| Diapason Rouge Vol. 1 Français Lyrics and Chords [Sheet music] Presses d'lle de France
460 chants de veillée et de variété française avec accords de guitare
Depui...(+)
460 chants de veillée et de variété française avec accords de guitare
Depuis qu?il a été cité par Jérôme Bonaldi sur Canal Plus, ce premier recueil de près de 460 chansons est une référence dans le domaine des carnets de chants depuis plus de dix ans. Chacun y trouvera un répertoire pour chanter toutes les circonstances de la vie. Pour les guitaristes, tous les chants sont accompagnés de leurs accords. Le premier chapitre, 'Salut l?artiste', est un recueil de variétés françaises : Brel, Goldman, Souchon, Renaud? 'Au rythme du monde' regroupe des chansons à thème susceptibles de provoquer la réflexion ou d?affirmer un engagement. 'Racines et couleurs du temps' emprunte au folklore français, aux négro-spirituals et au patrimoine des mouvements de jeunes et d?éducation populaire. La quatrième partie, 'Fêtes et rencontres', offre un éventail de chansons pour se réunir dans la joie, l?émotion ou la fantaisie. Une sélection de 'Canons et ritournelles' termine le carnet. Un index alphabétique par auteurs et par titres, à la fin du carnet, complète le sommaire.
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| Mantovani Bruno -
L'autre Cote - Soli,
Choeur, Orchestre - Chant
and Piano Soli, Mixted choir and accompaniment Soli, mixted choir and piano Lemoine, Henry
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique...(+)
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique d'après le roman d'Alfred Kubin, Die andere Seite Le livret a été tiré de L'Autre côté d'Alfred Kubin, traduction française de Robert Valençay revue par Christian Hubin (José Corti, 2000) Musique de Bruno Mantovani Livret de François Regnault (avec la collaboration de Bruno Mantovani) J'avais lu il y a longtemps L'Autre côté d'Alfred Kubin, dont le titre m'intriguait. J'avais dû voir des illustrations étranges, visiblement expressionnistes, audacieuses et cauchemardesques de l'artiste, et je m'étonnais qu'il eût écrit un roman. Le roman, assez vite, me saisit, puisqu'il racontait comment le héros, qui semble bien n'être autre que l'auteur, car il est comme lui dessinateur et a comme lui vécu à Salzbourg, se fait inviter par un ancien camarade de lycée dans un empire en lointaine Asie dont il est devenu le chef, et qu'il s'en va donc de l'Autre Côté, où commencent les aventures... On me fit rencontrer Bruno Mantovani, qui avait la commande d'un opéra, de la part de Nicholas Snowman, pour l'Opéra du Rhin. Nous nous sommes vus ensuite à plusieurs reprises, et je n'eus pas de mal à m'entendre avec ce compositeur moderne, dont les oeuvres que j'ai écoutées de lui me plaisent, qui connaît comme pas un - et de l'intérieur - toute l'histoire de l'opéra - et qui, en outre, comptait bien éviter quelques-uns des écueils sur lesquels nous tombions d'accord que l'opéra parfois s'échoue : sans mépris pour qui que ce soit, mais sans fausse modestie non plus. J'aimais l'opéra, depuis que j'avais vu Maria Callas en chanter deux, et depuis ma participation cinq ans comme dramaturge, ou ne je sais quoi, avec Patrice Chéreau à Bayreuth, et j'avais écrit un livret pour Georges Aperghis, avec qui j'ai eu le bonheur de travailler plusieurs fois. Sans parler d'un autre livret pour un autre opéra à venir. Mais étant essentiellement introduit dans le théâtre, je mesurai combien Mantovani sait que l'amour du théâtre, dont il est un excellent spectateur, est bien souvent le schibboleth qui départage les grands compositeurs d'opéra des autres. Le sujet On ne trouve pas forcément tout de suite un sujet de livret, et ensuite, on ne trouve pas forcément le livret de ce sujet. Nous envisagions quelques pistes, nous nous y engagions, et puis nous n'allions pas loin, ou c'était sans issue. D'entrée de jeu, nous étions convenus d'éviter la reprise d'un mythe ancien, fût-il grec ou amérindien, nous mesurions l'extrême difficulté de trouver un mythe moderne - cela ne s'invente pas - et nous répugnions aussi à prendre un sujet qui s'appliquât à l'actualité politique, faute de certitudes, ou plutôt par la conviction qu'on ne traite pas aisément des malheurs du monde, ou du moins, pas aussi frontalement que certains se l'imaginent. Les Soldats de Zimmermann, par exemple, parviennent à une telle portée esthétique et politique parce qu'il est passé par une pièce de Lenz, qui raconte des événements du XVIIIe siècle, Helmut Lachenmann est parvenu à une oeuvre poignante et d'une extrême beauté avec sa Petite Marchande d'allumettes pour parler du gauchisme, à partir d'un écrit de Gudrun Ensslin, parce qu'il est passé par un conte d'Andersen et par des textes de Léonard de Vinci. Je me suis alors souvenu de L'Autre côté, que j'ai relu, et Bruno et moi sommes vite tombés d'accord que cette oeuvre pouvait d'autant plus fortement nous inspirer que l'atmosphère d'inquiétante étrangeté, de fantastique et de décrépitude, très réussie, dans laquelle l'oeuvre est plongée, était au service d'une cause imaginaire, fabuleuse, invraisemblable, mais qui pouvait fonctionner comme une grande et terrible allégorie politique : l'Empire du Rêve, créé de toutes pièces par un richissime illuminé, Claus Patera, condisciple, donc, du dessinateur, constitué par des restes ramassés ou aux quatre coins du monde, dans une région nauséeuse et miasmatique, dont l'idéal promis au début se révèle vite une imposture, sans qu'on sache à qui la faute, car on apprendra que le dictateur lui-même, qu'on ne voit presque jamais, n'y croit plus guère, et combine dans sa personne les traits d'une adolescence angélique, d'une sénilité précoce et d'une espèce de déphasage complet d'avec ce qui se passe dans son Empire. Et pourtant, ce n'est pas faute qu'il n'ait des partisans fanatiques dans la population bizarre de la ville de Perle, capitale de l'Empire. Lorsqu'un Américain tout aussi richissime viendra prendre le défi de le renverser et de s'arroger le gouvernement de l'Empire, peut-être convient-il que vous n'y voyiez pas aussitôt quelque arrangement d'événements récents, non seulement parce que ce roman fut écrit en 1908, avant même ceux de Kafka (que Kubin rencontra d'ailleurs plusieurs fois, et qui restait perplexe devant L'Autre côté), mais aussi parce que l'imaginaire fantastique et la vision poétique de l'auteur viennent hanter le récit de formes et de couleurs venues d'un autre monde : des profondeurs de l'inconscient, sûrement, à une époque où on lui en supposait encore - du fond d'une Angoisse dont on devine que l'auteur est incessamment traversé - mais surtout d'une capacité plastique de rêverie qui franchit constamment la barrière supposée étanche entre l'écriture et le dessin - et si Kubin ne manque pas d'illustrer son propre livre, lui aussi, d'inquiétants dessins étranges, on admire d'autant plus sa virtuosité que les deux techniques qu'il pratique ici de conserve se défendent très bien chacune indépendamment l'une de l'autre. Comme Holbein illustrant Erasme, comme le Goethe du Voyage d'Italie, comme Kipling s'illustrant ses Histoires comme ça, rares exemples. Le livret Je me suis vite dit que ce serait évidemment à la musique de prendre en charge l'imaginaire et le fantastique, et que les indications scéniques du livret, issues toutes du livre, ne seraient là que pour suggérer ce que le compositeur pouvait lire aussi bien que moi dans l'ouvrage. Mais je me suis dit aussi que puisqu'il y aurait des personnages - nous en avons réduit le nombre - et qu'ils parleraient, c'est-à -dire chanteraient, il fallait prendre le plus grand soin qu'avec assez peu de paroles, on puisse suivre exactement l'histoire, la psychologie des personnages principaux (et ici j'utilise à dessein le vocabulaire le plus conventionnel, non pas pour rassurer le réactionnaire et inquiéter l'avant-gardiste, mais parce que chanter des paroles est la matière même de l'opéra), le cours des événements, en même temps que les transformations, métamorphoses, catastrophes et l'apocalypse d'un Empire démoniaque, suscitées sans doute, au-delà de son tyran, par des forces innommables. Si je lui faisais parfois part des représentations musicales ou rythmiques de certaines scènes qu'il avait la gentillesse d'écouter et de transposer dans son art, Bruno Mantovani était en retour plus qu'attentif à la moindre des répliques à mettre en musique, entendant d'une oreille de théâtre ce qui peut se dire, se chanter, se mi-dire, etc. (il y a bien des façons, depuis longtemps, dans l'opéra ou dans le théâtre musical, de dialectiser en musique la différence du parler et du chanter, opposition qui reste opératoire dans son principe, mais qui s'ouvre depuis au moins Schönberg à des variations infinies). Pour la composition d'ensemble, je sais combien l'harmonie, le contrepoint éventuel (il y a un choral !), le rythme, les timbres peuvent, chez un musicien exigeant, s'engendrer, sinon se déduire, à partir de structures simples ou complexes, de sorte que l'écriture, et, donc aussi la perception, consciente ou inconsciente, d'une oeuvre ne se fassent pas au seul fil du récit, ni en fonction du seul effet, même si, au dire de plusieurs compositeurs que j'admire, l'opéra, par sa nature théâtrale, sa spatialité et sa temporalité spécifiques, demande moins de rigueur apparente que d'autres formes d'écriture. Aussi n'ai-je pu m'empêcher, même dans ce qui n'est que le livret, de suivre ou de m'imposer des structures, elles, fort simples, dans l'organisation des scènes, de leurs rapports de ressemblance ou de dissemblance, de leurs correspondances thématiques, - contrastes, répétitions, citations, allusions - d'autant que la fable principale conte la substitution symétrique, jusque dans son affrontement corporel, entre le Maître de l'Empire et l'Américain qui le renverse. L'hybride Il était aisé, en ce sens, de diviser l'oeuvre en deux actes (même si le roman a davantage de parties et de nombreux chapitres), avec un Prologue et un Epilogue : grandeur et décadence de l'Empire du Rêve, conclura-t-on, même si l'intérêt de ce conte est justement de montrer que tout est déjà pourri dans le Royaume de Perle, et que le salut venu d'ailleurs ne fait que liquider la pourriture ! Oui, l'oeuvre de Kubin, aussi bien dessinée qu'écrite (il a écrit plusieurs autres nouvelles), est foncièrement pessimiste. Lorsqu'il a constaté, moins l'horreur du monde que la capacité qu'a le sommeil de la raison d'enfanter des monstres, pour reprendre la formule de Goya, un peintre qu'il aimait, il lui reste à les lâcher en les dessinant. Si Dieu a créé le monde, Claudel pensait qu'il fallait le lui restituer en louange et en poésie, ou en drames dans lesquels le pire ne fût pas toujours sûr. Si le Diable a fait le monde, dirai-je que Kubin pense qu'il faut lui restituer l'histoire de ses calamités et lui tendre le miroir de ses immondices ? La dernière phrase de L'Autre Côté nous donne une étrange réponse : Le démiurge est un être hybride. Tout un roman de quelques centaines de pages pour parvenir à cette phrase peu claire, digne des Gnostiques des premiers siècles du Christianisme ! Mais la phrase peut aussi bien s'éclairer de ce qu'on a dit : puisque le monde semble mauvais, il faut au moins, pour que le pire n'en soit pas toujours le plus sûr, muni de son carnet de croquis, en faire le relevé régulier, en tenant par l'art le malheur à distance, et en mesurant constamment que le démiurge qui a raté le monde, ne pouvait pas faire mieux, qu'il y a en lui du meilleur et du pire, en bref qu'il est hybride ! Mais hybride après tout comme l'homme lui-même, sa victime et son destinataire - ou plutôt, son dessinateur ! Claus Patera, est en effet un personnage dont on ne sait s'il a gardé son innocence ou s'il est déjà complètement abîmé, intrinsèquement, physiquement et spirituellement hybride, à mi-chemin entre le réel et l'irrationnel, habité de forces obscures ou de pulsions obscènes et morbides, mais l'Américain Hercule Bell, un peu décrit comme un Américain digne de Jules Verne, est pris lui aussi dans une dangereuse oscillation entre le philanthrope vantard et le tyran sanguinaire ! Si donc a lieu le Jugement dernier, car aucune apocalypse n'est à écarter, à défaut de nos fautes, nous montrerons nos pulsions, et pour défendre notre prochain ne sachant dessiner, nous arborerons les illustrations par nous de ce monde où nous avons été jetés. Et si le feu ou le déluge anéantissent toutes choses, peut-être restera-t-il au moins quelque part un trait sur le papier, carbonisé ou délavé. A l'ancien camarade de classe, au dictateur hybride, à cet Américain sauveur lui-même si douteux, et qui font couple à la fin dans une espèce de répugnant coït, s'ajoutent donc le couple principal, Kubin - nous l'avons appelé ainsi, bien que l'auteur de le nomme pas - et sa femme. Nous avons, autour d'eux, réduit à trois les personnages qui les entourent, le Coiffeur-philosophe, qui leur sous-loue un appartement, l'Editeur qui passe un contrat avec le dessinateur, et le médecin Lampenbogen, qui soignera Madame Kubin et accompagnera le mari veuf jusqu'à la fin. Les autres personnages sont des comparses, mais il y a le Choeur, qui a une grande importance, et qui compose le peuple entier de Perle, versatile, monstrueux, prêt à tout, morbide et orgiaque, auxquels s'ajoutent mammifères, serpents et insectes, qui sont peut-être des hallucinations, mais dans un monde fantastique, le cauchemar et la réalité se confondent. Le dessinateur La fin de l'aventure se solde pour Kubin par un rapatriement suivi d'un internement. Il serait alors aisé d'en conclure, comme on le fait souvent dans des cas semblables, que toute cette aventure n'aura été qu'une immense hallucination. Outre que ce n'est pas l'idée d'Alfred Kubin, l'auteur réel du livre, cela ne changerait guère la représentation qui en résulterait sur la scène d'un opéra, où ce qu'on voit, que ce soit la vision d'un Faust ou celle d'un Hoffmann, passe forcément pour réel. Le public ne croit que ce qu'il voit et ce qu'il entend, plus qu'ailleurs, il croit tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend, et c'est lui qui a raison. Surtout, j'aime fort que les dernières paroles de Kubin reviennent à dire que désormais, il passe ses meilleures heures avec du papier, des crayons et des bâtons d'encre de Chine... plus proche de l'artiste rêveur, du voyant... Et ce qu'il représentera désormais s'inspirera donc de cette espèce de cosmologie duelle qu'il évoque à propos de Patera : L'attraction et la répulsion... les pôles de la terre... le jours et la nuit... le blanc et le noir... Le blanc et le noir ! Voilà tout le manifeste esthétique de l'illustrateur expressionniste à qui nous devons, disséminées dans des musées et des livres, ces gravures, reconnaissables entre toutes, devant lesquelles nous nous défendons mal d'un malaise devant les souffrances aisément devinables d'un artiste plus écorché que les autres - la guérison par l'art ? Sa vie, racontée par Kubin lui-même ne nous incite pas à conclure ainsi. Là où nous sommes confrontés à la névrose étrangère et toute constituée, écrit Freud à peu près à l'époque même où Kubin écrit L'Autre côté, dans la vie nous appellerons le médecin et tiendrons la figure pour inapte à la scène. Pourtant, sans remontrer à Jérôme Bosch, à Goya, en tout cas à tous ceux que Kubin admira, jusqu'à Odilon Redon et James Ensor, une bonne partie des oeuvres offensives du XXe siècle n'ont-elles pas consisté, malgré les réticences de Freud, à tirer un peu de jouissance de beaucoup de souffrance, et sans réveiller en nous forcément sadisme et masochisme, à nous inviter, à défaut de pâmoisons devant la beauté, ou de complaisances avec la douleur, à de la compassion devant cette souffrance ? L'oeuvre de Kubin n'est pas exempte de bonté lorsqu'il prend pour finir pitié de son persécuteur moribond, et qu'il va jusqu'à trouver de la beauté à son cadavre : L'image d'un dieu antique ! Comme il est beau ! - mais il y a encore, dans cette oeuvre, une autre source de plaisir dont nous souhaitons que l'opéra la fasse aussi sourdre pour le spectateur, c'est une espèce d'humour rocambolesque et glauque qui rend souvent les pulsions des personnages burlesques, leur sexualité, franchement saugrenue, leurs extases, ridicules ! Telles sont quelques-unes des questions que le musicien et le librettiste se sont d'abord posées, avant le metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, qui a si intimement adhéré au projet aussitôt qu'il l'a connu et qui y a fait entrer de plain pied ses collaborateurs - telle est cette étrange entreprise qu'il nous plaît à tous trois de regarder encore aujourd'hui comme risquée. Vérifier que le public voudra bien courir le risque avec nous est notre plus cher désir. François Regnault Presse Bruno Mantovani aborde, à bientôt trente-deux ans, son premier opéra avec l'ambition de rendre au fantastique du roman d'Alfred Kubin (1877-1959) sa force originale et son étrangeté narrative. L'Autre côté, fable sans morale, met en scène l'Empire du rêve, absurde refuge contre tout progrès, qui plonge dans le chaos après avoir été soustrait à la dictature de son chef Patéra. Récit admirable et visionnaire, accompagné par l'auteur d'effrayantes illustrations, il a marqué l'Europe centrale littéraire et artistique du début du XXe siècle. Bruno Mantovani, associé au dramaturge François Regnault et au metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, cherche à rendre le mouvement perpétuel de cet effondrement. L'orchestre y est vaste et brillant, incluant six percussions dont le rôle est d'élargir l'espace sonore. Le choeur - cette masse grouillante proche des images apocalyptiques de Kubin - mobilise et anime la scène. Les rôles solistes enfin se répartissent autour du narrateur, Alfred Kubin lui-même, personnage central emporté dans ce drame sans fin. Cette création mondiale constitue l'élément fédérateur du portrait consacré au jeune compositeur français par Musica, en collaboration avec l'Opéra national du Rhin. Musica Antoine Gindt
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| ...Le Ciel, Tout A
L'Heure Encore Si
Limpide, Soudain Se
Trouble Horriblement...
(JARRELL MICHAEL) Français Orchestra [Sheet music] Lemoine, Henry
Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical
Michael Jarrell, né en 1958, e...(+)
Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical
Michael Jarrell, né en 1958, est l'un des compositeurs les plus en vue de sa génération. Dans une démarche toute personnelle, qui ne s'est inféodée à aucun mouvement, et dans une quête intérieure inlassablement poursuivie, il a opéré une synthèse de l'héritage des musiques d'après-guerre dont il a extrait certaines caractéristiques techniques pour les mettre au service d'une véritable poétique musicale. En effet, contrairement à ses aînés, il explore moins le langage pour lui-même, faisant des nouvelles techniques le lieu d'une mutation dans la pensée musicale, qu'il ne cherche à le mettre au service de l'expression. Aussi se méfie-t-il d'une conceptualisation excessive, et de l'utopie dont l'oeuvre serait porteuse, préférant mettre en valeur les vertus d'un artisanat qu'il enseigne par ailleurs à Vienne et à Genève, ainsi que lors de nombreux séminaires à travers l'Europe. Ses oeuvres, facilement identifiables dans l'abondante production contemporaine, sont toutes liées les unes aux autres, non seulement par une certaine forme de sensibilité, leur tonalité propre, mais aussi par la récurrence de certains traits que Jarrell retravaille dans des contextes différents. Il s'est ainsi très tôt constitué un univers qu'il ne cesse de remodeler, visant moins l'originalité apparente de chacune des pièces qu'un déplacement constant des perspectives dans lesquelles les mêmes idées, en elles, peuvent être appréhendées. 'Cent fois sur le métier...' voilà quelle pourrait être sa devise. On trouve ainsi dans chacune de ses oeuvres quelque chose de familier qui acquiert en même temps une certaine étrangeté, sentiment qui constitue peut-être un élément essentiel de son expressivité. La musique de Jarrell arpente les régions du rêve et de l'irréalité, à la recherche de son moment de vérité, souvent situé dans les sonorités les plus graves et tes plus lentes, là où le temps, ailleurs agité, s'immobilise. C'est peut-être ce qui confère à sa musique une forme de tendresse inséparable de la beauté sonore, allant jusqu'à un esthétisme raffiné, loin des recherches extrêmes et des formulations autoritaires. Chez lui, même les techniques instrumentales les plus inhabituelles, ou les sonorités électroniques, auxquelles il a souvent recours, sont rapatriées dans un monde sensible emprunt de pureté où ce sont les qualités expressives qui dominent. Celles-ci ne renvoient pas forcément au moi du compositeur, qui tend au contraire à s'effacer, mais davantage à l'essence même du musical, au phénomène en soi, porteur d'une présence singulière au monde.
On retrouve de telles qualités dans sa dernière oeuvre, ...Le ciel, tout à l'heure si limpide, soudain se trouble horriblement..., commandée par l'Orchestre de la Suisse Romande. Elle fait appel à un grand orchestre symphonique standard: 3 flûtes (dont alto et piccolo, 2 hautbois et cor anglais, 2 clarinettes et clarinette basse, 2 bassons et contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, harpe, timbales, 4 percussions (vibraphone, glockenspiel, cloches tubes, cymbales, bongos, tam-tam, grosse caisse, temple blocks, tom grave, spring coils, triangle, mark tree) et cordes. Malgré un titre qui pourrait sous-entendre un élément programmatique, l'oeuvre appartient à la catégorie de la musique pure. L'orchestre y est traité de façon conventionnelle, mais avec une virtuosité d'écriture, un raffinement dans la sonorité qui exige beaucoup de ses interprètes.
D'un seul tenant, l'oeuvre se divise en quatre parties principales d'inégale longueur, les deux premières étant plus importantes que les deux suivantes: la première est constituée d'un continuum de notes rapides réparties entre les cordes et Les bois, tandis que les trompettes, doublées par différents instruments, lancent une figure d'appel incisive qui s'allonge progressivement. L'écriture est d'une grande virtuosité, les figurations en triples croches passant d'un instrument ou d'un groupe à un autre. Les notes rapides se figent une première fois dans des oscillations jouées notamment par les cordes divisées, puis à travers des notes répétées qui traversent toute la texture orchestrale. Après un passage intermédiaire privilégiant les sons graves, l'écriture vive reprend jusqu'à un sommet dramatique marqué par des trilles, aussitôt suivi d'une désintégration qui mène à la seconde partie.
Celle-ci débute avec des quintes jouées par les cordes graves divisées et colorées par les percussions (les contrebasses, qui doivent modifier leur accord, jouent des sons harmoniques). La musique semble vouloir repartir d'un point originel, elle se réinvente à partir d'une structure élémentaire, dans une extrême douceur. L'impétuosité du début laisse place à une grande délicatesse des sonorités. C'est un trait que l'on retrouve dans de nombreuses pièces de Jarrell: après l'effervescence d'une écriture brillante, agitée, nerveuse, que l'auditeur suit dans sa course folle, vient un moment réflexif et profond, qui nécessite une réorientation de l'écoule, une plongée dans la nature même du phénomène sonore. La trame qui se déploie dans un tempo lent offre ainsi une autre image de la sonorité orchestrale, comme si une musique des origines, au caractère de litanie, était soudain dévoilée sous la couche éclatante du début. Elle donne le sentiment d'avoir commencé bien avant son moment d'apparition, comme si elle provenait des couches profondes de la conscience, d'une mémoire archaïque. D'ailleurs, Jarrell réélabore ici un passage d'une pièce antérieure, Music for a While, lui reprenant son matériau de base. Le sentiment de profondeur est dû au formidable ralentissement du temps, qui nous met soudainement en apesanteur, mais aussi à une forme en spirale, qui tranche avec la musique directionnelle qui précédait. L'effet que provoque la distance sensible entre de tels contrastes est onirique: on ne sait plus si la première partie, qui nous échappe en se projetant vers l'avant, n'était qu'une forme illusoire, ou si nous entrons, avec la partie lente, dans une sorte de rêve éveillé.
Un passage central, dans cette seconde partie, s'organise autour de guirlandes sonores à la harpe et aux cloches que tout l'orchestre remplit de sonorités suaves. Les arpèges descendants des vents doublés par des pizzicatos de cordes, que transpercent des notes répétées aux trompettes et aux cors, dans un climat encore doux, annoncent la reprise du mouvement frénétique. Mais cette fois, ce sont moins des figures virevoltantes qui passent à travers les pupitres que des blocs de notes joués par la masse des instruments: des figures qui s'élancent vers le haut aboutissent à des notes répétées, en une forme d'antiphonie, et mènent à un sommet d'intensité. Après quoi, en guise de coda, une quatrième partie nous conduit à une fin mourante: l'harmonie se fige, les polyrythmes annulent toute sensation de mesure, les longues tenues des instruments graves chutent chromatiquement, les percussions jouant des figures rituelles, en résonance, jusqu'à l'immobilité finale.
Le titre de la pièce provient de Lucrèce (De la nature). Il n'a pas de signification structurelle immédiate, comme souvent chez Jarrell, mais exprime en quelques mots l'idée qui avait présidé au morceau. Le trouble s'apparente ici à une forme d'étrangeté, à quelque chose d'inquiétant qui n'apparaît pas de façon narrative, tel un vent d'orage dans un ciel serein, mais comme l'essence même de l'articulation formelle entre deux types d'écriture, deux types d'expression qui exigent des temporalités opposées l'une à l'autre. La soudaineté, c'est le renversement entre les deux. Pourtant, on retrouve un même noyau entre les parties vives et les parties lentes, la quinte jouant dans les deux cas un rôle structurel, et le mib apparaissant comme une note polaire (toute la musique de Jarrell est aimantée par des pôles qui orientent l'écoute). Si le passage du limpide au trouble se traduit par la sonorité orchestrale, par le maniement très sensible des timbres qui provient en grande part de la tradition orchestrale française, il se manifeste aussi par des figures qui évitent tout profil thématique, toute forme mélodique au sens traditionnel du terme, et qui composent la texture. L'auditeur a directement à faire avec la matière sonore. Et celle-ci est composée de part en part.
L'adjectif poétique vient à l'esprit pour définir une invention qui s'écarte aussi bien des formes illustratives que des constructions schématiques, et qui repose essentiellement sur l'organisation des hauteurs au détriment des effets, des sonorités bruiteuses ou des gestes iconoclastes. Et malgré les passages brillants, malgré les explosions sonores toujours maîtrisées et un maniement virtuose de l'orchestre, cette poétique révèle un caractère fondamental plutôt intimiste.
Philippe Albèra / contemporain / Répertoire / Orchestre
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| Diapason Turquoise Vol. 1 Français Lyrics and Chords [Sheet music] Presses d'lle de France
Tous les chants sont accompagnés de leur partition et des accords de guitare. -...(+)
Tous les chants sont accompagnés de leur partition et des accords de guitare. - Chants populaires du pays de France avec guide-chants en ligne.
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| Carols For Choirs 4
(WILLCOCKS DAVID / RUTTER
JOHN) Chant [Sheet music] Oxford University Press
Fifty Carols for Sopranos and Altos. Par WILLCOCKS DAVID / RUTTER JOHN. 50 chant...(+)
Fifty Carols for Sopranos and Altos. Par WILLCOCKS DAVID / RUTTER JOHN. 50 chants pour les sopranos et altos (adapté pour les garçons, des filles, ou des choeurs de femmes). Il contient des dispositions essentiellement simple des chants les plus aimés, les autres moins connus, et quatre pièces originales de Britten (2), Rutter et Hadley. La plupart des cantiques de Noël sont présentés en deux versions - pour choeurs seuls, non accompagnés, et pour choeur et le public / congrégation, avec un accompagnement.
Accompagnements orchestraux pour la plupart des chants de Noël sont disponibles en location. John Rutter est né à Londres en 1945 et a étudié la musique au Clare College, Cambridge. Ses compositions embrassent la musique chorale, orchestrale et instrumentale, et il a édité ou co-édité plusieurs anthologies chorale dont quatre pour des volumes de Carols chorales avec Sir David Willcocks et l'Oxford Choral Classics série. De 1975 à 1979, il a été directeur de la musique au Clare College, et en 1981 il a formé son propre choeur, les Cambridge Singers. Il partage maintenant son temps entre la composition et la conduite et est recherché comme un chef d'orchestre invité pour le leader mondial des chorales et orchestres.
Né en 1919, David Willcocks a commencé sa carrière musicale comme choriste à l'Abbaye de Westminster, plus tard, remportant des bourses à Clifton College et King 's College, Cambridge. Après son service de guerre, il a été élu Fellow du Collège King, et plus tard devint organiste de Salisbury et de cathédrales de Worcester, alors que la conduite des Three Choirs Festival à Worcester. Willcocks retourné à Kings College, à Cambridge en tant que Directeur de la Musique de 1957-1974, avec la première collection de ses arrangements dans le Carols pour les séries chorales d'édition en 1961. Il a été Directeur de la Musique du Royal College of Music de 1974-1984, et a été anobli en liste de la Reine du Jubilé d'argent de spécialisation en 1977. Willcocks a également mené le Bach Choir pendant 38 ans, prend sa retraite en 1998. Sir David conserve un calendrier chargé de concerts et d'enregistrements, y compris les récentes visites aux Etats-Unis, au Canada et en Europe./ Recueil / Chant
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| Diapason ROUGE Vol. 6 Français Lyrics and Chords [Sheet music] Presses d'lle de France
Un nouveau Diapason rouge : le volume 6 !
300 chants de variété française...(+)
Un nouveau Diapason rouge : le volume 6 !
300 chants de variété française et internationale avec accords de guitare.
Jouer ses premiers accords de guitare, accompagner des amis au chant, se retrouver autour d?un feu lors d?une veillée, relire un texte et laisser résonner les mots qu?un autre a écrit... Depuis plus de 25 ans, un Diapason rouge, c?est une malle aux trésors pour de multiples occasions de rêve, de partage et de fou-rires.
Ce volume 6 poursuit l?histoire en se plongeant dans le répertoire des années 1990 à aujourd?hui.
Fréro Delavega, Christophe Maé, Louane, Emmanuel Moire, Ridan, Stromae sont les nouveaux artistes d?années où la chanson française mélange plus que jamais légèreté et engagement.
Diam?s, Abd Al Malik, Grand Corps Malade, HK et les Saltimbanks cisèlent des textes bazookas.
Et comme tout Diapason, le DR6 fait la part belle aux tubes, ceux qui ont saturé les bonnes ondes de ces dernières années.
De quoi lire, rire, chanter, danser... À vous de jouer ! / Variétés / Partition /
24.50 EUR - Sold by Note4Piano Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Compilation : Un Siècle
de Chansons Francaises :
1979-1989 Français All Instruments [Sheet music] Fortin
Le 8ème volume de la collection référence concernant la chanson française en...(+)
Le 8ème volume de la collection référence concernant la chanson française enfin disponible. Retrouvez 301 chansons de la décennie du tubes radio, les années 80, qui semble rester dans les coeurs et dans les têtes et se transmettre aux jeunes générations. Inclus : Africa, Allah, Ambalaba, La dame de Haute Savoie, Coeur de Rocker, Comme toi, Le Géant de Papier, La Groupie du Pianiste, Mélissa, Mistral Gagnant, Nuit de Folie, Tombé pour la France, Une autre histoire, Les uns contre les autres, Un autre monde... / Variétés / Recueil avec paroles, musique (ligne de chant) et /
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| Plaisirs Du Bel Canto Français Chant [Sheet music] Choudens
La collection 'Les Plaisirs du Bel Canto' se propose de fournir aux chanteurs pr...(+)
La collection 'Les Plaisirs du Bel Canto' se propose de fournir aux chanteurs professionnel et amateurs, ainsi qu'aux élèves des Conservatoires et Ecoles de Musique, un répertoire varié extrait des grandes oeuvres lyriques. Les paroles sont en français. Un Compact Disc Audio est fourni avec ce recueil où se trouve l'accompagnement piano./ Recueil / Chant
25.10 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Légendes Urbaines
(MURAIL TRISTAN) Français 22 Instruments [Sheet music] Lemoine, Henry
Par MURAIL TRISTAN. (Prendre les mots 'légendes' et 'urbaines' dans leurs diffÃ...(+)
Par MURAIL TRISTAN. (Prendre les mots 'légendes' et 'urbaines' dans leurs différents sens et en tester toutes les combinaisons)
Légendes urbaines est le résultat d'une commande précise de l'Ensemble intercontemporain, à l'occasion d'un concert 'à thème', lui-même partie d'une saison thématique. Ces thèmes, comme l'on sait, sont: la ville, le voyage, et plus précisément, pour ce concert, New York - New York n'étant évidemment pas une destination de voyage pour moi, sinon celle d'un 'commuting' fréquent depuis ma résidence semi-rurale. Les thèmes littéraires ou visuels en musique ont fait couler beaucoup d'encre et plongent plus d'un dans la perplexité. La musique peut-elle exprimer ou raconter ? Est-il possible de ressusciter le poème symphonique ? D'écrire encore des opéras ? Si oui, est-il légitime de le faire, ou n'est-ce pas définitivement obsolète ? Comme je crois à la méthode expérimentale, j'ai décidé de relever le défi et de m'essayer au thème proposé, non sans garder quelque distance ironique vis-à -vis de l'exercice. Occasion aussi de rechercher quelques modèles et de ne pas se priver de références, plus ou moins transparentes, à quelques-uns de mes prédécesseurs sur le nouveau continent. Le modèle formel est celui des Tableaux d'une exposition, avec sa suite de vignettes sonores entrelacées de promenades - les références musicales, on pourra s'amuser à les deviner. Les allusions visuelles, points de départ ou d'arrivée de la rêverie musicale, ne seront pas l'Empire State Building, la Statue de la Liberté et autres cartes postales formatées pour le tourisme, mais plutôt les images et sensations suscitées par la fréquentation d'une ville à la fois très familière et tout à fait étrangère.
Promenade 1
Les 'promenades' de Moussorgski s'effectuaient d'un pas à la fois martial et guilleret... Dans Manhattan, les distances sont grandes, qui inciteront à prendre plutôt le 'Subway', célèbre pour son infernal vacarme métallique. Par prudence pour nos tympans, on l'écoutera d'assez loin, accompagné d'appels de cuivres, le plus souvent sous forme de tierces descendantes - les 5 espèces de tierces permises par l'écriture en quarts de tons. Vacarmes métalliques et appels de cuivres ne se limitent d'ailleurs pas à constituer l'essentiel des 'promenades', mais envahissent les recoins de toute la pièce.
Staten Island Ferry
Autrefois, la 'skyline' (la ligne des gratte-ciels) de Manhattan surgissait pour le voyageur lentement sur l'horizon, objet de tous les rêves et de tous les espoirs, au terme d'une longue traversée maritime. Le bateau franchissait la rade de New-York, saluait au passage la Statue de la Liberté, et allait s'amarrer directement au pied des 'high-rises'. On se rappelle les vieux films et vues d'archives. New York ne s'aborde plus par la mer et cet aspect du rêve américain a donc disparu, mais on peut revivre l'expérience, dans une certaine mesure, en prenant le ferry de Staten Island. Au retour, on peut s'imaginer, accoudé à la rambarde d'un paquebot, découvrant la ville longtemps espérée... la vue est splendide, et le ferry gratuit - chose rare en ce pays.
Central Park at twilight
Superposition de musiques émanant de lieux différents, et se mouvant à différentes vitesses. Sensation étrange d'échapper un moment à la réalité de la ville dont les bruits ne parviennent qu'étouffés. Instants ambigus du crépuscule, brefs et éternels, bruissements dans les fourrés déjà obscurs (ce ne sont que les écureuils), les silhouettes des gratte-ciels s'illuminent une à une à travers les frondaisons. Chant harmonique de la 'Swainson's thrush' (grive à dos olive). Les derniers promeneurs se hâtent vers les sorties: de nos jours, il n'est plus très recommandé de rester écouter les sons de 'Central Park in the Dark'.
Sunday Joggers
Toujours à Central Park: le dimanche, s'installer le long de l'une des routes qui traversent le parc, et qui, fermées à la circulation, sont envahies par une foule ahanante, transpirante et clopinante. 'Joggers' de tous âge, sexe, taille, couleur et embonpoint - toutes vitesses, allures et harnachements. Certain(e)s promènent leur progéniture dans des poussettes de course (3 roues surdimensionnées, profilage aérodynamique), d'autres peinent à suivre leur(s) chien(s). Quelques tricheurs passent à vélo ou sur patins à roulettes. Toute une humanité pantelante défile devant vos yeux, et il faudrait être Daumier pour croquer le spectacle - ici c'est le prétexte d'une modeste étude sur les tempi superposés.
Whirlwinds
Le plan de Manhattan est intéressant: systématiquement rectangulaire, mais avec quelques grandioses irrégularités, en particulier celles provoquées par Broadway qui, vestige d'un vieux chemin indien, coupe diagonalement rues et avenues, provoquant de ce fait quelques extravagances architecturales et topologiques. Une autre conséquence du plan d'urbanisme - ou d'une absence de celui-ci - est que la circulation atmosphérique se trouve très fortement perturbée. Certains carrefours sont ainsi le siège de redoutables tourbillons venteux, en particulier ces carrefours complexes provoqués par l'intrusion de Broadway dans le damier urbain, ou encore la climatiquement terrifiante intersection entre Riverside et la 122ème rue, où la présence d'un clocher-gratte-ciel néo-pré-raphaélite perturbe fortement les masses d'air qui circulent le long de la rivière Hudson.
Promenade 2
Plus agitée que la Promenade 1, et conduisant au triptyque suivant:
George Washington Bridge 1
The Frozen River
George Washington Bridge 2
'Non seulement les possibilités des harmoniques des sons seront-elles révélées dans toute leur splendeur, mais encore l'usage de certaines interférences créées par les partiels constituera-t-il une contribution appréciable. On pourra s'attendre à l'utilisation, jamais envisagée jusqu'à ce jour, des résultants inférieurs et des sons différentiels et additionnels. Une magie sonore totalement nouvelle !' (Edgar Varèse, extrait d'une conférence donnée à Santa Fe en 1936).
George Washington Bridge, c'est notre Grande Porte de Kiev - et l'une des peu nombreuses voies d'accès à l'île de Manhattan (car Manhattan est une île, on l'oublie parfois). Une 'Grande Porte' en ferraille et en réfection permanente, mais qui fut un symbole de modernité en son temps et fascina, dit-on, Edgar Varèse, qui venait en surveiller l'avancement des travaux. C'est aussi l'occasion d'un triptyque intérieur, qui respecte la symétrie de l'ouvrage, ses deux piliers de métal argenté, son double pont d'où l'on peut jouir de vues somptueuses sur la skyline, le tout jeté sur un fleuve parfois gelé en hiver. C'est enfin un hommage à l'intuition prophétique de Varèse, dont la citation ci-dessus décrit très précisément les types d'harmonies développés quarante ans plus tard par les techniques dites 'spectrales' - sans que lui-même n'ait pu mettre ces idées en application.
Promenade 3
Au ralenti, et tuilée avec:
Hyperlinks
Où des connexions s'établissent subitement entre divers moments entendus précédemment - établissement de 'liens' inattendus entre textures les plus opposées.
Promenade 4
Rappel de la promenade 1, puis retour à Central Park, qui maintenant s'enfonce dans la nuit - dernier chant de la grive à dos olive...
Tristan Murail
Programme de l'EIC, Concert à la Cité de la Musique / contemporain / Répertoire / 22 Instruments
93.20 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| 1001 All-Time Hit Songs Melody line, (Lyrics) and Chords [Sheet music] Amsco Wise Publications
Third edition of the world's biggest songbook. This is a vast bumper collection,...(+)
Third edition of the world's biggest songbook. This is a vast bumper collection, perfect for buskers, of 1001 all-time hit songs.Whatever your taste, there's guaranteed to be tonnes of songs you'll want to play, this book will last you years!Inside the spiral bound cover you will find a generous selection of hit songs, golden standards, jazz and blues numbers, classical pieces, hymns, gospel songs, stage, film and musical music! Arranged here in Melody line arrangements for Piano, Organ, Electronic Keyboards, Guitar and all C instruments, complete with lyrics and chord symbols. / Ligne Mélodique, Paroles Et Accords (Avec Grilles D'Accords)
60.30 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Siècle Chansons
Françaises 1979-1989 -
Pvg Français Piano, Vocal and Guitar CSDEM
Partition pour chant, guitare ou piano Date de parution : 11/06/2009 Contenu :...(+)
Partition pour chant, guitare ou piano Date de parution : 11/06/2009 Contenu : A cause des garçons - A la queue leuleu - Adelaïde - Africa - Agadou dou dou - Aimons-nous vivants - Ainsi soit je - Ainsi soit-il - Allah - Ambalaba - Amnésie - Amour à la plage (L') - Amour en héritage (L') - Amoureux fous - Amoureux solitaires - Andy - Anne - ma soeur Anne - Antisocial - Argent trop cher - Au bout de mes rêves - Aux enfants de la chance - Aux sombres héros de l'amer - Avec simplicité - Aziza (L') - Baby alone in Babylone - Babylone tu déconnes - Bal masqué - Ballade de chez Tao (La) - Ballade de Jim (La) - Bambou - Banale song - Banana split - Banlieue - Belle-Ile-en-Mer, Marie-Galante - Besoin de rien, envie de toi - Bêtises (Les) - Bioman - Body physical - Boîte de jazz (La) - Born to be alive - Boule de flipper - C'est bon pour le moral - C'est chaud l'amour - C'est comme ça - C'est écrit - C'est guignol - C'est l'amour - C'est la ouate - C'est lundi - C'est pas facile - Ça c'est vraiment toi - Ca commence comme un rêve d'enfant - Ça fait rire les oiseaux - Ça va ça vient - Cache-cache party - Canary bay - Cargo - Casser la voix - Cézanne peint - Chacun fait c'qui lui plaît - Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux - Chanteur abandonné (Le) - Chaque jour de plus - Chasseur d'ivoire - Cherchez le garçon - Cimetière des éléphants (Le) - Coeur de rocker - Comme toi - Coq et la pendule (Le) - Corons (Les) - Couleur menthe à l'eau - Coup d'soleil (Le) - Coup de folie (Le) - D'Allemagne - D'amour ou d'amitié - Dallas - Dame de Haute-Savoie (La) - Dans mon H.L.M. - Démons de minuit (Les) - Dès que le vent soufflera - Désir désir - Désirée - Dessous chics (Les) - Destinée - Deux ailes et trois plumes - Diego libre dans sa tête - Dieu fumeur de havane - Disparue - Du rhum, des femmes - Dur dur - Elle a les yeux revolver - Ella, elle l'a - Elle danse Marie - Elle imagine - Elle préfère l'amour en mer - Elle voulait revoir sa Normandie - Embrasse-moi idiot - En l'an 2001 - En rouge et noir - Encore un matin (un rêve plus loin) - Encre de tes yeux (L') - Envie (L') - Epaule tatoo - Est-ce que tu viens pour les vacances ? - Et tu danses avec lui - Etienne - Etre une femme - Eve, lève-toi - Evidemment - Fais-moi une place - Faut que j'me tire ailleurs - Femme libérée - Femme que j'aime - Femmes je vous aime - Flip flap - France de mon enfance (La) - Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve - Gaby, oh Gaby - Géant (Comme un géant) - Géant de papier (Le) - Gitan (Le) - God save the swing - Grand sommeil (Le) - Groupie du pianiste (La) - Hélène - Histoires d'A (Les) - Hou la menteuse - Idées noires (Les) - Il est libre Max - Il faudra leur dire - Il faut tourner la page - Il jouait du piano debout - Il suffira d'un signe - Il tape sur des bambous - Il y a de l'amour dans l'air - J'ai fait l'amour avec la mer - J'aime regarder les filles - J'aime un pays - J'en appelle à la tendresse - J'l'ai pas touchée - J'veux d'la tendresse - Jazzy retro satanas - Je ne suis pas un héros - Je t'aime à l'italienne - Je te survivrai - Je viens du sud - Jodie - Johnny Johnny - Joue pas - Joueurs de blues - Jour s'est levé (Le) - Jours meilleurs (Les) - Kolé séré - Lacs du Conemara (Les) - Langue de chez nous (La) - Laura - Lèche-bottes blues - Lemon incest - Lettre à un rêveur - Libertine - Lili voulait aller danser - Louise - Ma gueule - Ma lycéenne - Ma révérence - Macumba - Mademoiselle chante le blues - Mala vida - Maldon' - Maman a tort - Mambo du décalco (Le) - Marche à l'ombre - Marcia Baïla - Marie la polonaise - Marin' bar - Marre de cette nana-là - Martiniquaise - Mélissa - Mise au point - Mistral gagnant - Mon Amérique à moi - Mon ami m'a quittée - Mon coeur te dit je t'aime - Mon fils ma bataille - Mon mec à moi - Morgane de toi (Amoureux de toi) - Mosquito - Mon histoire (Les Misérables) - Mourir sur scène - Musulmanes - Nashville ou Belleville ? - Natalie Wood - Né quelque part - Nice baie des anges - Noir et blanc - Nosferatu - Nougayork - Nuit de folie - Nuit magique - Nuit sauvage - Nuits sans Kim Wilde (Les) - Oh Chiquita - Oh j'cours tout seul - Oh mon bateau - On avance - On est comme on est - On se retrouvera - On the road again - Ouragan - Pablo - Papa chanteur - Papayou - Parfums de sa vie (Les) (Je l'ai tant aimée) - Paris latino - Partenaire particulier - Partir quand même - Pas assez de toi - Petite lady (La) - Plages (Les) - Plus près des étoiles - Pour le plaisir - Pour les enfants du monde entier - Pour toi Arménie - Pour une biguine avec toi - Pourvu qu'elles soient douces - Premier baiser - Primitif - Pull marine - Pull over blanc (Le) - Qu'est-ce que t'es belle - Quand j'serai K.O. - Quand je t'aime - Quand la musique est bonne - Quand t'es dans le désert - Que la vie me pardonne - Quelque chose dans mon coeur - Quelque chose de Tenessee - Quelques mots d'amour - Question de feeling - Qui a le droit - Reality (la Boum) - Restos du coeur (Les) - Rital (Le) - Rock Amadour - Rockeuse de diamant (La) - Saint-Sylvestre - Salsa (La) - Sampa (Le) - Sans contrefaçon - Sarbacane - Sauver l'amour - Sentimentale-moi - Si j'étais président - Si la vie est cadeau - Soleil donne (Le) - Solitaire - S.O.S. amor - Stand the ghetto - Succès fou - T'as le look coco - T'en va pas - T'es O.K. t'es bath t'es in - Tata Yoyo - Tchiki boum - Terre sanguine - Tes états d'âme Eric - Tirez pas sur l'ambulance - Toi mon toit - Tombé du ciel - Tombé pour la France - Tous les cris, les S.O.S. - Tous les goûts sont dans ma nature - Tout petit la planète - Tout simplement tout doucement - Toute première fois - Traces de toi - Troisième sexe - Tropique - Ultra moderne solitude - Un autre monde - Un berger vient de tomber - Un enfant de toi - Un fait divers et rien de plus - Un soir de pluie - Une autre histoire - Uns et les autres (Les) - Vacances, j'oublie tout - Valses de Vienne (Les) - Vertige de l'amour - Vie ne m'apprend rien (La) - Viens boire un p'tit coup à la maison - Viens chez moi, j'habite chez une copine - Viva la Vida - Vive le Douanier Rousseau - Voilà l'été - Voyage voyage - Week-end à Rome - Words - YMCA - Yaka dansé - Youki (Le)
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| 1000 Canzoni Vol.2 Chant et Guitare [Sheet music] Carisch
250 Spartiti X 4 Volumi Serie Budget Book / Pop & rock / Recueil / Chant et Gui...(+)
250 Spartiti X 4 Volumi Serie Budget Book / Pop & rock / Recueil / Chant et Guitare
33.60 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Autodafé Jobert
Commandée par le Ministère des Affaires Culturelles pour les Choralies de Vais...(+)
Commandée par le Ministère des Affaires Culturelles pour les Choralies de Vaison-la-Romaine, à l'initiative du Mouvement A Coeur Joie, cette partition a d'abord été pensée sous la forme d'une cantate scénique, intégrant des solistes, un grand choeur et un choeur de foule rassemblant les quelque cinq mille choristes peuplant le théâtre antique de Vaison-la-Romaine. Il s'agit donc d'un ouvrage conçu à partir des données concrètes que les Choralies proposent, par le lieu, les dimensions, la nature et le nombre des participants. L'intégration d'un choeur d'amateurs, en particulier, a posé au compositeur un certain nombre de problèmes nouveaux (encore imparfaitement résolus dans ce premier essai) auxquels il ne cessa de s'intéresser ultérieurement.L'ouvrage fut ensuite remanié pour l'Opéra de Lyon. Sous sa forme de 'théâtre musical', le spectacle se compose de huit épisodes encadrés par un Prologue et un Epilogue. Sans souci de chronologie, défilent des visions de crises historiques où l'homme se trouve sacrifié à la tyrannie ou à l'intolérance: la Révolution francaise, la Croisade des Albigeois, les oppressions sud-américaines, la guerre de 1914, la Commune, la guerre d'Espagne, I'Inquisition. Les monstres et les tyrans de toutes sortes - marionnettes jetées en l'air - sont enfin brûlés en un immense 'Autodafé' imaginé par le compositeur 'comme un jeu d'enfant où l'on brûle tout ce qui contraint, menace et emprisonne, pour entrevoir un moment de la vie telle qu'elle pourrait être'. Dans cette fresque, alliant images d'Epinal, satires fantaisistes et visions dramatiques, la présence des marionnettes allège et approfondit à la fois le tragique de l'évocation, faisant basculer vers la fable et la farce bonhomme, à l'ironie décapante, ce qu'il pourrait y avoir de trop réaliste dans cette protestation historico-politique.Christine Prost, Catalogue raisonné de l'oeuvre de Maurice Ohana Revue Musicale, Editions Richard-Masse / 2 Soprano Solo, Alto Solo, Basse Solo, Choeur Et Orchestre
71.50 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Junior Voiceworks 1
(STANNARD KEVIN) Chant [Sheet music] - Beginner Oxford University Press
33 Songs For Children. Par STANNARD KEVIN. Junior VoiceWorks est une merveilleus...(+)
33 Songs For Children. Par STANNARD KEVIN. Junior VoiceWorks est une merveilleuse collection de chansons pour enfants. Présentation de 33 chansons chantable, de l'unisson simple pour les parties 2 et 3, il s'agit d'une ressource fabuleuse et accessible à motiver et dynamiser les jeunes chanteurs. Avec un CD et des fiches pédagogiques à l'appui, Junior VoiceWorks est un manuel complet pour le chant pour tous les enseignants et les chefs de chOeur.
33 chansons chantable, de l'unisson simple à la partie 2 et 3
Idéal pour KS2, des chorales des écoles, des chorales région, et tous les groupes de chanteurs jeunes
Vaste gamme de répertoire: chants traditionnels du monde entier, de nombreuses dispositions nouvelles, chansons contemporaines, de toutes nouvelles chansons, de vieux favoris, canons, et bien plus encore
Folksongs, chansons jazz, des chansons drôles et tristes, chansons douces, chansons fantasmagorique, des chansons sur tous les sujets, des chansons pour célébrer et d'inspirer les
Echauffements et des idées pratiques sur les répétitions
Jouable, accompagnements au piano de caractère - quelques chansons avec accompagnement de guitare
Une leçon complète ou un plan de répétition pour chaque chanson
Liens vers le programme national
Forces ou de la catégorie
Chansons pour enfants (KS2) ' / Niveau : Débutant / Recueil / Chant
69.70 EUR - Sold by LMI-partitions (Seller in french langage) Pre-shipment lead time: 3-10 days - In Stock Supplier | |
| Vassilieva Elena -
Vocalises Minute -
Soprano and Piano Français Soprano voice, Piano Lemoine, Henry
Présentation Ces vocalises sont faites pour trouver la virtuosité de sa voix,...(+)
Présentation Ces vocalises sont faites pour trouver la virtuosité de sa voix, et sa fluidité dans une écriture d'aujourd'hui. Vous y trouverez quelques fondamentaux comme les grands intervalles, la longue tessiture, pour toutes les voix, le chromatisme, le tempo rapide vocalisé, les slanci ou glissati, les quarts de tons, les nuances ainsi que les tenuti pianissimi ou encore le decrescendo finissant sur un fil di voce. La valeur ajoutée sur le plan rythmique habituera le chanteur à combiner les textes sur une pulsation interne permanente malgré l'exécution de la mélodie étudiée. Les tenuti ouvriront l'imaginaire du chanteur en y plaçant le texte, ad libitum. Les respirations inaudibles pour certains textes - proches de la mélodie ou du récitatif - côtoieront quelques inspirations et expirations audibles, ou sons-bruits fantômes. J'accorde beaucoup d'importance à l'articulation du texte en bouche, et à la place des lèvres dans l'acoustique du son. En effet, le chanteur transporte son propre théâtre à l'italienne partout et son palais devient alors le fin connaisseur de la place des aigus et sur-aigus. Le chanteur est un gourmet de sa bouche et de tout son appareil phonatoire et respiratoire. Le sprechgesang aura une large part dans ces vocalises. Quelques nouvelles idées d'écritures apparaissent comme celles des agrégats ou arpèges, les pleurs, les rires, la main devant la bouche, le rauco, les sons soufflés, le bruit des lèvres, la langue sortie roulée sur la lèvre supérieure, les claquements de langue, le vibrato glottique. La présence du chanteur sera indispensable pour donner du sens aux textes empruntés au répertoire des opéras classiques choisis. Ces Airs connus par coeur par chaque chanteur, que ce soit Carmen, Adolar, Méphistophélès, Mab, Pédrillo, Marina, Anna Bolena, Lucrezia, Philippe II, Urbain, La Reine de la nuit, Vulcain, Sarastro ou Erda, pour n'en citer que quelques-uns, glisseront peu à peu dans des traitements - stylistiques et vocaux - déformés par tout ce que j'ai cité plus haut : à savoir que la virtuosité prend le pas sur la texture du texte et de la voix : des phonèmes en lien avec la compréhension du texte, ou non, agrémenteront la réactivité du chanteur, vers une attitude ludique, inventive et drôle, bien que précise et technique. La sûreté des attaques sera appréciée, comme l'apprentissage des différents effets vocaux (une vingtaine, en tout) et de leurs cryptogrammes respectifs. Si cette collection s'adresse à des chanteurs expérimentés et sûrs de leur technique globale, elle provoquera certainement des prises de conscience sur le couple voix et répertoire, peu évident à mettre en place chez de jeunes artistes, appelés à mûrir, à expérimenter, donc à évoluer dans leur répertoire, et leur confort d'émission. La beauté de l'instrument est indispensable pour défendre le cadre scénique de chaque vocalise : j'invite les jeunes chanteurs à croiser la voix, sa technique avec le jeu, l'amusement et sa virtuosité. La soif et le bonheur de chanter se mesureront à la discipline de l'apprentissage. Jeunes artistes doués et patients, devenez ces êtres-bouches à la fois chanteurs-conteurs-hypnotiseurs et connaisseurs alchimiques du pouvoir colossal de la voix humaine. Ouvrez vos cerveaux et vos bouches : le monde vous réclame ! La préoccupation qui fut la mienne concernant les voix de contre-ténors et hautes-contre est de montrer l'exceptionnelle capacité de ces voix, autant esthétiques que techniques, voire pyrotechniques. Je reste frappée par la curiosité doublée du sens du risque que possède la plupart de ces artistes, avec un A majuscule. En effet, pour chanter de la musique d'aujourd'hui, le contre-ténor et la haute-contre doivent être des excellents émetteurs de sons classiques avec tout l'éventail des non vibrati et des ornements baroques avec, en plus, une soif de gourmets vocaux. Seules cette soif, cette vivacité d'esprit et cette prise de risque ouvriront la voie aux effets vocaux précis, au service de la dramaturgie sonore, sans geste. C'est pourquoi j'ai écrit des textes où la voix chante en solo, sans accompagnement. La voix est seule à bord, suave peut-être, mais technique, sûre et exigeant une grande présence. Or, cette présence semble attachée à cette tessiture rare, servant à la fois l'époque baroque et le répertoire contemporain. Les langues utilisées ici sont l'allemand, le latin, l'italien et le français. Il y aura aussi des vocalises avec piano, sur des modes vocaux et stylistiques connus où le chanteur issu du baroque se retrouvera aisément, malgré l'écriture contemporaine qui filtre peu à peu, avec son chapelet de cryptogrammes et d'effets. Ces vocalises seront en anglais, italien et français. Messieurs, débutants et professionnels, restez ces torches vivantes, enthousiastes. La variété de votre ambitus fait aussi partie de votre singularité et de l'hypnose que vous exercez auprès du public. De nombreux compositeurs d'aujourd'hui sont attirés par vos facettes et écrivent pour vos instruments : sollicitez-les ! Contenu I. O solitude - II. Erbarme dich - III. Sweet nightingale - IV. Infirmata, vulnerata - V. Nacht und Träume - VI. Eternita - VII. Puisque j'ai mis ma lèvre - VIII. Bella amorosa - IX. Artabano - X. Alto giove
23.20 EUR - Sold by Woodbrass Pre-shipment lead time: In Stock | |
| Panorama, Particolari E
Licenza (PESSON GERARD) Français Alto, Voix d'Alto et Ensemble [Sheet music] Lemoine, Henry
Par PESSON GERARD. Berlioz n'a pas aimé Rome, ni la villa Médicis, où il éta...(+)
Par PESSON GERARD. Berlioz n'a pas aimé Rome, ni la villa Médicis, où il était parti à contre-coeur. Il trouvait la ville étouffante et provinciale, la Villa étriquée académique et trop seigneuriale. Il est donc allé chercher ailleurs ce qu'il a appelé son 'Italie sauvage', une Italie de ciels, de vents, de pluies, de ruines ensauvagées, de montagnes, de bourgades à flanc de roches. En romantique qui vit des éléments, il n'emportait dans ses nombreuses virées à Tivoli, Subiaco ou aux Castelli Romani, qu'un carnet, un fusil et sa guitare, dormant parfois à la belle étoile, cherchant parfois la compagnie des petites gens, se faisant l'ami de quelques bandits au grand coeur, mais plus souvent épris de solitude.
Il y a eu effet-retard de l'Italie dans l'oeuvre de Berlioz. Le temps de développer, par une archéologie rétrospective, les impressions assimilées, et, pour une grande part, de réinventer un pays, certes vécu mais tout autant fantasmé. Ce pays-là , qui n'est donc d'aucun pays, deviendra la dorsale de beaucoup de ses oeuvres: Benvenuto Cellini, Béatrice et Bénédict, Roméo et Juliette, Carnaval Romain etc., et surtout Harold en Italie.
Harold reprend la manière autobiographique qui faisait, entre autres, l'originalité de la Symphonie Fantastique. Utilisant le héros byronien, Childe Harold, Berlioz livre en musique un scénario qui commande le cadrage panoramique. On peut parler d'une réappropriation par un héros prête-nom de ses propres sensations relevées sur le motif (processus du plein air à l'atelier qu'effectuaient aussi les peintres, ses collègues de séjour en Italie). C'est cette dualité paysage réel/paysage rêvé que veut traiter la partition Panorama, particolari e licenza ('Panorama, détails et licence') écrite à la demande de Christophe Desjardins.
De la même manière que j'ai utilisé parfois des musiques préexistantes pour chercher ma propre musique (Nebenstück/Brahms/filtrage, Wunderblock/Bruckner/effacement), j'ai voulu ici détailler la notion de champ que Berlioz manie de façon véritablement pré-cinématographique. Ce qui se rapproche de nous (un détail infime perdu dans le tutti), ce qui s'en éloigne, ce qui nous parvient encore - un travelling qui devient arrêt sur image, un cadrage resserré, le fondu de deux perspectives. Panorama, particolari e licenza est, en ce sens, une sorte de making of , comme on dit aujourd'hui, de ce modèle génial, partition hirsute, fruste, mais tout à la fois riche, hautement inspirée. Harold en Italie traduit cette sauvagerie que Berlioz voulait rendre en musique, combinat de sensations, de révolte et d'exaltation: un son capté puis stylisé, avec effets de réel devenant sous sa plume des trouvailles, de véritables effets spéciaux dont peu de musiciens avant lui avaient eu l'intuition.
A la demande de David Jisse et de la Muse en circuit, j'ai ajouté une partie électronique qui a été conçue par Laurent Sellier. Cette partie, essentielle, est une manière de réaliser concrètement ce qui est en filigrane dans Harold, la transmutation de toute expérience éprouvée en un véritable clavier de sensations.
Le percussionniste de Panorama, particolari e licenza est une sorte d'accessoiriste bruiteur. Il reformule concrètement le réel purement rêvé, mais d'une manière que j'ai voulue parfois dérisoire et délibérément 'bricolée', comme un travail magique qui puisse donner sens à cette vérité véhémente, incessamment recyclée, qui faisait tout l'art de Berlioz.
La question du soliste est importante dans Panorama, particolari e licenza. Il est tout à la fois le point de vue, la subjection, celui qui dit je, comme il est aussi le sujet de l'autofiction. Tout en étant central, il est égaré, parfois noyé dans le méta-instrument du récit. Au moins c'est ainsi que je l'ai traité, car il maille les instruments ensemble, prenant toutes les bribes du discours, abdiquant souvent ce qu'il y a de performatif dans la place du soliste romantique. Il est ici doublé par une voix d'alto de manière à rendre ce fading du sujet, ainsi que cette prise de parole par le texte poétique toujours central dans l'oeuvre de Berlioz.
J'ai expliqué les deux premiers mots du titre. Le dernier renvoie aux licences que je prends par rapport au modèle, mais aussi à cette forme musicale du XVIIIe - La Licenza - qui était une manière d'hommage à un personnage d'influence. Con licenza était aussi une façon d'indiquer une liberté dans l'interprétation (c'est bien ici le sujet: la transcription est un écart), le tempo ou dans l'ornementation. Con alcune licenze écrit Beethoven au début de la fugue de l'opus 106.
Panorama, particolari e licenza suit assez fidèlement, quant au déroulement du moins, trois mouvements d'Harold en Italie.
I - Aux montagnes: On y entend des bruits de vent, de ruisseaux, des sons de guitare et de harpe de voyage. Des bribes non linéaires du Childe Harold de Byron.
II - Marche (moissonneurs et angélus): Il s'agit de pèlerins dans l'original. Toutefois, Berlioz a été précis sur le souvenir qui a déclenché ce tableau dans sa musique. Ce sont des moissonneurs qui rentrent le soir au village en chantant une prière. J'ai choisi ici l'angélus, qui est devenu une véritable icône dans la peinture de ce siècle-là . On y entend donc des fragments chantés en latin. Le percussionniste joue de la faux. Car la mort n'est jamais loin dans l'imaginaire byronien et non moins berliozien. C'est aussi une référence à d'autres 'scènes aux champs' passées dans l'imaginaire collectif. Je ne peux cacher que moissonneur m'a soufflé aussi moins sonneur.
III - Sérénade (une chanson des Abruzzes): C'est le mouvement le plus 'stylisé'. On y entend une véritable chanson en dialecte des Abruzzes où est évoqué la fameuse lontananza: à la fois espace résonnant d'une montagne à l'autre, mais aussi éloignement, séparation de deux amants. C'est un chant sur la construction du futur et la désillusion amoureuse que Berlioz a pu entendre et dont il a pu méditer le poème, bien qu'il ne s'en soit pas musicalement inspiré. Mais l'esprit, qui combine la mélancolie, un rien de malice, d'inquiétude et de doute tout berlioziens, est gardé dans ce mouvement, jusque dans les paroles de la chanson:
O hirondelle qui vole sur Potenza
Salue-le pour moi, c'est mon espoir
Demande-lui ce qu'il fait, ce qu'il pense,
Comme il supporte la lontananza
Demande-lui ce qu'il fait, ce qu'il veut
Et comme il supporte la séparation.
Gérard Pesson, septembre 2006 / contemporain / Répertoire / Alto, Voix d'Alto et Ensemble
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| Diapason Jaune Vol. 2 Français Melody line, (Lyrics) and Chords [Sheet music] Presses d'lle de France
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Tous les chants sont accompagnés de leurs accords de guitare. - 230 chansons pour enfants
Le Diapason Jaune Volume 2 complète le Volume 1, tant le répertoire de chansons pour enfants mérite que l?on s?y intéresse. Au fil des pages, retrouvez Henri DES, Maurice CAREME, MANNICK, Pierre PERRET, et les plus belles comptines du répertoire traditionnel.Un outil idéal pour apprendre à chanter aux enfants.Un 'guide-chants' sur Internet permet de se remémorer les mélodies.
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| Il Canto E Le Sue
Tecniche (JUVARRA
ANTONIO) Chant - Intermediate Ricordi
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Trattato - 2a edizione ampliata e corretta. Par JUVARRA ANTONIO. Molte sono le tecniche del canto elaborate nel corso dei secoli ma, come una sola è la perfetta intonazione di una nota, così uno solo è l’accordo acustico-aerodinamico che corrisponde al massimo grado di efficienza vocale, i cui effetti/causa sonorappresentati dalla facilità di emissione e dalla risonanza libera. La scuola di canto italiana storica (risalente al Sei/Settecento) ha delineato i principi fondamentali per raggiungere questa meta e tali principi sono dati dal senso di naturalezza globale, dalla purezza del suono, dal contatto dolce con l’energia edalla semplificazione degli strumenti di controllo della voce. La suprema forma di canto, resa possibile dal rispetto di questi principi, ha preso storicamente edesteticamente il nome di ‘belcanto’ e tecnicamente il nome di ‘canto sul fiato’. Questo libro tratta delle tecniche vocali più diffuse oggi: della loro struttura, dei loro pregi e difetti, e della loro origine storica. Nel canto, che è lo strumento più ‘mentale’ e insieme più ‘incarnato’, questa conoscenza si rivela fondamentaleper acquisire un’emissione di alto livello sia dal punto di vista funzionale, sia dal punto di vista estetico. ANTONIO JUVARRA è docente di canto al Conservatorio di Castelfranco Veneto. Ha insegnato alla Scuola dell’Opera Italiana di Bologna, all’Accademia d’arte lirica di Osimo e ai corsi di vocologia artistica presso la facoltà di medicina dell’Università di Bologna. È stato invitato a tenere corsi e seminari di tecnica vocale al Mozarteum di Salisburgo e in numerosi conservatori e istituzioni musicali e universitarie italiane. Ha inoltre partecipato come relatore a numerosi congressi scientifi ci sulla vocecantata, tra cui il III e il V Congresso Internazionale sulla voce artistica, tenutisi a Ravenna nel 2003 e nel 2007. Ha cantato come solista nei più importanti teatri lirici, tra cui la Scala di Milano, l’Arena di Verona, la Fenice di Venezia, con direttori quali Riccardo Muti, Gianandrea Gavazzeni e Julius Rudel. Oltre al trattato Il canto e le sue tecniche, ha scritto il metodo Lo studio del canto (Ricordi, 1999) e i seguenti libri: Rifl essioni fi gurate sul canto (Armelin, 2002), I segreti del belcanto. Storia delle tecnichee dei metodi vocali dal Settecento a oggi (Curci, 2006), Cantare, decantare, incantare (Ut Orpheus, 2011), Incontri, esperienze e idee sul canto (Ut Orpheus, 2013), Canto perduto, canto ritrovato (Armando, 2014), Latecnica vocale italiana (Armelin, 2014) e Esserci o non esserci nel canto (Ut Orpheus, 2015). / Niveau : Intermédiaire / Formation musicale / Date parution : 1905-07-07/ Méthode / Chant
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| La Métamorphose
(LEVINAS MICHAEL) Français Soli, Mixted choir and accompaniment Soli, mixted choir, orchestra [Sheet music] Lemoine, Henry
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur ...(+)
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur un texte de Valère Novarina.
Au sortir d'un rêve agité, Grégor Samsa s'éveille pour vivre un véritable cauchemar, celui de sa transformation en énorme cancrelat. Tout le monde connaît cette nouvelle de Kafka - elle appartient désormais à nos mythologies contemporaines. L'idée d'en faire un opéra est tellement excitante qu'on en serait presque à se demander pourquoi une telle adaptation n'a encore jamais été tentée. Peut-être parce que la perspective donne le vertige et que l'histoire elle-même semble veiller à sa propre irreprésentabilité ?
Il aura fallu attendre près d'un siècle pour que le texte se métamorphose en opéra grâce à Michaël Levinas et à l'équipe artistique qu'il a réunie. Avec Valère Novarina et Emmanuel Moses, le compositeur opère un travail sur la langue pour révéler sa vocalité lyrique. Le chant du 'sopraniste' Fabrice Di Falco et des autres interprètes est ensuite traité par des techniques d'hybridation informatiques [réalisées à l'Ircam, NDLR].
Toujours en quête 'd'une suggestion d'ébranlement dramatique dans la vibration du son' comme s'il y avait un 'au-delà du son dans le son', la musique de Levinas s'ouvre au fantastique. Ce sentiment de l'extraordinaire sera rendu palpable par les instrumentistes d'Ictus, imbattables quand il s'agit de faire advenir des univers inouïs. L'adaptation scénique est confiée à Stanislas Nordey, homme de théâtre insatiable découvreur de textes contemporains. Il s'est également distingué à l'occasion de nombreuses collaborations avec les plus grands compositeurs de notre temps, parmi lesquels Michaël Levinas. C'est en effet lui qui a mis en scène son précédent opéra composé à partir des Nègres de Jean Genet.
www.opera-lille.fr
Vidéo :
http://culturebox.france3.fr
Du lyrique dans la musique de Michaël Levinas
ou le spectre sur la scène
'L'instant du réveil est le moment risqué entre tous : c'est celui où l'on franchit la frontière. Qui devient-on la nuit ? Que s'est-il passé dans le sommeil de Gregor pour qu'il en sorte ainsi changé en monstre ?
Le réveil, c'est toujours l'entrée dans un monde enchanté.'
Yannick Haenel (1)
Le monde enchanté de Michaël Levinas est celui de ce moment risqué où peut naître un drame et, c'est là la partie visible de l'enchantement, des personnages chantent, vivent et meurent. Nous sommes à l'opéra.
Comment le compositeur parvient-il aujourd'hui à relever en musique le défi de la scène ? Quels moyens musicaux convoque-t-il ? Quel monde harmonique et lyrique bâtit-il ? Car pour sonner à ce point juste sur les planches, il faut que le style lyrique du créateur vienne de bien loin, de profond, non pas d'une circonstance, mais de ce qu'il est musicalement, depuis longtemps, de ce qu'il poursuit assidûment dans son oeuvre.
En 2011, avec La Métamorphose, son troisième ouvrage lyrique, Michaël Levinas a montré une nouvelle fois la maîtrise qu'il avait des données de l'opéra : l'opéra comme théâtre, l'opéra comme lieu où l'est ému par le chant, l'opéra comme institution où la création a sa place.
Quand les spectateurs découvrent à l'opéra le personnage de Gregor imaginé par Michaël Levinas, ils ont déjà entendu un prologue. Intitulé Je, tu, il et composé sur un texte somptueux de Valère Novarina, ce prologue se trouve, dans le temps du récit, en lieu et place de la nuit, d'un rêve sans doute, avant le réveil de Gregor. Les spectateurs assistent à une allégorie des énonciations (les pronoms personnels chantent : 'je', 'tu' et 'il' deviennent un instant des personnages), enlevée, très vive, baroque. Le compositeur (celui qui choisit la succession dans le temps des événements du récit lyrique - Michaël Levinas a largement adapté la nouvelle de Kafka) confie à trois sopranos ce prologue. Ainsi le récit de La Métamorphose débute-t-il par autre chose que lui-même, un autre lyrique qui n'est pas le récit, qui n'est pas même un récit, mais qui prépare à l'écoute de la Passion de Gregor qui suit - l'infra-récit est la préfiguration de l'infra-homonidée kafkaïenne mourante que montrera La Métamorphose - avec toute la résonance de ce parti-pris dramaturgique dans l'histoire politique de l'humanité. Ce geste est théâtral autant que musical. Il est très caractéristique de la sensibilité du compositeur pour ce qui, dans la musique, induit le lyrisme, le lyrisme étant entendu ici comme la mise en oeuvre de 'toutes les puissances que recèle le verbe soumis au rythme et à la mélodie' (2). En un mot, la dimension théâtrale de l'opéra n'est pas reniée par Michaël Levinas - au contraire : elle est exaltée.
Toutes les puissances que recèle le verbe aident le compositeur dans son projet lyrique. Si le chant naît du verbe chez Michaël Levinas, il faut considérer que les parties instrumentales aussi naissent du verbe. Aux parties instrumentales s'ajoutent les parties électroniques qui, dans La Métamorphose autant que dans Les Nègres, opéra de 2003 d'après la pièce éponyme de Jean Genêt, donnent au son ce statut irréel, magique nécessaire à tout lyrisme. Elles aussi sont pensées, écrites, composées comme un prolongement des données du langage. Dans La Métamorphose, la polyphonie vient essentiellement de la voix démultipliée de Gregor et cette démultiplication est autant instrumentale qu'électronique. Le chant - émouvant ô combien - de Gregor est un choral, sa voix est intermédiaire, ni la sienne seule, ni une pluralité identifiable. La voix de Gregor participe d'une singularité inaudible - un monstrueux bien au-delà de l'hybride - pour son entourage qui le conduit à mourir (par décence ? par abandon de ses proches ?). Il y eut dans Les Nègres 'un langage tambouriné tissant des liens entre les phonèmes de la langue et la percussion' (3) et dans cette veine, récemment, Le Poème battu - il y eut en 2008 les réussites madrigalistes de Le 'O' du haut et des Trois chansons pour la Loterie Pierrot et Jean Lagresle sur un texte de Valère Novarina - il y eut enfin, pour La Métamorphose, l'acmé (provisoire - telle est l'activité de création) de l'analyse et de la synthèse sonore par ordinateur de la voix parlée et chantée (4).
Comment faire des mots eux-mêmes un chant, un drame, un opéra enfin ? C'est là tout l'enjeu de la poïétique de Michaël Levinas. Le poïen grec, c'est la réponse à la question du faire. Dès Go-Gol (1996) (5) -le titre, Go-Gol est déjà un jeu de décomposition / recomposition du nom de l'écrivain dont est tiré le livret, le compositeur fait du mot le ressort de sa dramaturgie musicale. Il est entré depuis dans le son du mot lui-même et applique au champ de la linguistique une démarche spectrale (6). Ainsi naît son matériau lyrique. Décortiquant les données des hauteurs, des syllabes, phonèmes et morphèmes, Michaël Levinas - avec l'aide d'un outil informatique de plus en plus puissant - en tire des tournoiements, des arabesques, des lignes qui entent une composition destinée à la scène. L'opéra est bien là un lieu de création. La pointe de ce qui constitue la création musicale - à la fois l'oeuvre d'un compositeur qui est la recherche d'une vie et les outils qu'il utilise en les faisant évoluer - est non seulement viable, mais éminemment émouvante à la scène : la palette que s'est constituée le musicien induit bel et bien cette vibration des affects que tout un chacun veut à l'opéra, toutes époques confondues.
'(...) c'est à l'opéra que, paradoxalement, tend je dirais toute oeuvre instrumentale.' déclarait en 1982 le compositeur (7). En effet, l'oeuvre de Michaël Levinas offre de lire les étapes de cette conception et des recherches qu'elle appelle. Ancrée dans le langage, toute adonnée au théâtre, la lyre de Michaël Levinas allie l'exigence créatrice à la séduction parfois vénéneuse d'une émotion dramatisée avec art. Pour l'heure, le compositeur a fait de la syllabe son mystère. Du mystère naît le drame et, sur scène, d'une dramaturgie naît un mystère par lequel le compositeur nous impose son temps, non pas le temps d'un drame, mais le temps intérieur résonant - pour notre plus grand plaisir.
Benoît Walther, novembre 2011
(1) Interview 'Yannick Haenel, pourquoi aimez-vous La Métamorphose ?', parue dans Kafka, La Métamorphose (page II), traduction et présentation par Bernard Lortholary, Garnier Flammarion, Paris, 2010, 103 pages.
(2) Pierre Grimal, Le Lyrisme à Rome, Introduction (p.15), Presses Universitaires de France, Paris, 1978, 304 pages.
(3) Notice de Michaël Levinas pour l'opéra Les Nègres, mai 2002.
(4) Les parties électroniques de Les Nègres et de La Métamorphose ont été réalisées à l'Ircam.
(5) Le compositeur parle alors de 'traitement animal' de la langue française (Autour de Go-Gol : forme, récit, textualité dans l'opéra contemporain, entretien avec Evelyne Andreani, in : cf note 7).
(6) Est spectrale une musique fondée sur l'analyse du spectre du son : découle de cette analyse l'organisation des paramètres musicaux et, in fine, de toute la composition elle-même. Aujourd'hui, les sons analysés peuvent atteindre des degrés de complexité très grands : par exemple, dans le cas de Michaël Levinas, la pénétration du détail d'une énonciation chantée autant que parlée.
(7) Michaël Levinas, 'Qu'est-ce que l'instrumental ?', texte prononcé à Darmstadt en juillet 1982, in Le Compositeur trouvère, Ecrits et entretiens (1982-2002), textes réunis et annotés par Pierre-Albert Castanet et Danielle Cohen-Levinas (p.33), L'Harmattan, Paris, 2002, 428 pages. / contemporain / Répertoire / Solistes, Choeur et Orchestre
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