Jacques de Saint-Luc (né à Ath en 1616 - mort en 1708) est un musicien de cour du xviie siècle.
Jacques de Saint-Luc a laissé une œuvre abondante. Près de deux cents pièces pour luth seul sont conservées en tablature dans deux manuscrits2. Saint-Luc ne s'est pas contenté d'écrire pour luth seul. Il a esquissé un concerto pour luth, écrit un menuet pour guitare publié dans un recueil d'airs et réalisé des transcriptions de ses pièces pour luth seul en version pour ensemble regroupant un luth, un violon et une basse. Ces transcriptions ont circulé sous forme manuscrite et imprimée grâce aux soins des éditeurs Estienne Roger et Pierre Mortier d'Amsterdam. Que Saint-Luc se soit attelé à un tel travail de transcription est assez révélateur de ses pratiques d'écriture. En effet, il se présente comme une alternative à l'école française de luth représentée à la fin du xviie siècle par des instrumentistes aussi brillants que Charles Mouton ou Robert de Visée. Comme eux, Saint-Luc montre une prédilection pour le groupement en suites de danses (prélude, allemande, courante, sarabande, gigue) et une tendance à étoffer ce canevas d'autres danses (bourrées, gavottes) et de pièces à titres (Marche des Grecs, Prise de Lille). Il laisse quelques morceaux d'une ampleur inhabituelle dans le répertoire de luth des xviie siècle et xviiie siècle. La chaconne illustre le souci de la forme, le soin dans l'écriture et la richesse de l'inspiration mélodique qui font du luthiste athois un personnage important dans l'histoire de la musique pour luth.
De nombreuses pièces de Saint-Luc témoignent de son goût pour le monde du spectacle, que ce soit l'opéra dans Jupiter tenant son foudre, les ballets de cour dans Le Savoyard avec la Curiosité et la Variété ou la Marche des Grecs, ou encore la comédie italienne dans Pantalon, Arlequin dansant au bal ou Scaramouche dansant avec la guitare. Quant à la comédie française, elle apparaît certes sous la forme d'un hommage à Molière avec Le bourgeois gentilhomme, mais surtout dans une importante série de pièces qui évoquent l'univers bigarré des théâtres forains: Le sauteur, La danse des ourses, La dame Cigogne ou Gilotin dansant au bal.
Jacques de Saint-Luc peut être considéré comme celui qui a su transmettre l'héritage de l'école française de luth finissante à la nouvelle génération des luthistes viennois, derniers représentants de la pratique d'un instrument qui allait bientôt disparaître du paysage musical. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia