Transcription for Violin and Piano by the Composer. Par SAINT-SAENS CAMILLE. In his symphonic poem “Danse macabre” Saint-Saëns takes up a poem by Henri Cazalis that he had already set as an art song. Here the Devil brings the dead to life by playing his violin. Although the orchestral work was given a lukewarm reception in its early performances, or was even rejected, it became highly popular and internationally famous in the years that followed. Of the countless later arrangements and variations (e.g. by Franz Liszt), Saint-Saëns’ own version for violin and piano stands out as particularly successful. Céline Drèze’s advance edition for a future volume of the “Saint-Saëns Complete Edition of the Instrumental Works” is the first modern scholarly edition of this celebrated piece. This Urtext edition draws on the original print of the 1877 version, while eliminating its many misprints and anomalies on the basis of the autograph./ Répertoire / Violon et Piano

Par CAMPOGRANDE NICOLA. For a long time after Romanticism had come to the fore, it was generally agreed that Brahms somehow ?did not get it?: History and Progress ? it was thought - were proceeding along one clear path and Brahms ? who was composing sonatas and symphonies instead of nocturnes and symphonic poems ? had taken the wrong way. Almost one century later, Schönberg wrote an essay, Brahms, der Fortschrittliche ( Brahms, the progressive ), in which he explained that it wasn?t like that at all. Fully assuming the risk to appear somehow irreverent, I have to confess: Over the years, I came to the conclusion that the present ? and the future ? can be created only by loving the past. As Brahms had shown us, it is only by accepting the challenge of taking our heritage into our own hands, that we can create something new. We cannot avoid engaging with the past. Therefore, starting with my Sinfonia n. 1 , I began to flirt with such a strong and effective musical structure like the sonata form. I re-read and freely transformed it, because it is a sturdy and resilient structure, but also a theatrical and colorful one. For me, it is a happy structure. And I think that today more than ever we need something like this: We need to find places ? even imaginary ones ? where we can give happiness a form of its own. Nicola Campogrande, December 2020 / Date parution : 2022-10-12/ Répertoire / Violon et Piano

Par PEPIN CAMILLE. Lorsque Claire Bodin [1] m'a proposé d'écrire une pièce en hommage à une compositrice du passé, j'ai choisi de rendre hommage à Lili Boulanger (1893-1918). Compositrice et orchestratrice hors-pair, elle était également une très belle femme, généreuse et courageuse, oeuvrant à l'arrière du front pour les civils et soldats mobilisés durant la Première Guerre Mondiale - et cela malgré la maladie et sans jamais cesser d'écrire. Première compositrice à remporter le Grand Prix de Rome en 1913, elle ouvre une voie jusqu'alors non reconnue aux femmes. Son succès éclaire la présence féminine dans un domaine jusque là 'réservé' exclusivement aux hommes. Rendre hommage à Lili Boulanger, c'est non seulement rendre hommage à l'incroyable femme et musicienne qu'elle était, mais aussi à cette voie qu'elle a ouverte aux compositrices des générations futures. J'ai choisi d'écrire une pièce inspirée de la mythologie hindoue, en hommage à sa Vieille Prière Bouddhique achevée en mars 1917. Indra sera ainsi créée en mars 2017 - soit cent ans après la conception de l'oeuvre de Lili Boulanger ! Indra est le dieu de la guerre et de l'orage. Ses attributs sont l'éclair et l'arc-en-ciel. Doté de pouvoirs magiques, Indra affronte le serpent Vrtra qui retient les eaux célestes, faisant ainsi souffrir le monde d'une grande sécheresse. Indra le combat et délivre les eaux du ciel en transperçant les nuages. Tel est le mythe qui m'a inspiré. J'ai eu envie d'écrire une pièce rythmique, puissante et énergique, pour rendre hommage à la force et au courage de Lili Boulanger en tant que femme artiste. Lui rendre hommage aujourd'hui sans prendre en compte sa condition de femme est un luxe que l'on ne peut pas encore se permettre. Qui plus est, il m'a semblé tout naturel de choisir ce thème plein de vigueur pour cette oeuvre dédiée à la pianiste Célia Oneto Bensaïd et la violoniste Raphaëlle Moreau qui en feront la création. Tout l'enjeu de cette oeuvre était de représenter cette force et cette volonté : comment rendre cette vivacité et cette fougue de l'orage - de ce combat - avec seulement deux instruments ? J'ai ainsi conçu une pièce alternant des épisodes nerveux et pulsés - guerrier - à des épisodes plus légers et dansants - vif, aérien. J'ai recherché des sonorités martiales en pensant véritablement l'oeuvre d'une façon 'orchestrale' avec des appels de cors ou encore des coups de grosse caisse. Un bref épisode aux couleurs flûtées sur un tapis scintillant de harpe - magique et incantatoire - rappelle les pouvoirs magiques d'Indra avant de retrouver la nervosité et la pulse initiales. / Contemporain / Répertoire / Violon et Piano