Michel-Joseph Gebauer, né le 3 mai 1765 à La Fère et mort en décembre 1812 en Russie, est un compositeur et hautboïste français. Fils aîné d’un musicien de régiment allemand, Gebauer n’était âgé que de quatorze ans lorsque son père mourut, et dès lors il devint le chef de sa famille et le guide de ses frères, François René Gebauer (1773–1845), Pierre-Paul Gebauer, Jean-Luc Gebauer et Etienne-François Gebauer, eux aussi tous des musiciens et des compositeurs. Ce fut à cet âge qu’il reçut une place de hautboïste dans la musique de la garde suisse du roi.
À vingt ans, il fut placé comme alto dans la chapelle de Versailles. Il jouait aussi bien du violon que de plusieurs instruments à vent, et l’on croit qu’il serait devenu un violoniste de premier ordre, s’il n’eut perdu par accident une phalange du petit doigt de la main gauche, à la suite de quoi il ajusta, pour jouer du hautbois, une phalange mécanique à son doigt.
En 1791, il entra dans le corps de musique de la garde nationale de Paris, qui devint ensuite le noyau du Conservatoire. Appelé dans cette école, en 1794, comme professeur, il y resta sept ans pour n’en sortir qu’en 1802, lorsque le nombre des artistes qui enseignaient dans cet établissement fut réduit de plus de moitié.
Gebauer devint alors chef de musique de la garde des Consuls, puis de la garde impériale, et cette époque est celle où il écrivit une immense quantité de marches et de pas redoublés qui furent considérés comme ce qu’on possédait de meilleur en France pour la musique militaire.
Obligé par sa place à suivre l’armée dans les campagnes de 1805, 1806, 1809 et 1812, il eut occasion d’étudier en Allemagne l’état perfectionné de quelques instruments à vent, et le système de musique militaire qui y était alors en usage. Cette étude ne fut perdue ni pour lui, ni pour la musique de la garde, car il apporta à celle-ci plusieurs améliorations importantes.