Qui veut découvrir le versant doux et légèrement élégiaque de Mozart gagnera à jouer le premier mouvement de cette Sonate pour piano K. 570 un peu moins connue. De même le deuxième mouvement associe une paisible sonorité de cor à une triste mélodie en Ut mineur. Ce n est que dans le final enjoué en Si bémol majeur («Allegretto» alla breve) que l atmosphère vire à la gaieté quoique retenue. Curieusement cette sonate fut tout d abord publiée (à titre posthume en 1796) comme Sonate pour violon une version qui présente d ailleurs un certain charme. Si l on ne possédait pas le manuscrit autographe de la sonate pour piano (de manière toutefois fragmentaire) ainsi qu unsignalement dans le catalogue autographe des uvres (Vienne février 1789: «une sonate pour piano seul») on pourrait penser que cette Sonate en Si bémol majeur existerait sous forme de deux versions jumelles (avec et sans accompagnement de violon).