Nikolaï Karlovitch Medtner est un compositeur et pianiste russe, né le 24 décembre 1879 du calendrier julien/5 janvier 1880 à Moscou et mort le 13 novembre 1951 à Londres. Cadet d'une famille de cinq enfants (dont Alexandre, qui deviendra chef d'orchestre), il est l'un des jeunes contemporains de Sergueï Rachmaninov et Alexandre Scriabine qui, à l'exception d'un quintette, de cinq œuvres pour violon et 108 mélodies, a entièrement privilégié le piano. Il est, par le nombre de ses compositions pour cet instrument, le compositeur russe le plus prolifique de l'ère romantique et post-romantique.
Medtner entre au Conservatoire de Moscou dès l'âge de dix ans. Diplômé en 1900, il reçoit le prix Anton Rubinstein alors qu'il a travaillé avec des professeurs comme Paul Pabst, Vassili Sapelnikov, Vassili Safonov et Sergueï Taneïev. C'est sur les conseils de ce dernier qu'il se consacre à la composition au détriment d'une carrière de virtuose du piano. Il restera toutefois un excellent pianiste qui s'adonnera, dans la même lignée que Rachmaninov, Busoni ou Godowsky, à faire une carrière de concertiste en parallèle à sa carrière de compositeur.
Il se marie en 1918 avec Anna Mikhaïlovna Bratenskaïa, qui fut d'abord la femme de son frère Emil. Celui-ci, prisonnier en Allemagne pendant la guerre, divorça pour lui permettre de l'épouser. En 1921, il quitte la Russie dont l'évolution politique lui déplaît, et s'installe en Allemagne, puis à Paris. En 1924, il rejoint son ami Rachmaninov aux États-Unis où il effectue une tournée ainsi qu'au Canada. Medtner peut ainsi faire entendre son concerto pour piano no 1, dirigé par des baguettes prestigieuses comme Fritz Reiner ou Leopold Stokowski. Mais peu enclin au rythme des tournées, il retourne en Union soviétique en 1927 puis se rend en France où il rencontre l'avant-garde musicale. Il finit par s'établir à Londres en 1936, où il enseigne, joue et compose sereinement jusqu'à sa mort, à sa maison, à Golders Green à Londres.
Fidèle défenseur des « Lois sacrées de l'Art éternel » à une époque où le langage musical est en pleine mutation, défenseur de la tonalité, de l'harmonie et du contrepoint issu des grands maîtres du passé, il défend ses opinions très conservatrices dans un essai publié en 1935 avec le soutien de Rachmaninov intitulé La muse et la Mode. Sa vie durant, il sera très critique du travail de l'avant-garde musicale qu'il qualifiera même d’« hérésie ». Cette avant-garde, pour lui, ne commence ni par Stravinsky, Debussy ou Prokofiev, mais bien avec Strauss ou Reger ! Son œuvre importante suit entièrement cette trajectoire : du premier au dernier opus, jamais le compositeur ne renoncera au langage, aux formes et aux techniques musicales hérités de ses maîtres Bach, Beethoven ou Brahms. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia