Giovanni Picchi né à Venise, fin xvie siècle (1575 ?) - mort à Venise le 17 mai 1643, est un organiste, un luthiste et un compositeur italien de la période baroque.
On sait peu de choses de sa vie : seul est assurée sa période d'activité entre 1600 et 1625. Il est présenté jouant du luth sur la page de garde de la Nobiltà di Dame (Venise, 1600) de Fabritio Caroso, ce qui nous renseigne sur l'estime dont on le créditait à son époque comme maître de ballet et l'importance comme maître de luth1. Il est ensuite connu comme organiste de la basilique Santa Maria dei Frari (Casa Granda) à partir de 16152 et jusqu'en 1625. Le 5 mars 1623, il est nommé organiste de l'école de San Rocco, cumulant les deux charges (les bâtiments sont côte à côte). En 1624 Picchi échoue à la candidature au poste de second organiste de San Marco, contre Giovani Pietr Berti qui obtient la charge.
Il publie les huit ?uvres pour clavier incluses dans les Intavolatura di balli d'arpicordo (chez l'éditeur Vincenti, Venise 1618, rééd. 1621) ainsi qu'un recueil séparé Canzoni da sonar (Venise 1625), composé de 16 canzonas et de trois sonates pour diverses combinaisons de vents et cordes.
Les Intavolatura di balli d'arpicordo sont l?un des plus importants recueils italiens de danses pour le clavier du début du xviie siècle. L'écriture, très personnelle témoigne de l?émergence d?une littérature destinée au clavecin.
« Je promets de montrer des choses d?une manière différente de l?habituelle, et pour cela les étudiants trouveront non seulement les ?uvres difficiles à jouer, mais encore presque impossibles à lire. »
? Picchi, Préface des balli d'arpicordo
L'?uvre de Picchi est d'ailleurs caractérisée par sa bizarrerie. Il prend soin d'ajouter dans sa préface :
« J?avise ceux qui pourraient, dans de nombreux endroits, découvrir quelques-unes de mes musiques discordantes et comportant des fausses notes : malgré tout, si on les joue telles qu?elles sont écrites et non différemment, on entendra des mélodies suavissimes... »
? Idem.
Malgré tout, quoique destinée aux cordes pincées, dans cette littérature, quelques pièces peuvent se jouer à l'orgue. C'est le cas de l'une des pièces virtuose les plus connues, une Toccata copiée dans le Fitzwilliam Virginal Book, qui alterne tenues, tremblements, arpèges, traits, fusées...
L'arpicordo est une sorte d'épinette-harpe, appelée ainsi à cause de sa sonorité évoquant la harpe. (Retracter)...(lire la suite)