Marie Blanche Selva, née le 29 janvier 1884 à Brive-la-Gaillarde en Corrèze et morte le 3 décembre 1942 à Saint-Amant-Tallende dans le Puy-de-Dôme, est une pianiste, pédagogue et compositrice1 française. La famille de Blanche Selva est originaire de Los Masos (Pyrénées-Orientales), où elle semble résider depuis plus de quatre siècles. Son père, Gaudérique, devient voyageur de commerce et se trouve à Brive au moment de sa naissance. La famille part ensuite s'installer à Limoges puis à Paris.
Blanche Selva commence le piano à quatre ans et demi. Dès 1893, elle entre en classe préparatoire du Conservatoire de Paris de Sophie Chéné, et y obtient sa première médaille. Elle quitte le conservatoire à 12 ans et demi. Autodidacte, elle travaille ardemment ses dons exceptionnels.
En janvier 1897, à 13 ans, elle donne son premier concert public à Lausanne. À 16 ans, sa rencontre avec Vincent d'Indy est déterminante et celui-ci la nomme professeur de piano à la Schola Cantorum en décembre 1901. Elle partage avec d'Indy, tout au long de son existence, les valeurs essentielles de l'art au point d'être considérée comme sa fille spirituelle et elle devient sa principale interprète. Ainsi, pendant près de 20 ans, elle est l'une des plus ferventes propagatrices de la musique de la famille « scholiste ». Mais elle ignore les compositeurs d'avant-garde.
En 1903, elle donne en première audition en France les Variations Goldberg de J.S. Bach. Puis, en 1904, elle interprète au piano en 17 concerts la première intégrale de l'œuvre pour clavier de Bach (un de ses compositeurs préférés). Les annotations et les conseils d'interprétation qu'elle note sur les partitions du Cantor de St-Thomas de Leipzig font encore autorité.
Isaac Albéniz lui demande la relecture d'Iberia dont elle maîtrise les difficultés et les nouveautés pianistiques. Elle a été la créatrice de la quasi-totalité d'Ibéria en France et devient la dédicataire du second cahier.
Elle joue très régulièrement les grandes sonates de Beethoven et interprétera les 32 sonates à Barcelone en 1925/26 puis lors du centenaire de la mort de Beethoven en 1927. César Franck (qui avait été le maître de d'Indy) est un autre de ses compositeurs favoris. Elle interprète Prélude, choral et fugue et c'est une des rares œuvres, avec la Partita n° 1, pour clavier, de Bach, qu'elle enregistre en 1928. Elle joue avec la même foi Rameau, Couperin, Schumann, Chopin, en extasiant chaque fois l'auditoire : l'esprit des maîtres semble la pénétrer et animer ses doigts.
Elle ouvre ses programmes à son mentor Vincent d'Indy, mais également à ses amis compositeurs de la Schola Cantorum. Ceux-ci lui dédient des œuvres et lui en confient la création de même qu'Albert Roussel, Paul Dukas, Albéric Magnard, Jean Roger-Ducasse, Marcel Labey, René de Castéra. Pour Déodat de Séverac, ami et compositeur proche en esprit dont elle achève la dernière œuvre et écrit une monographie, elle crée aussi plusieurs de ses compositions pour piano.
Elle interprète aussi Debussy, Ravel, Honegger, Rachmaninov, Smetana.
Elle compose très peu, des mélodies, des pièces pour piano et un oratorio. Admirée des grands pianistes de son temps, elle est, à son époque, une des pianistes française les plus renommées. Ainsi, elle sillonne la France et l'Europe pour donner des concerts et des récitals, souvent accompagnés de conférences explicatives.
De 1920 à 1924, elle se consacre à la promotion en France de la musique tchèque et fait connaître en Europe centrale la musique française. Elle partage son temps entre le poste de professeur au conservatoire de Strasbourg, un autre à Prague et à l'École normale de musique de Paris. Parallèlement, elle fonde sa propre école en formant des professeurs diplômés selon sa méthode. Ce réseau de professeurs s'étend sur toute la France.
À la fin de l'année 1924, elle s'installe à Barcelone où elle fonde sa propre académie et forme un duo avec le violoniste catalan Joan Massià. En 1930, sa carrière d'interprète est brutalement interrompue par une paralysie mais elle n'en poursuit pas moins son enseignement avec énergie et en 1934 au sein de l'Associació Obrera de Concerts fondée par Pau Casals il organise les Etudes Musicales Blanca Selva [archive] à Barcelone. Elle quitte Barcelone en 1936 en raison de la guerre civile et s'installe, après un court séjour à Moulins (Allier), à Saint-Saturnin (Place de l'Ormeau) puis transférée de sa maison, très malade, dans un hospice occupé par des religieuses de Cambrai situé à Saint-Amant-Tallende (dans le Puy-de-Dôme) où elle décède en décembre 1942 dans la solitude et un dénuement certain. Elle repose au cimetière de Saint-Saturnin situé route d'Aydat où sur une épitaphe figure, notamment, les mots suivants : Bonté - Beauté - Vérité. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia