Composées en 1963, les Cinq Séquences pour quatuor à cordes de Maurice Ohana affirment l'orientation que le langage de ce compositeur poursuivait depuis quelques années à la recherche d'un 'tempérament perdu'.Ce sont en effet les cordes, autant que la voix humaine et la percussion, qui offrent, parmi les moyens non électroniques d'expression, les plus grandes possibilités d'explorer l'univers sonore compris entre les notes de la gamme tempérée. Ici, l'échelle en tiers de ton crée le climat mélodique et harmonique de l'ouvrage.Dès le premier mouvement, Polyphonie, le contour mélodique échappe à l'échelle tempérée, la rythmique enchevêtre en cordes pincées un contrepoint libre, l'évocation de la percussion apparaît. Le second mouvement, Monodie, donne à chaque instrument, ponctué par les trois autres, son tour d'improvisation acrobatique, humoristique ou tendre. La péroraison emprunte aux instruments d'Extrême-Orient la couleur de corde pincée métallique.Le troisième mouvement, Tympanum, est un épisode percutant où le rythme seul règne, amenant les lentes volutes du Déchant, quatrième mouvement, tout en ombres et en éclats, qui rappelle les caprices goyesques, chers à son auteur. L'hymne, qui achève l'ouvrage, carillonne et éclate en lumière dans une écriture à la fois dense et scintillante. / Quatuor A Cordes