très personnel et toujours subjectif. On choisit une méthode parce qu'elle adhère aux principes de notre enseignement, qu'elle répond aux besoins du moment et traduit un certain état d'esprit. À moins qu'il ne s'agisse d'un état d'âme. On s'y essaye comme on essaye un nouveau vêtement. Avec le temps, on s'y sent parfois un peu à l'étroit, un peu mal à l'aise. Alors on en change. Pour avoir essayé Pianolude, l'avoir testé, expérimenté, pratiqué depuis sa parution en 2002 avec la plupart de mes élèves débutants, je peux dire que j'ai trouvé là vêtement à ma taille.
En résumé, c'est un support riche et éclectique pour la première année d étude du piano. À l'aide de son vaste choix de pièces, le professeur peut établir son propre parcours, en fonction de ses propres goûts et de ceux de ses élèves. Son approche ludique favorise la recherche et la créativité tout en intégrant une certaine exigence musicale et en incitant à une écoute active et à un jeu expressif.
Un petit avertissement cependant: certains jeux ou pièces musicales requièrent nécessairement l'utilisation d'un vrai piano (qui vibre et résonne de toutes ses cordes). / Méthodes and Etudes Instrumentales / Partition / Barkeshli, Pari / Chartreux, Annick / Guérin-Descouturelle, Valérie / Joste, Martine
35.00 EUR - vendu par Note4Piano Délais: En Stock Plus que 1 ex. en stock, commandez vite ! | |
| Diapason Rouge Vol. 3 En Français Paroles et Accords Presses d'lle de France
Tous les chants sont accompagnés de leurs accords de guitare. - 370 chansons d'...(+)
Tous les chants sont accompagnés de leurs accords de guitare. - 370 chansons d'hier et d'aujourd'hui
Le troisième recueil innove pour satisfaire une demande grandissante : en complément des chansons de variété française, des chansons de fête et de veillée, des canons et ritournelles, on y trouve davantage de variété étrangère, des génériques de séries télévisées, ainsi que quelques comédies musicales et opérettes incontournables telles que 'Notre-Dame de Paris', 'Émilie Jolie'? La première et la deuxième partie s?organisent selon l?ordre alphabétique des noms d?interprètes ; les autres parties selon le titre des chansons
21.30 EUR - vendu par Note4Piano Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| La Tentation De Saint
Antoine Alto Et Quatuor A Cordes Schott
/ Alto Et Quatuor A Cordes
44.20 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Les Sept Paroles (MURAIL
TRISTAN) En Français Orchestre, Choeur et Electronique [Partition] Lemoine, Henry
Par MURAIL TRISTAN. (...) (Les Sept paroles) bénéficie(nt) des plus récents d...(+)
Par MURAIL TRISTAN. (...) (Les Sept paroles) bénéficie(nt) des plus récents développements sur le plan de la synthèse vocale. L'intervention de l'ordinateur durant le concert a été remplacé par une collection très élargie d'échantillons que le compositeur a élaborés avec son assistant (Grégory Beller) dans les studios parisiens de l'Ircam. Pendant le concert, les échantillons audio sont activés par un seul clavier situé au centre de l'orchestre. De cette façon, la synchronisation entre musiques acoustique et électronique est parfaite. Cette technique permet de confronter un choeur virtuel au choeur réel. Ceci est de très grande importance, car les chanteurs, si doués soient-ils, sont limités en termes de registre ainsi qu'en capacité d'intonation.
Tristan Murail indique : 'A certains moments précis, le choeur virtuel chante dans l'extrême aigu ou dans l'extrême grave et produit des micro-intervalles qui complètent les hauteurs diatoniques du choeur réel. J'utilise également des effets électroniques d'écho et de spatialisation qui présentent des similitudes avec le Requiem de Berlioz.'
Mais la référence à la musique de l'époque romantique s'arrête là . Les chanteurs de chair et d'os ne chantent pas une histoire ni ne traduisent d'émotion vive, sauf au milieu de la partie 4, où la partie de choeur atteint un point culminant. A l'échelle de l'ensemble de la pièce, l'orchestre et le choeur sont parfaitement unis. Ceci correspond à la sobriété de l'approche de Tristan Murail qui n'a pas voulu écrire un oratorio, mais 'une oeuvre orchestrale avec voix'. Pour les mêmes raisons, il s'est tout à fait détourné de l'idée d'un soliste qui représenterait le Christ.
'Je voulais absolument éviter le pathos du XIXème siècle. J'espère que l'émotion viendra de la forme musicale et non des mots. Afin de ne pas me laisser entraîner par le récit, j'ai d'abord écrit les notes. Ce n'est qu'ensuite que j'ai réfléchi à la mise en place du texte. J'ai pu ainsi dans mon processus de composition tenir le contenu sémantique à distance.' (Tristan Murail).
L'oeuvre commence par une introduction orchestrale de treize minutes qui édifie un décor où sont déjà mis en exergue certains éléments musicaux déterminants. Suivent les sept paroles elles-mêmes (sept parties enchaînées). Afin de fournir à l'auditeur des repères quant au déroulement de la forme, chaque partie est annoncée par des sons de cloches échantillonnés. Les textes de l'oeuvre n'ont pas tant trait aux sept dernières paroles du Christ en elles-mêmes qu'à un besoin spirituel plus général qui correspondrait à la condition humaine.
Les mots désespérés du Christ en croix : 'Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné' (Matthieu, 27-46), sont empruntés à un Psaume dans lequel le croyant se plaint explicitement auprès de l'Eternel : 'Mon Dieu, j'appelle de jour et Tu ne réponds pas - et, de nuit, je ne m'apaise pas.' (Psaume 22-3). Tristan Murail a été touché par cette plainte et par l'interprétation radicale qu'en donnera Nietzsche bien des siècles plus tard : 'Dieu est mort'.
Sa composition se termine dans la déception par un choral extrêmement doux, presque murmuré, dans lequel le choeur répète la ligne du Psaume.
Dans l'oeuvre de Tristan Murail, la voix humaine joue un rôle discret. Il n'y a pas de chant soliste. Le chant choral intervient trois fois seulement : dans ces Sept paroles, dans leur précédent de 1988 et dans ...Amaris et dulcibus aquis... pièce pour choeur, synthétiseur et électronique de 1994.
Est-ce que Tristan Murail cherchera à dépasser à l'avenir l'énorme faille existant entre chant et spectralisme ? Son collègue spectral Gérard Grisey s'est tourné vers la musique vocale dans les dernières années de sa vie de manière très réussie. Tristan Murail nous dit que : 'la voix humaine ne fait partie d'aucun de mes projets pour les trois prochaines années. Il y aura peut-être des possibilités plus tard. Pendant la composition des Sept paroles, j'ai fait des découvertes dans ce domaine. J'ai par exemple été très satisfait du choral spectral qui revient à plusieurs reprises et de la manière dont, dans la cinquième partie, la mélodie vocale est colorée par le son de l'orchestre. Le choeur chante des intervalles simples qui sont perçus différemment grâce aux harmonies spectrales de l'orchestre.'
Michel Khalifa,
Extrait du programme de salle des ZaterdagMatinee,
Concertgebouw Amsterdam, 10 avril 2010
Traduction française : Editions Henry Lemoine / contemporain / Répertoire / Orchestre, Choeur et Electronique
84.60 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Diapason ROUGE Vol. 6 En Français Paroles et Accords [Partition] Presses d'lle de France
Un nouveau Diapason rouge : le volume 6 !
300 chants de variété française...(+)
Un nouveau Diapason rouge : le volume 6 !
300 chants de variété française et internationale avec accords de guitare.
Jouer ses premiers accords de guitare, accompagner des amis au chant, se retrouver autour d?un feu lors d?une veillée, relire un texte et laisser résonner les mots qu?un autre a écrit... Depuis plus de 25 ans, un Diapason rouge, c?est une malle aux trésors pour de multiples occasions de rêve, de partage et de fou-rires.
Ce volume 6 poursuit l?histoire en se plongeant dans le répertoire des années 1990 à aujourd?hui.
Fréro Delavega, Christophe Maé, Louane, Emmanuel Moire, Ridan, Stromae sont les nouveaux artistes d?années où la chanson française mélange plus que jamais légèreté et engagement.
Diam?s, Abd Al Malik, Grand Corps Malade, HK et les Saltimbanks cisèlent des textes bazookas.
Et comme tout Diapason, le DR6 fait la part belle aux tubes, ceux qui ont saturé les bonnes ondes de ces dernières années.
De quoi lire, rire, chanter, danser... À vous de jouer ! / Variétés / Partition /
24.50 EUR - vendu par Note4Piano Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Cantate Egale Pays #3 -
Gd Mmré (PESSON
GERARD) En Français Voix, Ensemble et Electronique [Partition] Lemoine, Henry
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates ...(+)
Par PESSON GERARD. Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa première rencontre avec l'électronique et la lutherie virtuelle.
Toute la poétique du compositeur français, un théâtre de lumières et d'intermittences, investit l'espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de gestes instrumentaux, d'objets trouvés, détournés ou fabriqués - les 'ciels acoustiques', l'orgue de verre. La dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de danse ou l'alternance entre solistes et ensemble.
Dans ce 'pays-cantate' qui est tout à la fois trace et mémoire, origine et destination, l'écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d'Elena Andreyev) est interrompue par la visitation du passé, ici l'immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d'une nature transfigurée.
Extrait du programme du Festival Agora
J'ai voulu ces cantates comme un théâtre intérieur, un théâtre de mots où le paysage de la musique, son mouvement panoramique, sa vitesse, sont le poème. Poème ami, d'abord supputé, appelé, discuté, biffé, dit et redit. Texte construit par lectures passionnées qui devient la préfiguration exacte du temps de la musique. Alors, musique et poème font territoire. Ils sont l'un à l'autre le pays. La cantate est opéra de climats, respiration articulée dans laquelle la musique devient didascalie du poème, son envers scandé. La cantate est une et fragmentée, c'est une narration librement relancée, souvent interceptée par son propre commentaire. Son fonds d'images serait comme partagé, ainsi que devait l'être, à l'époque de Bach, l'histoire biblique. J'ai souhaité que ces cantates, qui sont une dramaturgie sans action explicite, soient pourtant mises en profondeur, en lumières, en mots aussi, par un artiste venant du spectacle. J'en ai fait la proposition à Daniel Lévy avec qui j'ai déjà eu la chance de collaborer. Ces trois cantates sont distinctes, elles ont des effectifs vocaux et instrumentaux légèrement différents, mais une diagonale les traverse, qui passe par la poésie profonde et sidérante de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) où se concentrent une méditation sur la présence de Dieu et une observation de la nature, de ses éléments dont la musique elle-même est une part atmosphérique. On retrouve un écho à 'la question de Dieu' et au 'décor planté' dans les deux textes contemporains des cantates 1 (Mathieu Nuss) et 3 (Elena Andreyev).
Ces cantates adoptent une forme en numéros successifs, souvent brefs, enchaînés ou non. On trouve, par exemple dans la première, des chorals, des airs, des récitatifs, même si rien dans la musique (à part peut-être le son d'un orgue) ne fait allusion à l'univers baroque - si ce n'est aussi (dans la deuxième cantate) l'utilisation du poème de Manley Hopkins en hommage à Henry Purcell.
L'électronique est ici la tentative qui prolonge et met en danger le poème (et non moins le musicien). Elle est pour moi l'aventure par excellence - ma première véritable incursion dans ce domaine. Foi en le poème, doute en l'électronique. Ce qui les lie est une sorte d'instrumentalisation dont la technique du sample devient le précipité poétique, changé ici en un clavier de sensations. Samples de voix, de vents, de pluies, de souffles, de train dans le lointain, d'horloges et d'oiseaux. Le murmure du monde - ce Naturlaut dont parlait Gustav Mahler - rentre tout entier dans une boîte à merveilles, laissant voir ses coutures (jusqu'aux gimmicks des boîtes à rythmes), mais non moins son aspiration presque enfantine à se fondre dans toutes les voix, à les épouser, à les déplier comme un de ces génies des contes orientaux qui sortent de la lampe à huile si on la frotte - et ici, on frotte beaucoup. Puis à son tour le sample, qui est affaire de cadrage serré, réensemence les instruments qui deviennent greffons de clavier.
L'électronique, dans les trois cantates, est délibérément non spatialisée. Elle doit former avec les instruments et les voix, tous amplifiés, un son homogène et centré qui délimite l'espace du jeu, celui de la parole. L'électronique (sauf dans la cantate 2, où elle assume davantage la fonction d'un 'décor sonore') est le plus souvent fondue avec les musiciens en un méta-instrument. A aucun moment l'électronique n'affirme de puissance, de brillance. Sa présence, souvent indiscernable, est un point de fuite de l'écoute, comme une perturbation qu'on peut intégrer pleinement à l'image sonore, ou bien laisser opérer comme un venin légèrement urticant du timbre.
Gd Mmré
La troisième cantate, qui utilise le tutti des instruments et des voix, est sur un texte d'Elena Andreyev (poète et par ailleurs musicienne), Gd Mmré, dont j'ai réalisé, avec son accord et son aide, un découpage. C'est un théâtre choral où la voix parlée, chantonnée (les comédiens Valérie Blanchon et Christophe Brault), donne une dimension dramatique à ce texte convoquant tant d'images, toujours sous la forme d'une introspection ardente, d'un traveling intense, parfois ironique, distancé, souvent questionneur. L'électronique feuillette ici la polyphonie des voix et des paroles - elle dispose les décors nombreux appelés par le texte, qui sont des doublures en plis vifs et cassés, elle ouvre des pistes, qui sont parfois des leurres. L'électronique est la maladresse des mots, sa fragilité digitale. Elle rêve tous les timbres qu'elle synthétise ou qu'elle commente de façon moqueuse, elle 'échantillonne' les résidus de la parole et du souffle, elle s'instille en échos menaçants. L'électronique est le pied de côté, la rime subsidiaire, le sous-titrage asynchrone de ce Grand Murmuré.
Gérard Pesson / contemporain / Répertoire / Voix, Ensemble et Electronique
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| Airs D'Opéras
Comiques Vol.A
(VERSCHAEVE MICHEL) En Français Voix duo [Partition] Lemoine, Henry
Par VERSCHAEVE MICHEL. 'Du point de vue spectacle, l'opéra-comique français es...(+)
Par VERSCHAEVE MICHEL. 'Du point de vue spectacle, l'opéra-comique français est, dans l'ensemble, une réussite, et la musique y joue un rôle souvent fort plaisant. Tout cela est vif, alerte, spirituel, habile, parfois pétillant - cela chante dans toutes les mémoires, et il n'est nul besoin de connaître le rudiment du solfège pour s'en délecter. La musique, presque uniquement mélodique, encore qu'elle soit soutenue par un orchestre à la fois léger, transparent et qui, jamais, n'accapare indiscrètement l'attention, suit l'action avec souplesse, avec esprit, avec bonne humeur.'*
C'est dans les Airs sérieux et à boire, la Comédie Italienne et dans les théâtres de foires que l'Opéra-Comique confirme sa naissance, se développe et finit par s'imposer notamment grâce, à la fin du XVIIe siècle, aux foires St-Laurent et St-Germain (qui se déroulent du 3 février au dimanche de la Passion).
A la fin de l'année 1714, l'Opéra autorise le nom définitif de l'Opéra-Comique composé alors du Vaudeville (à l'origine Vau de Vire) mêlé d'ariettes.
C'est donc l'alternance du parlé et du chanté qui fait la spécificité de l'Opéra-Comique contrairement à l'Opéra qui est chanté de bout en bout.
Il faut donc aux interprètes un solide travail d'acteur allié à des qualités vocales de plus en plus exigeantes. Le XIXe siècle produira un nombre considérable de partitions jouées des centaines de fois parmi lesquelles se distinguent notamment : La Dame Blanche (1825) de Boieldieu, Les Dragons de Villars (1856) de Maillard, Le Pré aux Clercs (1832) d'Hérold, Les Noces de Jeannette (1853) de Massé, Lalla Roukh (1862) de David ou Le Postillon de Longjumeau (1836) d'Adam.
Dans notre série de recueils, nous ne manquerons évidemment pas de proposer des oeuvres antérieures et postérieures à ces dates, oeuvres particulièrement choisies pour leurs différences (au niveau des tessitures, de l'agilité, du legato, etc.). Il nous est apparu évident, lorsque c'était le cas, de laisser les textes parlés avant, pendant et après les airs, ce qui caractérise l'essence même de l'Opéra-Comique.
Le but de nos recueils est avant tout de développer un répertoire incontournable de l'histoire de la musique française et de donner la possibilité aux interprètes d'épanouir au mieux leurs qualités vocales et théâtrales.
Dr. Michel Verschaeve
* Robert Bernard, Histoire de la Musique, tome II, éditions Nathan, Paris, 1961, p. 621. / classique / Répertoire / Soprano, Ténor et Piano
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| Polysomnography Piano Et Quintette A Vent Bote and Bock
Le titre du Sextet a été emprunté de la profession médicale, se référant Ã...(+)
Le titre du Sextet a été emprunté de la profession médicale, se référant à une étude clinique de sommeil. Brett Dean, cependant, se révèle pour être de moins d'un dissecteur cool, analyse des Mondes intérieurs de l'homme qu'un revenant moderne du romantisme allemand, qui attache une vérité plus élevée pour le rêve - ' l'homme est un Dieu quand il rêve et un mendiant quand il pense' (Hölderlin). Dans les 5 mouvements le sextuor, portant des titres comme ' Theta vagues ', ' Myoclonies ' ou ' Dream Sequence ', de Dean se penche sur un monde onirique - littéralement - du subconscient et jubilatoire. / Piano Et Quintette A Vent
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| Celui Par Qui Les
Mondes...
(Matériel
D'Orchestre) Op. 53
En Do Majeur En Français Hautbois, Trompette En Ut, Tambour De
Basque, Orgue, Violon I Et Ii, Alto,
Violoncelle, Contrebasse Delatour France
La 4ème cantate 'Celui par qui les mondes... ' op 53 composée par Jean Legoupi...(+)
La 4ème cantate 'Celui par qui les mondes... ' op 53 composée par Jean Legoupil sur un texte de Jean Paul Bouland, correspondant à la période liturgique de Noël. Volontairement simple et accessible à tous, cette musique se veut avant tout expressive et à ce titre elle sait se faire tour à tour savante et profonde, quand elle exprime l'éternité du Dieu fait homme qui a pris chair de la Vierge Marie (Mystère de la Parole, Mystère de l'Appel) ou populaire et généreuse quand elle développe des airs de Noël pour chanter la naissance (Mystère de l'Incarnation, Mystère de l'Espérance). / Hautbois, Trompette En Ut, Tambour De Basque, Orgue, Violon I Et Ii, Alto, Violoncelle, Contrebasse
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