Je suis né un peu avant la fin de la première moitié du XXème siècle ... quelques années seulement après que l'homme de ce monde ici-bas se soit fait peur pour la deuxième fois. L'homme est-il un torrent infini de désespoir, d'incertitudes, d'espoir et de créations ?Toutes ces questions fondamentales, m'habitèrent lors d'une enfance et d'une adolescence passées à Bédarieux dans les contreforts des Cévennes...
Cette enfance fut faite de formica cheap, de parents jamais bien d'accords, du catéchisme et de la messe obligatoire du dimanche... mon adolescence fut habitée des solex et des scooters empruntés aux copains, des sur-boums du jeudi après midi, et des petites copines qui me trouvaient parfois trop timide... rien de bien captivant dans cette « Andorre » des Cévennes ou il fallait faire des kilomètres pour aller voir la mer... mais beaucoup de temps pour écouter sur le vieux poste Ducreté Thomson de Papa les hits parades de l'époque...
Et puis, à la maison, il y avait aussi le vieux piano Pleyel de mon arrière Grand Père, compositeur Sétois bien connu (Honoré Henri Euzet - 1854-1926) , et, depuis toujours, j'y laissais traîner mes rêves musicaux improvisés... Mais dans les années sixties... un piano s'était beaucoup trop rétrograde... beaucoup trop démodé... je rêvais de guitare... Qu'à cela ne tienne ! le fils du buraliste a fait la sienne ? je fabrique la mienne... manche en merisier, micro Egmond... un rouge vermillon bien pétant... le tout branché sur le poste de Papa... les Chaussetes Noires n'ont qu'à bien se tenir ! Premiers succès à la Maison des Jeunes... je suis devenu une Star (sic)
En 1963, c'est le déclic...je fait la connaissance de Jacques Brel, venu se produire à Bédarieux pour la kermesse annuelle organisée par mon père... Après avoir aussi chanté « à capella » devant les enfants poliomyélites de Lamalou les Bains... Jacques restera 3 jours chez nous... et j'en garderais une vision surnaturelle de "l'artiste", cette vision m'habite toujours...
A partir de cette époque là.. je n'ai plus qu'une seule idée en tête; Monter sur les planches !
La guitare électrique est vite remplacée par une guitare "espagnole" qui me permet de composer mes premières chansons ... ma notoriété locale naissante me permet de rejoindre un groupe local "Les Frêres Salvador", ou je me produit d'abord à la guitare puis aux claviers, aux côté de Jacques Bessot, alors fraichement sorti du conservatoire de Montpellier, et qui deviendra par la suite l'un des meilleurs trompettiste de studios parisiens...
Au bout de quelques mois, alors que j'ai tout juste dix huit ans... le chef d'orchestre René Coll me demande de rejoindre son groupe ... l'aventure Coll durera presque 20 ans ... j'y apprendrais la scène, le contact avec le public, la longueur des nuits blanches...
Nous sommes en 1973... lors d'une soirée, se trouve un invité surprise de marque... il est venu rendre visite à son ami Mike Shanon, ancien chanteur des Chats Sauvages qui est alors le chanteur vedette du groupe René Coll...
L?invité surprise, c'est Hector Kalfon, le Chopin du Twist des années sixties, qui me remarque tout de suite, et me fait enregistrer chez EMI Pathé mon premier single: "Un jardinier sans amour..." c'est Boris Bergman qui en écrit les textes... malheureusement, ce 45 tours restera dans les cartons de la maison qui le produisait... Et puis, en 1978, c''est l'aventure Sardou... René Prat, l'un de ses arrangeurs, nous remarque alors que nous nous produisons sur les allées à Béziers.. nous accompagnerons le chanteur pendant 7 ans... j'y apprends comment millimétrer mes accompagnements au piano, je m'impose aussi comme choriste, et j'apprends à gérer mon trac dans des salles de plus de 10.000 personnes...
C'est le monde du Show-biz des années 80 ... le monde des tournées à travers la France...
Les légendaires émissions de TV; « Numéros Un » de Pierre et Maritie Carpentier (j'y enregistre les voix 'OFF' pour que les artistes invités puissent apprendre leurs chansons inédites) , "Le Palmares de la Chanson", "Cadet Roussel", « Champs Elysées » avec Michel Drucker, "Le Grand Echiquier" de Jacques Chancel, etc... Entre les tournées Sardou, j'accompagne aussi sur scène d'autres artistes français: Les Charlots (à l'Olympia), Philippe Laville, Herbert Léonard, Martine Clémenceau, Marc Lavoine (lors de la première tournée ou chantait Marc Lavoine ...)
Dans les coulisses de ce Show-Biz des années 80, j'ai la chance de travailler avec Jacques Revaux (Le compositeur de MY WAY), Pierre Delanoé, Didier Barbelivien, Pierre Billon, Patrick Bruel débutant, Catherine Lara, Barbara, Yves Montand, etc. ... j'acquiers à leur côté un professionnalisme fait de modestie et de rigueur... recette que j'emploie toujours aujourd'hui...
je profite des longs séjours au Palais des Congrès pour y composer dans la solitude poétique des coulisses des titres forts en mélodies et en thèmes...
Et puis, début 1985... c'est la rupture avec René Coll... l'overdose de « musique alimentaire » ... je décide alors sur un coup de tête de tout larguer, et de m'expatrier en Afrique... un continent ou mon Père avait vécu, et qui m'avait toujours attiré... je séjourne à Dakar, Conakry, Abidjan... effectue de courts séjours dans une quinzaine de pays d'Afrique de l'Ouest... j' y fait un retour aux sources culturelles naturelles, qui va imprégner tout mon monde musical actuel... ... j'y travaillerai dans les télécommunications (pour y rester) presque vingt ans... j'y jouerai du Piano-Jazz au Jam's d'Abidjan... collaborerai avec Bocana Maïga arrangeur et producteur de la majorité des productions de qualité du continent... (AFRICANDO)j'y referai même ma vie en rencontrant la « Femme de mes rêves » Suzanne-Claire....
Mais l'histoire me poursuit... De retour précipité ..e d'Ivoire nous nous installons sur la Côte d'Azur ... ("La misère est moins triste au soleil...")Je me trouve confronté à un tas de situations nouvelles qui n'existaient pas avant mon expatriation... La France, ma chère France a changé... je suis un Senior maintenant, et la France n'aime pas les Seniors...
Devant ces évidences, je me cherche ... le marché de l 'emploi est fermé ... je suis un Senior ... jeune mais Senior ! et je ne baisserai pas les bras !!!
Je me remet donc à composer, fort de toutes ses expériences... « Le vécu s'est toujours mieux que la fiction... il y a tant de gens qui racontent n'importe quoi ! » ... mes nombreux amis m'écoutent, jugent, et, avec ma femme Suzanne-Claire et ma fille Prunelle ils m'ont enfin convaincu en 2007 de faire un come-back et de remonter sur les planches...
C'est donc avec un regard neuf et 20 ans de recul sur l'époque ou je fréquentai le show-biz parisien, que je décide de remettre le collier... et de m'immerger totalement dans la composition ... en vingt ans, le métier a évolué, la technique d'enregistrement numérique n'existait pas à l'époque... que de nouveaux moyens merveilleux pour s'exprimer... je monte mon petit Home-Studio (REASON-4, CUbase) et me voilà à nouveaux le pieds à l'étrier ... mais, tout est à refaire... je n'ai plus de contact dans le show-business parisien... qu'à cela ne tienne ... les nouvelles technologies de l'internet m'aiderons à me refaire un nom... je vous laisse juger de mon travail... si vous cherchez des musiques pour illustrer vos images... je suis à votre disposition... (Retracter)...(lire la suite)