Jan Pieterszoon Sweelinck (né en mai 1562 à Deventer et mort le 6 octobre 1621 à Amsterdam) est un organiste, professeur et compositeur néerlandais dont les ?uvres se situent à la jonction des périodes « Renaissance » et « Baroque » de la musique.
Né à Deventer dans une famille de musiciens, son père Pieter Sywertszoon était organiste. Sa mère Elsgen Sweling était la fille du chirurgien de la ville Johan Zwelick, les trois enfants du couple adopteront tous le nom de leur mère comme patronyme.
En 1564, Pieter Sywertszoon est nommé organiste titulaire à la Oude Kerk (la 'vieille église') d'Amsterdam. Charge à laquelle le jeune Jan Pieterszoon accèdera à la mort de celui-ci en 1577, et la conservera durant tout le reste sa vie (à son décès en 1621, il sera d'ailleurs inhumé dans cette église). Son fils Dirk Janszoon Sweelinck y prendra alors à son tour la relève comme organiste titulaire.
Sweelinck aurait acquît son expérience après avoir étudié auprès de Jan Willemszoon Lossy et de Gioseffo Zarlino, le fameux compositeur et théoricien, maître de chapelle à la basilique Saint-Marc de Venise ? mais ceci est hypothétique et controversé.
Il est considéré comme le plus prestigieux représentant, à l'orgue comme au clavecin, de l'école hollandaise ; il est même un des meilleurs spécialistes européens de ces deux instruments avant Johann Sebastian Bach, à l'égal de l'italien Girolamo Frescobaldi qu'il a peut-être rencontré lorsque celui-ci est venu en Flandre.
C'était en outre un grand compositeur de pièces vocales, il écrivit plus de 250 ?uvres de tous types : chansons, madrigaux, motets, psaumes. Quelques unes de ses innovations furent d'importance dans l'évolution de la musique en particulier dans le domaine de la fugue. Il fut le premier à écrire une fugue pour l'orgue débutant simplement par l'exposé du sujet, en développant ensuite le matériel contrapuntique jusqu'à l'accomplissement et la résolution finale, idée qui fut exploitée de façon complète, à la fin de la période baroque, par J.S. Bach. Au niveau du style, la musique de Sweelinck synthétise la richesse, la complexité et le sens de l'espace des Gabrieli, avec lesquels son sejour supposé à Venise l'auraient familiarisé, et l'utilisation de l'ornementation ainsi que l'intimité formelle propres à l'école des virginalistes anglais. En ce qui concerne le développement des idées musicales, et particulièrement dans l'utilisation du contre-sujet, des strettes, et des séquences de pédale, ses ?uvres vont bien au-delà de ce que fait Frescobaldi, son principal contemporain : elles annoncent celles de Johann Sebastian Bach.
C'était un improvisateur de génie et on l'appelait aussi l'Orphée d'Amsterdam. On conserve de lui plus de 70 pièces pour les instruments à clavier et certainement un bon nombre d'entre elles sont semblables à celles que Sweelinck improvisait pour les habitants d'Amsterdam aux alentours de 1600. Même sa musique vocale, qui est plus traditionnelle, montre une grande sophistication rythmique et une richesse inhabituelle de procédés contrapuntiques.
Comme professeur, son influence a sans doute été aussi importante que dans le domaine de la composition, car il eut pour disciples les meilleurs représentants de l'école d'orgue d'Allemagne du Nord, avec Michael Praetorius, Heinrich Scheidemann, Paul Siefert, Andreas Düben, Melchior Schildt, Samuel et Gottfried Scheidt... Il est, pour cette raison, surnommé le « faiseur d'organistes » et à l'évidence, il était très sollicité pour son enseignement.
Sa réputation fut européenne. Des pièces de sa composition apparaissent dans le Fitzwilliam Virginal Book, un des principaux recueils de musique composée à son époque par les musiciens anglais. Sweelinck a écrit des variations sur la très fameuse Paduanæ Lachrimæ de John Dowland ; le compositeur anglais exilé sur le continent John Bull a composé des variations sur un thème de Sweelinck, et ceci montre les relations étroites qu'il y avait entre les foyers musicaux de part et d'autre de la Manche. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia