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La Métamorphose (LEVINAS MICHAEL)
101.80
La Métamorphose (LEVINAS MICHAEL)
En Français
Soli, choeur mixte et accompagnement
Soli, chœur mixte et orchestre
[Partition]
Lemoine, Henry
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur ...
(+)
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur un texte de Valère Novarina. Au sortir d'un rêve agité, Grégor Samsa s'éveille pour vivre un véritable cauchemar, celui de sa transformation en énorme cancrelat. Tout le monde connaît cette nouvelle de Kafka - elle appartient désormais à nos mythologies contemporaines. L'idée d'en faire un opéra est tellement excitante qu'on en serait presque à se demander pourquoi une telle adaptation n'a encore jamais été tentée. Peut-être parce que la perspective donne le vertige et que l'histoire elle-même semble veiller à sa propre irreprésentabilité ? Il aura fallu attendre près d'un siècle pour que le texte se métamorphose en opéra grâce à Michaël Levinas et à l'équipe artistique qu'il a réunie. Avec Valère Novarina et Emmanuel Moses, le compositeur opère un travail sur la langue pour révéler sa vocalité lyrique. Le chant du 'sopraniste' Fabrice Di Falco et des autres interprètes est ensuite traité par des techniques d'hybridation informatiques [réalisées à l'Ircam, NDLR]. Toujours en quête 'd'une suggestion d'ébranlement dramatique dans la vibration du son' comme s'il y avait un 'au-delà du son dans le son', la musique de Levinas s'ouvre au fantastique. Ce sentiment de l'extraordinaire sera rendu palpable par les instrumentistes d'Ictus, imbattables quand il s'agit de faire advenir des univers inouïs. L'adaptation scénique est confiée à Stanislas Nordey, homme de théâtre insatiable découvreur de textes contemporains. Il s'est également distingué à l'occasion de nombreuses collaborations avec les plus grands compositeurs de notre temps, parmi lesquels Michaël Levinas. C'est en effet lui qui a mis en scène son précédent opéra composé à partir des Nègres de Jean Genet. www.opera-lille.fr Vidéo : http://culturebox.france3.fr Du lyrique dans la musique de Michaël Levinas ou le spectre sur la scène 'L'instant du réveil est le moment risqué entre tous : c'est celui où l'on franchit la frontière. Qui devient-on la nuit ? Que s'est-il passé dans le sommeil de Gregor pour qu'il en sorte ainsi changé en monstre ? Le réveil, c'est toujours l'entrée dans un monde enchanté.' Yannick Haenel (1) Le monde enchanté de Michaël Levinas est celui de ce moment risqué où peut naître un drame et, c'est là la partie visible de l'enchantement, des personnages chantent, vivent et meurent. Nous sommes à l'opéra. Comment le compositeur parvient-il aujourd'hui à relever en musique le défi de la scène ? Quels moyens musicaux convoque-t-il ? Quel monde harmonique et lyrique bâtit-il ? Car pour sonner à ce point juste sur les planches, il faut que le style lyrique du créateur vienne de bien loin, de profond, non pas d'une circonstance, mais de ce qu'il est musicalement, depuis longtemps, de ce qu'il poursuit assidûment dans son oeuvre. En 2011, avec La Métamorphose, son troisième ouvrage lyrique, Michaël Levinas a montré une nouvelle fois la maîtrise qu'il avait des données de l'opéra : l'opéra comme théâtre, l'opéra comme lieu où l'est ému par le chant, l'opéra comme institution où la création a sa place. Quand les spectateurs découvrent à l'opéra le personnage de Gregor imaginé par Michaël Levinas, ils ont déjà entendu un prologue. Intitulé Je, tu, il et composé sur un texte somptueux de Valère Novarina, ce prologue se trouve, dans le temps du récit, en lieu et place de la nuit, d'un rêve sans doute, avant le réveil de Gregor. Les spectateurs assistent à une allégorie des énonciations (les pronoms personnels chantent : 'je', 'tu' et 'il' deviennent un instant des personnages), enlevée, très vive, baroque. Le compositeur (celui qui choisit la succession dans le temps des événements du récit lyrique - Michaël Levinas a largement adapté la nouvelle de Kafka) confie à trois sopranos ce prologue. Ainsi le récit de La Métamorphose débute-t-il par autre chose que lui-même, un autre lyrique qui n'est pas le récit, qui n'est pas même un récit, mais qui prépare à l'écoute de la Passion de Gregor qui suit - l'infra-récit est la préfiguration de l'infra-homonidée kafkaïenne mourante que montrera La Métamorphose - avec toute la résonance de ce parti-pris dramaturgique dans l'histoire politique de l'humanité. Ce geste est théâtral autant que musical. Il est très caractéristique de la sensibilité du compositeur pour ce qui, dans la musique, induit le lyrisme, le lyrisme étant entendu ici comme la mise en oeuvre de 'toutes les puissances que recèle le verbe soumis au rythme et à la mélodie' (2). En un mot, la dimension théâtrale de l'opéra n'est pas reniée par Michaël Levinas - au contraire : elle est exaltée. Toutes les puissances que recèle le verbe aident le compositeur dans son projet lyrique. Si le chant naît du verbe chez Michaël Levinas, il faut considérer que les parties instrumentales aussi naissent du verbe. Aux parties instrumentales s'ajoutent les parties électroniques qui, dans La Métamorphose autant que dans Les Nègres, opéra de 2003 d'après la pièce éponyme de Jean Genêt, donnent au son ce statut irréel, magique nécessaire à tout lyrisme. Elles aussi sont pensées, écrites, composées comme un prolongement des données du langage. Dans La Métamorphose, la polyphonie vient essentiellement de la voix démultipliée de Gregor et cette démultiplication est autant instrumentale qu'électronique. Le chant - émouvant ô combien - de Gregor est un choral, sa voix est intermédiaire, ni la sienne seule, ni une pluralité identifiable. La voix de Gregor participe d'une singularité inaudible - un monstrueux bien au-delà de l'hybride - pour son entourage qui le conduit à mourir (par décence ? par abandon de ses proches ?). Il y eut dans Les Nègres 'un langage tambouriné tissant des liens entre les phonèmes de la langue et la percussion' (3) et dans cette veine, récemment, Le Poème battu - il y eut en 2008 les réussites madrigalistes de Le 'O' du haut et des Trois chansons pour la Loterie Pierrot et Jean Lagresle sur un texte de Valère Novarina - il y eut enfin, pour La Métamorphose, l'acmé (provisoire - telle est l'activité de création) de l'analyse et de la synthèse sonore par ordinateur de la voix parlée et chantée (4). Comment faire des mots eux-mêmes un chant, un drame, un opéra enfin ? C'est là tout l'enjeu de la poïétique de Michaël Levinas. Le poïen grec, c'est la réponse à la question du faire. Dès Go-Gol (1996) (5) -le titre, Go-Gol est déjà un jeu de décomposition / recomposition du nom de l'écrivain dont est tiré le livret, le compositeur fait du mot le ressort de sa dramaturgie musicale. Il est entré depuis dans le son du mot lui-même et applique au champ de la linguistique une démarche spectrale (6). Ainsi naît son matériau lyrique. Décortiquant les données des hauteurs, des syllabes, phonèmes et morphèmes, Michaël Levinas - avec l'aide d'un outil informatique de plus en plus puissant - en tire des tournoiements, des arabesques, des lignes qui entent une composition destinée à la scène. L'opéra est bien là un lieu de création. La pointe de ce qui constitue la création musicale - à la fois l'oeuvre d'un compositeur qui est la recherche d'une vie et les outils qu'il utilise en les faisant évoluer - est non seulement viable, mais éminemment émouvante à la scène : la palette que s'est constituée le musicien induit bel et bien cette vibration des affects que tout un chacun veut à l'opéra, toutes époques confondues. '(...) c'est à l'opéra que, paradoxalement, tend je dirais toute oeuvre instrumentale.' déclarait en 1982 le compositeur (7). En effet, l'oeuvre de Michaël Levinas offre de lire les étapes de cette conception et des recherches qu'elle appelle. Ancrée dans le langage, toute adonnée au théâtre, la lyre de Michaël Levinas allie l'exigence créatrice à la séduction parfois vénéneuse d'une émotion dramatisée avec art. Pour l'heure, le compositeur a fait de la syllabe son mystère. Du mystère naît le drame et, sur scène, d'une dramaturgie naît un mystère par lequel le compositeur nous impose son temps, non pas le temps d'un drame, mais le temps intérieur résonant - pour notre plus grand plaisir. Benoît Walther, novembre 2011 (1) Interview 'Yannick Haenel, pourquoi aimez-vous La Métamorphose ?', parue dans Kafka, La Métamorphose (page II), traduction et présentation par Bernard Lortholary, Garnier Flammarion, Paris, 2010, 103 pages. (2) Pierre Grimal, Le Lyrisme à Rome, Introduction (p.15), Presses Universitaires de France, Paris, 1978, 304 pages. (3) Notice de Michaël Levinas pour l'opéra Les Nègres, mai 2002. (4) Les parties électroniques de Les Nègres et de La Métamorphose ont été réalisées à l'Ircam. (5) Le compositeur parle alors de 'traitement animal' de la langue française (Autour de Go-Gol : forme, récit, textualité dans l'opéra contemporain, entretien avec Evelyne Andreani, in : cf note 7). (6) Est spectrale une musique fondée sur l'analyse du spectre du son : découle de cette analyse l'organisation des paramètres musicaux et, in fine, de toute la composition elle-même. Aujourd'hui, les sons analysés peuvent atteindre des degrés de complexité très grands : par exemple, dans le cas de Michaël Levinas, la pénétration du détail d'une énonciation chantée autant que parlée. (7) Michaël Levinas, 'Qu'est-ce que l'instrumental ?', texte prononcé à Darmstadt en juillet 1982, in Le Compositeur trouvère, Ecrits et entretiens (1982-2002), textes réunis et annotés par Pierre-Albert Castanet et Danielle Cohen-Levinas (p.33), L'Harmattan, Paris, 2002, 428 pages. / contemporain / Répertoire / Solistes, Choeur et Orchestre
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...Le Ciel, Tout A L'Heure Encore Si Limpide, Soudain Se Trouble Horriblement... (JARRELL MICHAEL)
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Lemoine, Henry
Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical Michael Jarrell, né en 1958, e...
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Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical Michael Jarrell, né en 1958, est l'un des compositeurs les plus en vue de sa génération. Dans une démarche toute personnelle, qui ne s'est inféodée à aucun mouvement, et dans une quête intérieure inlassablement poursuivie, il a opéré une synthèse de l'héritage des musiques d'après-guerre dont il a extrait certaines caractéristiques techniques pour les mettre au service d'une véritable poétique musicale. En effet, contrairement à ses aînés, il explore moins le langage pour lui-même, faisant des nouvelles techniques le lieu d'une mutation dans la pensée musicale, qu'il ne cherche à le mettre au service de l'expression. Aussi se méfie-t-il d'une conceptualisation excessive, et de l'utopie dont l'oeuvre serait porteuse, préférant mettre en valeur les vertus d'un artisanat qu'il enseigne par ailleurs à Vienne et à Genève, ainsi que lors de nombreux séminaires à travers l'Europe. Ses oeuvres, facilement identifiables dans l'abondante production contemporaine, sont toutes liées les unes aux autres, non seulement par une certaine forme de sensibilité, leur tonalité propre, mais aussi par la récurrence de certains traits que Jarrell retravaille dans des contextes différents. Il s'est ainsi très tôt constitué un univers qu'il ne cesse de remodeler, visant moins l'originalité apparente de chacune des pièces qu'un déplacement constant des perspectives dans lesquelles les mêmes idées, en elles, peuvent être appréhendées. 'Cent fois sur le métier...' voilà quelle pourrait être sa devise. On trouve ainsi dans chacune de ses oeuvres quelque chose de familier qui acquiert en même temps une certaine étrangeté, sentiment qui constitue peut-être un élément essentiel de son expressivité. La musique de Jarrell arpente les régions du rêve et de l'irréalité, à la recherche de son moment de vérité, souvent situé dans les sonorités les plus graves et tes plus lentes, là où le temps, ailleurs agité, s'immobilise. C'est peut-être ce qui confère à sa musique une forme de tendresse inséparable de la beauté sonore, allant jusqu'à un esthétisme raffiné, loin des recherches extrêmes et des formulations autoritaires. Chez lui, même les techniques instrumentales les plus inhabituelles, ou les sonorités électroniques, auxquelles il a souvent recours, sont rapatriées dans un monde sensible emprunt de pureté où ce sont les qualités expressives qui dominent. Celles-ci ne renvoient pas forcément au moi du compositeur, qui tend au contraire à s'effacer, mais davantage à l'essence même du musical, au phénomène en soi, porteur d'une présence singulière au monde. On retrouve de telles qualités dans sa dernière oeuvre, ...Le ciel, tout à l'heure si limpide, soudain se trouble horriblement..., commandée par l'Orchestre de la Suisse Romande. Elle fait appel à un grand orchestre symphonique standard: 3 flûtes (dont alto et piccolo, 2 hautbois et cor anglais, 2 clarinettes et clarinette basse, 2 bassons et contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, harpe, timbales, 4 percussions (vibraphone, glockenspiel, cloches tubes, cymbales, bongos, tam-tam, grosse caisse, temple blocks, tom grave, spring coils, triangle, mark tree) et cordes. Malgré un titre qui pourrait sous-entendre un élément programmatique, l'oeuvre appartient à la catégorie de la musique pure. L'orchestre y est traité de façon conventionnelle, mais avec une virtuosité d'écriture, un raffinement dans la sonorité qui exige beaucoup de ses interprètes. D'un seul tenant, l'oeuvre se divise en quatre parties principales d'inégale longueur, les deux premières étant plus importantes que les deux suivantes: la première est constituée d'un continuum de notes rapides réparties entre les cordes et Les bois, tandis que les trompettes, doublées par différents instruments, lancent une figure d'appel incisive qui s'allonge progressivement. L'écriture est d'une grande virtuosité, les figurations en triples croches passant d'un instrument ou d'un groupe à un autre. Les notes rapides se figent une première fois dans des oscillations jouées notamment par les cordes divisées, puis à travers des notes répétées qui traversent toute la texture orchestrale. Après un passage intermédiaire privilégiant les sons graves, l'écriture vive reprend jusqu'à un sommet dramatique marqué par des trilles, aussitôt suivi d'une désintégration qui mène à la seconde partie. Celle-ci débute avec des quintes jouées par les cordes graves divisées et colorées par les percussions (les contrebasses, qui doivent modifier leur accord, jouent des sons harmoniques). La musique semble vouloir repartir d'un point originel, elle se réinvente à partir d'une structure élémentaire, dans une extrême douceur. L'impétuosité du début laisse place à une grande délicatesse des sonorités. C'est un trait que l'on retrouve dans de nombreuses pièces de Jarrell: après l'effervescence d'une écriture brillante, agitée, nerveuse, que l'auditeur suit dans sa course folle, vient un moment réflexif et profond, qui nécessite une réorientation de l'écoule, une plongée dans la nature même du phénomène sonore. La trame qui se déploie dans un tempo lent offre ainsi une autre image de la sonorité orchestrale, comme si une musique des origines, au caractère de litanie, était soudain dévoilée sous la couche éclatante du début. Elle donne le sentiment d'avoir commencé bien avant son moment d'apparition, comme si elle provenait des couches profondes de la conscience, d'une mémoire archaïque. D'ailleurs, Jarrell réélabore ici un passage d'une pièce antérieure, Music for a While, lui reprenant son matériau de base. Le sentiment de profondeur est dû au formidable ralentissement du temps, qui nous met soudainement en apesanteur, mais aussi à une forme en spirale, qui tranche avec la musique directionnelle qui précédait. L'effet que provoque la distance sensible entre de tels contrastes est onirique: on ne sait plus si la première partie, qui nous échappe en se projetant vers l'avant, n'était qu'une forme illusoire, ou si nous entrons, avec la partie lente, dans une sorte de rêve éveillé. Un passage central, dans cette seconde partie, s'organise autour de guirlandes sonores à la harpe et aux cloches que tout l'orchestre remplit de sonorités suaves. Les arpèges descendants des vents doublés par des pizzicatos de cordes, que transpercent des notes répétées aux trompettes et aux cors, dans un climat encore doux, annoncent la reprise du mouvement frénétique. Mais cette fois, ce sont moins des figures virevoltantes qui passent à travers les pupitres que des blocs de notes joués par la masse des instruments: des figures qui s'élancent vers le haut aboutissent à des notes répétées, en une forme d'antiphonie, et mènent à un sommet d'intensité. Après quoi, en guise de coda, une quatrième partie nous conduit à une fin mourante: l'harmonie se fige, les polyrythmes annulent toute sensation de mesure, les longues tenues des instruments graves chutent chromatiquement, les percussions jouant des figures rituelles, en résonance, jusqu'à l'immobilité finale. Le titre de la pièce provient de Lucrèce (De la nature). Il n'a pas de signification structurelle immédiate, comme souvent chez Jarrell, mais exprime en quelques mots l'idée qui avait présidé au morceau. Le trouble s'apparente ici à une forme d'étrangeté, à quelque chose d'inquiétant qui n'apparaît pas de façon narrative, tel un vent d'orage dans un ciel serein, mais comme l'essence même de l'articulation formelle entre deux types d'écriture, deux types d'expression qui exigent des temporalités opposées l'une à l'autre. La soudaineté, c'est le renversement entre les deux. Pourtant, on retrouve un même noyau entre les parties vives et les parties lentes, la quinte jouant dans les deux cas un rôle structurel, et le mib apparaissant comme une note polaire (toute la musique de Jarrell est aimantée par des pôles qui orientent l'écoute). Si le passage du limpide au trouble se traduit par la sonorité orchestrale, par le maniement très sensible des timbres qui provient en grande part de la tradition orchestrale française, il se manifeste aussi par des figures qui évitent tout profil thématique, toute forme mélodique au sens traditionnel du terme, et qui composent la texture. L'auditeur a directement à faire avec la matière sonore. Et celle-ci est composée de part en part. L'adjectif poétique vient à l'esprit pour définir une invention qui s'écarte aussi bien des formes illustratives que des constructions schématiques, et qui repose essentiellement sur l'organisation des hauteurs au détriment des effets, des sonorités bruiteuses ou des gestes iconoclastes. Et malgré les passages brillants, malgré les explosions sonores toujours maîtrisées et un maniement virtuose de l'orchestre, cette poétique révèle un caractère fondamental plutôt intimiste. Philippe Albèra / contemporain / Répertoire / Orchestre
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Chamber Music (PEPIN CAMILLE)
52.70
Chamber Music (PEPIN CAMILLE)
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Jobert
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Par PEPIN CAMILLE. Lorsque l'on m'a proposé de mettre en musique ce recueil de poèmes de James Joyce (1882-1941), j'ai été immédiatement séduite par l'idée. Il s'agissait de mettre en musique ces poèmes en respectant l'ordre original selon lequel ils ont été conçus par James Joyce lui-même lors de la première édition de 1905 [1]. Avec la précieuse aide de Philippe Blanchon [2], j'ai choisi de mettre en musique dix-huit poèmes, conservant ainsi les épisodes incontournables, la trame dramaturgique et l'essence de l'univers Joycien. Ce qui m'a attirée d'emblée, c'est qu'il s'agit d'une véritable histoire : de la naissance de l'amour à la passion déclinante, menant à une éventuelle et tendre amitié entre les deux amants. J'ai donc conçu Chamber Music d'un seul tenant. Au-delà des nombreuses références à la musique et aux sons de la nature - déjà 'musique' en eux-mêmes - l'oeuvre littéraire appelle à la mise en musique par sa forme. En effet, elle est déjà musicale dans sa construction. Les trois premiers poèmes constituent le prélude exprimant la solitude du poète. Nous assistons dans la première partie - crescendo - à la naissance de l'amour entre les deux amants, menant au poème central et point culminant de l'oeuvre : 'My Dove, my beautiful one'. La seconde partie - diminuendo - raconte la passion déclinante des amants qui nous conduit au finale, écho du premier poème et à la solitude du poète. Le prélude musical illustre le paysage - tant visuel que sonore - décrit par James Joyce : 'Strings in the earth and air make music sweet', 'There's music along the river', 'The sighs of harps', 'Soft sweet music in the air'. Inspirées de sonorités traditionnelles irlandaises, les mélodies de la première partie présentent un aspect populaire issu du folklore, comme une ode au monde de la danse - prégnant en Irlande. Ces mélodies modales et mélismatiques semblent improvisées, à la manière du chant gaélique irlandais. Elles se transforment au fur et à mesure en une véritable épopée romantique, expression de la relation passionnelle et charnelle des deux amants : 'Hurry over the dark lands and run upon the sea for seas and land shall not divide us my love and me', 'The odorous winds are weaving a music of sighs'. Ces mélodies extatiques, à la fois tendres et fragiles, tentent d'exprimer cette ivresse, cet état extatique - véritable état de 'transe' qui nous submerge lorsque l'amour envahit notre âme sans que l'on s'en aperçoive. La deuxième partie reprend ces divers éléments musicaux dans leur cheminement inverse. Passés par le filtre de la mélancolie de l'amour déclinant au fil du temps, ils témoignent de la perte de repères après la séparation avec l'être aimé : 'Lay aside sadness and sing how love that passes is enough', 'Love came to us in time gone by'. Enfin, le finale exprime le retour à la solitude du poète, comme une résonance du début de l'oeuvre : 'The voice of the winter is heard at the door', 'My kiss will give peace now and quiet to your heart'. Sans cesse en écho les unes des autres, les mélodies s'entremêlent dans un contrepoint lyrique et sensuel. En effet, le titre même du recueil m'a inspiré une oeuvre où chaque instrument serait d'égale importance. Le lyrisme de l'un ne peut exister sans l'autre. Ainsi, le rôle du quintette n'est pas seulement un accompagnement de la voix soliste. Leurs lignes d'amour se mêlent avec volupté les unes aux autres. Plonger dans l'univers Joycien a impliqué mon immersion totale dans l'oeuvre. Lire ses mots, penser ses images, imaginer ses sonorités, a été un travail passionnant et c'est avec nostalgie que je referme ce recueil aujourd'hui. J'espère cependant avoir su retranscrire son univers poétique au plus proche. Je profite de cette note pour remercier Philippe Blanchon pour son aide précieuse et Claire Bodin [3] pour sa confiance. C'est à la fois un grand honneur et un plaisir immense de rendre hommage à si grand artiste et de voir ce chef d'oeuvre littéraire naître une seconde fois en musique. / Contemporain / Répertoire / Sextuor
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Légendes Urbaines (MURAIL TRISTAN)
93.20
Légendes Urbaines (MURAIL TRISTAN)
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Lemoine, Henry
Par MURAIL TRISTAN. (Prendre les mots 'légendes' et 'urbaines' dans leurs diff...
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Par MURAIL TRISTAN. (Prendre les mots 'légendes' et 'urbaines' dans leurs différents sens et en tester toutes les combinaisons) Légendes urbaines est le résultat d'une commande précise de l'Ensemble intercontemporain, à l'occasion d'un concert 'à thème', lui-même partie d'une saison thématique. Ces thèmes, comme l'on sait, sont: la ville, le voyage, et plus précisément, pour ce concert, New York - New York n'étant évidemment pas une destination de voyage pour moi, sinon celle d'un 'commuting' fréquent depuis ma résidence semi-rurale. Les thèmes littéraires ou visuels en musique ont fait couler beaucoup d'encre et plongent plus d'un dans la perplexité. La musique peut-elle exprimer ou raconter ? Est-il possible de ressusciter le poème symphonique ? D'écrire encore des opéras ? Si oui, est-il légitime de le faire, ou n'est-ce pas définitivement obsolète ? Comme je crois à la méthode expérimentale, j'ai décidé de relever le défi et de m'essayer au thème proposé, non sans garder quelque distance ironique vis-à-vis de l'exercice. Occasion aussi de rechercher quelques modèles et de ne pas se priver de références, plus ou moins transparentes, à quelques-uns de mes prédécesseurs sur le nouveau continent. Le modèle formel est celui des Tableaux d'une exposition, avec sa suite de vignettes sonores entrelacées de promenades - les références musicales, on pourra s'amuser à les deviner. Les allusions visuelles, points de départ ou d'arrivée de la rêverie musicale, ne seront pas l'Empire State Building, la Statue de la Liberté et autres cartes postales formatées pour le tourisme, mais plutôt les images et sensations suscitées par la fréquentation d'une ville à la fois très familière et tout à fait étrangère. Promenade 1 Les 'promenades' de Moussorgski s'effectuaient d'un pas à la fois martial et guilleret... Dans Manhattan, les distances sont grandes, qui inciteront à prendre plutôt le 'Subway', célèbre pour son infernal vacarme métallique. Par prudence pour nos tympans, on l'écoutera d'assez loin, accompagné d'appels de cuivres, le plus souvent sous forme de tierces descendantes - les 5 espèces de tierces permises par l'écriture en quarts de tons. Vacarmes métalliques et appels de cuivres ne se limitent d'ailleurs pas à constituer l'essentiel des 'promenades', mais envahissent les recoins de toute la pièce. Staten Island Ferry Autrefois, la 'skyline' (la ligne des gratte-ciels) de Manhattan surgissait pour le voyageur lentement sur l'horizon, objet de tous les rêves et de tous les espoirs, au terme d'une longue traversée maritime. Le bateau franchissait la rade de New-York, saluait au passage la Statue de la Liberté, et allait s'amarrer directement au pied des 'high-rises'. On se rappelle les vieux films et vues d'archives. New York ne s'aborde plus par la mer et cet aspect du rêve américain a donc disparu, mais on peut revivre l'expérience, dans une certaine mesure, en prenant le ferry de Staten Island. Au retour, on peut s'imaginer, accoudé à la rambarde d'un paquebot, découvrant la ville longtemps espérée... la vue est splendide, et le ferry gratuit - chose rare en ce pays. Central Park at twilight Superposition de musiques émanant de lieux différents, et se mouvant à différentes vitesses. Sensation étrange d'échapper un moment à la réalité de la ville dont les bruits ne parviennent qu'étouffés. Instants ambigus du crépuscule, brefs et éternels, bruissements dans les fourrés déjà obscurs (ce ne sont que les écureuils), les silhouettes des gratte-ciels s'illuminent une à une à travers les frondaisons. Chant harmonique de la 'Swainson's thrush' (grive à dos olive). Les derniers promeneurs se hâtent vers les sorties: de nos jours, il n'est plus très recommandé de rester écouter les sons de 'Central Park in the Dark'. Sunday Joggers Toujours à Central Park: le dimanche, s'installer le long de l'une des routes qui traversent le parc, et qui, fermées à la circulation, sont envahies par une foule ahanante, transpirante et clopinante. 'Joggers' de tous âge, sexe, taille, couleur et embonpoint - toutes vitesses, allures et harnachements. Certain(e)s promènent leur progéniture dans des poussettes de course (3 roues surdimensionnées, profilage aérodynamique), d'autres peinent à suivre leur(s) chien(s). Quelques tricheurs passent à vélo ou sur patins à roulettes. Toute une humanité pantelante défile devant vos yeux, et il faudrait être Daumier pour croquer le spectacle - ici c'est le prétexte d'une modeste étude sur les tempi superposés. Whirlwinds Le plan de Manhattan est intéressant: systématiquement rectangulaire, mais avec quelques grandioses irrégularités, en particulier celles provoquées par Broadway qui, vestige d'un vieux chemin indien, coupe diagonalement rues et avenues, provoquant de ce fait quelques extravagances architecturales et topologiques. Une autre conséquence du plan d'urbanisme - ou d'une absence de celui-ci - est que la circulation atmosphérique se trouve très fortement perturbée. Certains carrefours sont ainsi le siège de redoutables tourbillons venteux, en particulier ces carrefours complexes provoqués par l'intrusion de Broadway dans le damier urbain, ou encore la climatiquement terrifiante intersection entre Riverside et la 122ème rue, où la présence d'un clocher-gratte-ciel néo-pré-raphaélite perturbe fortement les masses d'air qui circulent le long de la rivière Hudson. Promenade 2 Plus agitée que la Promenade 1, et conduisant au triptyque suivant: George Washington Bridge 1 The Frozen River George Washington Bridge 2 'Non seulement les possibilités des harmoniques des sons seront-elles révélées dans toute leur splendeur, mais encore l'usage de certaines interférences créées par les partiels constituera-t-il une contribution appréciable. On pourra s'attendre à l'utilisation, jamais envisagée jusqu'à ce jour, des résultants inférieurs et des sons différentiels et additionnels. Une magie sonore totalement nouvelle !' (Edgar Varèse, extrait d'une conférence donnée à Santa Fe en 1936). George Washington Bridge, c'est notre Grande Porte de Kiev - et l'une des peu nombreuses voies d'accès à l'île de Manhattan (car Manhattan est une île, on l'oublie parfois). Une 'Grande Porte' en ferraille et en réfection permanente, mais qui fut un symbole de modernité en son temps et fascina, dit-on, Edgar Varèse, qui venait en surveiller l'avancement des travaux. C'est aussi l'occasion d'un triptyque intérieur, qui respecte la symétrie de l'ouvrage, ses deux piliers de métal argenté, son double pont d'où l'on peut jouir de vues somptueuses sur la skyline, le tout jeté sur un fleuve parfois gelé en hiver. C'est enfin un hommage à l'intuition prophétique de Varèse, dont la citation ci-dessus décrit très précisément les types d'harmonies développés quarante ans plus tard par les techniques dites 'spectrales' - sans que lui-même n'ait pu mettre ces idées en application. Promenade 3 Au ralenti, et tuilée avec: Hyperlinks Où des connexions s'établissent subitement entre divers moments entendus précédemment - établissement de 'liens' inattendus entre textures les plus opposées. Promenade 4 Rappel de la promenade 1, puis retour à Central Park, qui maintenant s'enfonce dans la nuit - dernier chant de la grive à dos olive... Tristan Murail Programme de l'EIC, Concert à la Cité de la Musique / contemporain / Répertoire / 22 Instruments
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Coffret Scores (BEATLES THE)
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Coffret Scores (BEATLES THE)
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Par BEATLES THE. In over one thousand pages, the complete music and lyrics, in full 'rock score' transcriptions, of all the 203 songs they wrote and recorded as The Beatles, plus nine by others which they covered on their early albums. All transcribed with separate staves for vocals, each guitar (in tab and standard notation) and all other instruments...the essential Beatles collection. / Niveau : Intermédiaire / Rép International / Recueil / Conducteur
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Au Plus Haut Faîte De L'Instant (DUFOURT HUGUES)
54.60
Au Plus Haut Faîte De L'Instant (DUFOURT HUGUES)
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Hautbois et Orchestre
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Par DUFOURT HUGUES. Le titre choisi pour cette oeuvre est tiré de Vents (1945),...
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Par DUFOURT HUGUES. Le titre choisi pour cette oeuvre est tiré de Vents (1945), le second recueil de poèmes américains de Saint-John Perse. Paul Claudel, qui publia en 1949 une mémorable analyse de Vents, décrit ce poème comme une épopée primordiale dont le thème est la 'poussée en avant'. Incontestablement, ce poème de l'ébranlement, de l'élan créateur, dessine en filigrane la physionomie spirituelle de l'Amérique, où se mêlent de manière inextricable démesure, violence, mélancolie, exil et arrachement. Mais ce que nous disent essentiellement le vent d'Ouest et l'embrasement du Couchant exprime une aspiration à l'ouverture, à des horizons nouveaux, immenses, entremêlés et partagés. Vents est une invocation à la route, à la quête errante, à la course éternelle. Perse est un poète de la civilisation, un artisan de l'histoire universelle, non le chantre ou l'apologiste de l'hémisphère occidental. Il rejoint Varèse sur ce point. 'au plus haut faîte de l'instant': moment de la résurgence du monde. Moment tragique et sublime de l'abolition des formes et de l'émergence d'une nouvelle matrice. L'homme est porté de plus en plus haut par 'ce même mouvement de grandes houles en croissance' qui menace sans cesse de l'engloutir. La poésie de Perse se refuse à la fragmentation, dans laquelle il voit l'expression des formes modernes de la vie aliénée. La continuité, dans le domaine même de la poésie, est un enjeu et un combat. Le vent symbolise et illustre ce puissant courant de sensibilité issu des profondeurs. Il en va de même en musique. Les ressources de la forme, les effets de forme sont aujourd'hui épuisés et ne donnent plus lieu qu'aux manifestations d'un rationalisme étroit, provincial et ratiocinant. L'informatique retarde ce phénomène officiel de sclérose mais ne le guérit pas. Le style spasmodique et la syntaxe fragmentaire de la musique d'avant-garde de ces cinquante dernières années ont vécu. Ce Concerto pour Hautbois et Grand Orchestre ne retient rien des formes du passé, même récent. On y rencontre un échange permanent entre l'homme et les éléments. L'orchestre est converti en un très grand vent, en une houle perpétuelle, voire une forêt tropicale. Le soliste est invité à se frayer son chemin au sein du tumulte des puissances élémentaires. Ce parcours incertain est à l'image des conditions de vie de notre époque, dont l'issue est le plus souvent fatale et dont le caractère 'épique' ignore le devoir de mémoire et la geste des héros. Ce Concerto est une commande de l'Orchestre Symphonique National de la RAI. Ecrite pour Francesco et Emilio Pomárico, qui en assurent la création, cette oeuvre leur est dédiée. Hugues Dufourt / contemporain / Répertoire / Hautbois et Orchestre
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Dufourt Hugues - Le Mani Del Violinista D'apres Giacomo Balla - Conducteur
30.20
Dufourt Hugues - Le Mani Del Violinista D'apres Giacomo Balla - Conducteur
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Lemoine, Henry
Création 26/08/2015 - Sion (Suisse) - Finale du Concours International de violo...
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Création 26/08/2015 - Sion (Suisse) - Finale du Concours International de violon Tibor Varga - Orchestre de Chambre de Lausanne Commanditaire Concours International de violon Tibor Varga Notice Le futurisme italien fut, au début du XXe siècle, le premier véritable mouvement d'avant-garde qui, en Europe, refusa l'art dans sa totalité, décréta l'abolition du passé et prétendit rénover tous les aspects de la vie humaine en cherchant à exprimer la nature et les problèmes du monde moderne. Le mouvement fut inauguré par Marinetti en 1909, suivi un an plus tard du manifeste de la peinture futuriste signé par Giacomo Balla, Carlo Carrà, Umberto Boccioni et Luigi Russolo. La bataille futuriste, qui mobilisa le vif de l'art italien de 1910 à 1916, naquit d'une violente polémique contre la tradition figurative et la conception de l'image-spectacle. La philosophie futuriste, nourrie d'élan vital, d'utopie machiniste et d'ardeur dionysiaque entendait dynamiter la culture antiquaire de l'Italie officielle. Marinetti exalte la vitesse, le mouvement, le bruit, la guerre. Mais aussi la pulsion, la déraison, la transgression, le débridement des ambitions et des désirs humains. Le caractère novateur et visionnaire du futurisme italien fut toutefois passablement terni par ses imprécations et ses fourvoiements politiques. Laissant de côté l'orientation réactionnaire du mouvement et son esprit de clocher extrémiste, on retiendra, parmi les traits les plus originaux du futurisme pictural, la recherche de la représentation du mouvement, avant l'invention du cinéma et avant l'art cinétique. S'inspirant des séquences photographiques d'Eadward Muybridge et de la chronophotographie d'Etienne-Jules Marey, les futuristes italiens sont parvenus à un incontestable degré de réussite dans le domaine proprement plastique. Le processus du devenir est représenté comme tel, et se déploie selon des lignes de force et des formes en croissance. La couleur est également saisie dans son dynamisme, avec ses foyers et ses aires de diffusion. Dans Le mani del violinista, une huile sur toile de 1912 aujourd'hui à Londres, Giacomo Balla s'est également livré à un exercice de synesthésie, cherchant à transposer en images un processus qui fait appel à d'autres modalités sensorielles. Le geste du violoniste, le placement de l'instrument à hauteur d'épaule, les mouvements combinés de la main et du bras, l'écartement et l'échelle d'appui des doigts de la main gauche, la mise en vibration des cordes, l'élan et le rebondissement de l'archet, sa vivacité et son exactitude, tous ces facteurs qui d'ordinaire demeurent imperceptibles et indissociables sont ainsi décomposés, puis réunis et rendus en une impression unique. Les mouvements successifs de la main et les morsures d'archet se séparent selon des procédés pointillistes, puis s'assemblent en une séquence accélérée et se lient dans le même fondu qui restitue l'unité et les inflexions de la tension musculaire. Ce qui est donné à voir n'est pas une illustration réaliste ni une nomenclature des possibilités instrumentales mais un condensé des allures de l'exécution transcendante, montrant les réflexes d'une main rompue au mécanisme de son instrument. Ma propre version musicale de la toile de Giacomo Balla s'inspire des caractères de cette vision futuriste de l'art. La virtuosité même de l'instrumentiste, son habileté d'exécutant, est ici expressément représentée comme un art de l'art. La partition porte une attention aigüe à la technique spécifique de l'effet sonore, à la justesse du geste instrumental dans la dépense de l'archet et la souplesse des déplacements. La grande école des violonistes consistait à faire disparaître le manteau rugueux des aspérités naturelles de l'instrument sous une surface lisse et parfaite de sonorités épurées. Ce grand art évolue aujourd'hui sous la pression d'une esthétique contemporaine plus sensible au grain, aux effets de texture voire aux effets raboteux de l'archet. Un autre type de virtuosité se fait jour, qui intègre les coups d'archets, les accents, les sons dénaturés, dans une sorte de formalisme instrumental pris au second degré. Les interférences entre les différents modes de jeu importent plus désormais que leur intégration dans une sonorité optimale. Cet art insatiable ne recherche plus la magnificence mais l'épreuve. La partition se divise en trois grandes parties. La première est une cadence confiée au soliste, centrée sur les accords, la rythmique et les enjambements d'une articulation qui ne se plie pas aux divisions métriques de la mesure. La seconde partie est l'enfer des violonistes et met aux prises, parmi toutes les cordes de l'orchestre, des figures contrapuntiques hachées, heurtées et contrastées. La troisième partie est davantage tournée vers des études d'équilibre de sonorités, dont la cohérence est délicate à obtenir car les notes se situent dans des registres extrêmes ou paradoxaux. Le soliste est confronté à un type nouveau de virtuosité, celui des sons harmoniques - groupes d'harmoniques naturels ou artificiels. Commande du Concours International de Violon Tibor Varga Sion Valais, la partition est écrite pour l'Edition 2015 de ce Concours. L'oeuvre est dédiée à Enzo Restagno. Hugues Dufourt
30.20 EUR - vendu par Woodbrass
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Charmediterraneen P.Damiani Score Complets + Parties
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Ce qui compte dans un chemin, ce qui compte dans une ligne, c'est toujours le mi...
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Ce qui compte dans un chemin, ce qui compte dans une ligne, c'est toujours le milieu, pas le début ni la fin. On est toujours au milieu d'un chemin, au milieu de quelque chose. ' (Gilles Deleuze, Claire Parnet, Dialogues.)Charmediterrannéen représente un moment très significatif de mes recherches sur les relations entre notre langage maternel (les musiques ethniques de la Méditerranée, surtout de l'Afrique du Nord, du sud de l'Italie et de la Sardaigne, lieu de mes racines) et le jazz contemporain.Le but, c'est de mettre en route des collisions de différentes qualités de langage pour inventer des images nouvelles, le devenir d'une rencontre dans le temps d'éléments contraires, qui se révéleraient complémentaires ? régularité / irrégularité - continuité / discontinuité - vitesse / lenteur - présence / absence - musique et? poésie, photographie, danse? - blanc / noir - saleté / propreté - juste / faux - son / silence - vide / plein - tradition / innovation - jazz / non jazz?A la recherche d'une ligne de passage des formes à l'action, ce qui, sur le plan musical, signifie réussir à aller au-delà des partitions, qui seront rigoureuses et soignées. Il s'agit toutefois de découvrir ce qu'il y a derrière l'écriture? L'essence du matériel, dans sa différence, est ce qui dépasse la structure, c'est l'aspect merveilleux de l'art de l'improvisation que je définis comme ' un geste, quelque chose qui intéresse la culture refoulée du corps et de ses émotions, qui synthétise en un seul instant/instinct créatif les étapes caractérisant les processus de l'art de composer : connaissance, pensée, décision. ' / Big Band
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Les Sept Paroles (MURAIL TRISTAN)
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Les Sept Paroles (MURAIL TRISTAN)
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Par MURAIL TRISTAN. (...) (Les Sept paroles) bénéficie(nt) des plus récents développements sur le plan de la synthèse vocale. L'intervention de l'ordinateur durant le concert a été remplacé par une collection très élargie d'échantillons que le compositeur a élaborés avec son assistant (Grégory Beller) dans les studios parisiens de l'Ircam. Pendant le concert, les échantillons audio sont activés par un seul clavier situé au centre de l'orchestre. De cette façon, la synchronisation entre musiques acoustique et électronique est parfaite. Cette technique permet de confronter un choeur virtuel au choeur réel. Ceci est de très grande importance, car les chanteurs, si doués soient-ils, sont limités en termes de registre ainsi qu'en capacité d'intonation. Tristan Murail indique : 'A certains moments précis, le choeur virtuel chante dans l'extrême aigu ou dans l'extrême grave et produit des micro-intervalles qui complètent les hauteurs diatoniques du choeur réel. J'utilise également des effets électroniques d'écho et de spatialisation qui présentent des similitudes avec le Requiem de Berlioz.' Mais la référence à la musique de l'époque romantique s'arrête là. Les chanteurs de chair et d'os ne chantent pas une histoire ni ne traduisent d'émotion vive, sauf au milieu de la partie 4, où la partie de choeur atteint un point culminant. A l'échelle de l'ensemble de la pièce, l'orchestre et le choeur sont parfaitement unis. Ceci correspond à la sobriété de l'approche de Tristan Murail qui n'a pas voulu écrire un oratorio, mais 'une oeuvre orchestrale avec voix'. Pour les mêmes raisons, il s'est tout à fait détourné de l'idée d'un soliste qui représenterait le Christ. 'Je voulais absolument éviter le pathos du XIXème siècle. J'espère que l'émotion viendra de la forme musicale et non des mots. Afin de ne pas me laisser entraîner par le récit, j'ai d'abord écrit les notes. Ce n'est qu'ensuite que j'ai réfléchi à la mise en place du texte. J'ai pu ainsi dans mon processus de composition tenir le contenu sémantique à distance.' (Tristan Murail). L'oeuvre commence par une introduction orchestrale de treize minutes qui édifie un décor où sont déjà mis en exergue certains éléments musicaux déterminants. Suivent les sept paroles elles-mêmes (sept parties enchaînées). Afin de fournir à l'auditeur des repères quant au déroulement de la forme, chaque partie est annoncée par des sons de cloches échantillonnés. Les textes de l'oeuvre n'ont pas tant trait aux sept dernières paroles du Christ en elles-mêmes qu'à un besoin spirituel plus général qui correspondrait à la condition humaine. Les mots désespérés du Christ en croix : 'Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné' (Matthieu, 27-46), sont empruntés à un Psaume dans lequel le croyant se plaint explicitement auprès de l'Eternel : 'Mon Dieu, j'appelle de jour et Tu ne réponds pas - et, de nuit, je ne m'apaise pas.' (Psaume 22-3). Tristan Murail a été touché par cette plainte et par l'interprétation radicale qu'en donnera Nietzsche bien des siècles plus tard : 'Dieu est mort'. Sa composition se termine dans la déception par un choral extrêmement doux, presque murmuré, dans lequel le choeur répète la ligne du Psaume. Dans l'oeuvre de Tristan Murail, la voix humaine joue un rôle discret. Il n'y a pas de chant soliste. Le chant choral intervient trois fois seulement : dans ces Sept paroles, dans leur précédent de 1988 et dans ...Amaris et dulcibus aquis... pièce pour choeur, synthétiseur et électronique de 1994. Est-ce que Tristan Murail cherchera à dépasser à l'avenir l'énorme faille existant entre chant et spectralisme ? Son collègue spectral Gérard Grisey s'est tourné vers la musique vocale dans les dernières années de sa vie de manière très réussie. Tristan Murail nous dit que : 'la voix humaine ne fait partie d'aucun de mes projets pour les trois prochaines années. Il y aura peut-être des possibilités plus tard. Pendant la composition des Sept paroles, j'ai fait des découvertes dans ce domaine. J'ai par exemple été très satisfait du choral spectral qui revient à plusieurs reprises et de la manière dont, dans la cinquième partie, la mélodie vocale est colorée par le son de l'orchestre. Le choeur chante des intervalles simples qui sont perçus différemment grâce aux harmonies spectrales de l'orchestre.' Michel Khalifa, Extrait du programme de salle des ZaterdagMatinee, Concertgebouw Amsterdam, 10 avril 2010 Traduction française : Editions Henry Lemoine / contemporain / Répertoire / Orchestre, Choeur et Electronique
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for four male voices. Par BRYARS GAVIN. Glorious Hill may be performed by a male...
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for four male voices. Par BRYARS GAVIN. Glorious Hill may be performed by a male choir. Text by Pico della Mirandola (1463-1497) from De Hominis Dignitate. Glorious Hill was commissioned by the Hilliard Ensemble and first performed by them at its summer Festival of Voices in Lewes, Sussex, in August 1988. It was the first piece I wrote for the ensemble and I focused on the singers' unique ability to move with ease from early music to tonal music of the present day. There were techniques which I asked for which I hardly needed to notate - the staggered breathing of the two tenors to supply a continuous unbroken held note for example - and the piece moves between passages for solo voices and sections of highly chromatic homophony, almost as if the music were switching between the 12th century of Perotin and the 16th century of Gesualdo. Each of the four voices is given its own solo passage, sometimes accompanied, sometimes quietly supported by the other voices. The title, Glorious Hill comes from the name of the small-town Mississippi setting of Tennessee Williams' Summer and Smoke. I wrote the music for the 1987 production of this play at the Leicester Haymarket Theatre, the first time I had written any incidental music for the stage. Williams makes very specific demands in terms of music and there is one particularly powerful scene, the penultimate one, throughout which music and atmospheric sound effects are continuous. The principle character Alma argues passionately about the vital importance of human choice with the man to whom she has, too late, admitted her love. I watched this section every night throughout the 4 week run of the play watching the different ways in which the actress, Frances Barber, played the scene. There is a powerful emotional and philosophical connection between the imagery of this scene and a passage from the Renaissance philosopher Pico della Mirandola's Oration on the Dignity of Man which forms the text of Glorious Hill. This passage has been described as one of the few passages in Renaissance philosophy to treat human freedom in a modern way. The text, which is sung in Latin, is addressed by God to Adam before the fall from grace. / Répertoire / 4 Voix d'Hommes [Attbar], 2 Altos, Violoncelle et
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La Pomme De Terre Dévoilée (ROCHE COLIN)
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Par ROCHE COLIN. Cette pièce est extraite du Cahier bois de rose. Est-ce que la pomme de terre pourrait avoir un intérêt musical ? Quel lien entretient-on avec une patate ? J'ai l'impression qu'il est avant tout question de texte, de matière entre elle et nous. Et ces termes résonnent forcément comme autant d'invitations à une rencontre musicale... Surtout qu'en tendant bien l'oreille, la pomme de terre épluchée bruisse et se dévoile. Si Francis Ponge lui a consacré un poème, Agnès Varda arpenté la France à la recherche des pommes de terres les plus originales dans Les Glaneurs et la Glaneuse, c'était peut-être bien un signe qu'il y avait matière pour moi à prêter l'oreille. L'effectif instrumental découle de mes heures passées à écouter la pomme de terre. Mes premières ébauches remontent à août 2005, et la pièce aura mis plus de deux ans à aboutir. C'est l'ensemble de mes esquisses, des notes prises mois après mois, des impressions, des annotations qui forme cette oeuvre en carnet que j'ai appelée La pomme de terre dévoilée. Colin Roche 3 exemplaires de cette partition constituent le matériel / contemporain / Répertoire / Violon, Guitare et Percussions
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L'Asie D'Après Tiepolo (DUFOURT HUGUES)
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Lemoine, Henry
Par DUFOURT HUGUES. Entre 1752 et 1753, Giovanni Battista Tiepolo décora l'imme...
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Par DUFOURT HUGUES. Entre 1752 et 1753, Giovanni Battista Tiepolo décora l'immense voûte du Grand Escalier d'Honneur de la Résidence de Würzburg, dont Balthasar Neumann, l'architecte-ingénieur des Schönborn, premier architecte du prince-évêque, avait assumé la construction. Après la paix d'Utrecht, le comte Johann Philipp Franz von Schönborn ouvre l'un des plus importants chantiers de l'époque, celui du château de Würzburg, et le confie en 1719 à Neumann. L'originalité de Neumann consiste en une pensée géométrique particulièrement apte à concevoir et combiner les volumes, à orchestrer les surfaces et les effets de profondeur. Neumann avait reçu une formation d'artilleur et d'ingénieur militaire et nourrissait une passion des synthèses lotharingiennes, quand il n'embrassait pas des projets de 'grande architecture' européenne. Lointain héritier de Guarini, il pousse plus loin qu'aucun autre architecte allemand la réflexion novatrice sur les structures et résout ses problèmes d'espace par ce que les historiens d'art appellent une 'interpénétration syncopée'. Neumann aimait l'ampleur, non la pompe pittoresque. Il voulut édifier à Würzburg un grandiose édifice de portée universelle. En 1752, le prince-évêque Karl Philipp von Greiffenklau confia à Tiepolo l'exécution des fresques monumentales décorant la voûte en ellipse gigantesque de l'escalier d'honneur (30 x 18 m), où le peintre mit en scène l'Olympe et les quatre continents. Tiepolo s'acquitta de sa tâche en deux cent dix-huit journées de travail. La fresque - à l'exécution de laquelle ont contribué Giandomenico Tiepolo, Urlaub et peut-être même Lorenzo Tiepolo - est signée et datée de 1753 sur la corniche, au dessous de l'Asie. La vue d'ensemble du plafond, avec une perspective déformant les bords, est centrée, en plein ciel, sur la figure triomphante d'Apollon, dieu de la lumière. Il s'agit d'une représentation mythologique du lever du soleil. Il se dégage de cette vision de l'Olympe une impression d'émergence aérienne de la profondeur, irrésistible et vertigineuse. Sur la corniche, Tiepolo a représenté les Quatre parties du monde. L'allégorie de l'Afrique se situe à l'Est, du côté intérieur. L'Asie figure à l'Ouest, ornant le côté longitudinal donnant sur la Cour d'Honneur. Le mur ouest est percé de trois fenêtres et s'ouvre sur un horizon dégagé. L'allégorie de l'Asie - emblème de la science et de la monarchie - apparaît en costume d'apparat, assise en amazone sur un éléphant et parée de joyaux somptueux. C'est une figure savante, animée d'un mouvement de torsion. La frise de l'Asie reste une énigme et la signification symbolique des divers personnages du groupe à l'obélisque n'a, par exemple, pas encore été entièrement élucidée. Des mondes historiques coexistent ou s'affrontent: on remarque le Golgotha, les hiéroglyphes de pierre, le serpent d'Esculape, l'obélisque, une pyramide et la princesse d'Egypte, la capture d'une tigresse, le perroquet, illustrant la faune, et surtout, au premier plan, la masse des esclaves enchaînés, des prisonniers gisant au sol ou des sujets prosternés. Cet aspect trouble de la frise a d'ailleurs retenu l'attention des commentateurs. La présence d'une escorte de soldats fait sans doute allusion à l'importance militaire du continent, mais il est manifeste que le thème de la captivité y est traité conjointement à celui de la servitude volontaire. Un esprit nouveau souffle sur cette dernière frise: des figures dramatiques, livides, des plans fragmentés, des situations amèrement réalistes, un enchevêtrement de corps distordus et anonymes. Un vent immatériel semble tout ployer, tout emporter sur son passage, dans l'urgence d'une impérieuse nécessité. L'Asie se souvient des gravures de Rembrandt, retrouve la manière des vingt-quatre hallucinantes eaux-fortes - les Scherzi di fantasia (1739-1757) - de Tiepolo lui-même et annonce les Caprices de Goya. Le capriccio semble le principe formel de cette fresque monumentale: un assemblage fantastique d'éléments disparates, une recomposition insolite de mondes engloutis, une évocation morbide d'espaces cacéraux. Je considère l'Asie de Tiepolo comme une sorte de manifeste anticipé de la musique de notre temps: un monde privé de couleurs, qui tourne au brun et au gris, et néanmoins dominé par une forme d'accélération expressive. Tiepolo a écrit là une sorte d'art poétique de la musique de l'avenir. On y découvre un éventail de vitesses, un spectre de vitesses, des espaces turbulents, des dispositifs en porte-à-faux, un entrelacs d'axes et de boucles. Flux, pivotements, tensions latérales, dilatations, projections, degrés d'éloignement sont les nouvelles catégories de cet art poétique. L'idée principale est qu'il faut s'attacher d'abord aux gestes élémentaires, qui priment la considération toujours seconde des spectres de variation. Ma propre Asie d'après Tiepolo est une commande de la Westdeutscher Rundfunk et de l'Ensemble Recherche, avec le soutien de la Ernst von Siemens Musikstiftung. Elle fait suite à l'Afrique, créée dans les mêmes conditions en 2005 à Witten. J'ai employé dans l'Asie une large palette de percussions d'un type nouveau (gamme chromatique de gongs philippins, de cloches de vache, de rins japonais). J'ai réutilisé le procédé des temporalités paradoxales de Saturne, consistant à rapporter à une mesure métrique et métronomique commune des vitesses de déroulement et des types de développement et d'écriture très différents. La première partie de la pièce fait un emploi systématique des sons multiphoniques des instruments à vent, à la manière d'un continuum électronique. La fin, plus apaisée, gravite autour d'un duo de clarinette contrebasse et de marimba, dont la mélodie est obtenue par un jeu d'archets. Le piano tient d'un bout à l'autre un rôle central, dans une sorte de véhémence acoustique qui ne parviendrait jamais à la formulation subjective. Les cordes sont traitées à la manière d'un trio, avec des textures denses et saccadées. Hugues Dufourt / contemporain / Répertoire / Ensemble
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Requiem (WEISS HARALD)
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Teil I: Schwarz Vor Augen... · Teil Ii: ...Und Es Ward Licht!. Par WEISS HARALD. Sur letting go (en ce qui concerne la sélection des textes) dans la sélection des textes, j'ai me permettais d'être motivés et inspiré par le concept de ' lâcher '. Cela me semble être l'un des aspects essentiels de la mort, mais aussi de la vie elle-même. Nous, les humains s'accrochent beaucoup trop fortement aux réalisations réussies, si elles ont à voir avec le matériel ou les valeurs idéales ou de relations de toutes sortes. Nous ne pouvons et ne veulent pas laisser aller, presque comme si notre vie en dépendait. Comme nous devons pratiquer l'art de letting go au plus tard au cours de notre heure de la mort, peut-être nous déjà pourrions commencer sur ce alors que nous sommes encore en vie. Tagore décrit cette adieu avec des images très simple mais étonnamment vives: ' Je reviendrai à la clé de la porte de mon '. J'ai fixé ce texte pour ténor solo. Ici j'imagine et ont proportionnellement a noté dans un certain passage de la partition, que le protagoniste retrouve comme si ' dans un océan 'des voix dans lequel il est toutefois pas se noyer, mais s'immergeant.../ Répertoire / Divers
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Giulio Cesare in Egitto HVW 17 (HAENDEL GEORG FRIEDRICH)
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Par HAENDEL GEORG FRIEDRICH. ?Giulio Cesare in Egitto? is by far Handel?s most f...
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Par HAENDEL GEORG FRIEDRICH. ?Giulio Cesare in Egitto? is by far Handel?s most frequently performed opera owing its success not least to its subject matter, one of the best known love stories in world history. Already during Handel?s lifetime the popular work was often staged and therefore adapted by Handel for each of the performance conditions. The editor Hans Dieter Clausen has succeeded in editorially defining and practically presenting these adaptations ? essentially four versions ? on the basis of a meticulous study of the sources within the framework of the ?Halle Handel Edition?. The new edition allows for a performance of each of the four versions. The version of 1725 is particularly noteworthy because Handel newly devised the role of Sesto for the famous tenor Francesco Borosini. The libretto shows the Roman dictator Cesar in a friendly light. He instructs his enemy, the Egyptian tyrant Tolomeo, how to treat adversaries: he reconciles the widow and son of his enemy Pompeo who was murdered by Tolomeo: he is generous and just, hands on, but also diplomatic, thoughtful, aware of the limits of his power, and susceptible for art and nature. However, the actual protagonist of the opera is Cleopatra. In a masterly way Handel develops her character musically. In his extensive Foreword Hans Dieter Clausen not only decribes the genesis, historical background, reception and the edition of the opera, he also examines the musical and dramaturgical reworking of individual numbers in ?Giulio Cesare?. Handel was such an expert in adapting arias for new purposes and other characters that he did not only meet the needs at hand but often the new version surpassed the original. In this way, the reader gains, in passing, a well-founded insight into Handel?s work methods when designing and redevising his characters. The detailed Critical Commentary includes information on the comprehensive and highly complex source situation as well as on individual editorial decisions./ Répertoire / Chant et Orchestre
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Concerto Amoroso, Op. 80, #2 Le Printemps (Po)
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Solo for Oboe or Violin. Par BACRI NICOLAS. The title only appears frivolous to those who have lived little. With the passage of time, the seasons that pass, the differences in quantity and quality of light, of temperature and weather, become of ever greater importance in the meaning of our individual existence. This transformation follows the path of our lives and often mimes in front of our very own eyes, incredulous and wondrous, events that we can only experience once in a lifetime: our birth, our blossoming, our aging and our death. Such a subject could well take up ten years of my life. This was the case. Nevertheless, everything started very innocently with a proposition from my friend François Leleux to write him a double concerto that he could play with Natalia Gutman, initially named ‘Musica Concertante’. It was with this second proposition from François for another double concerto, this time with Lisa Batiashvili, that the idea came to me for a cycle of four concertos with, each time, a different instrument from the string quartet to join the oboe. The automnal colours of the cello are a perfect match for the retrospective nature of the first completed concerto in the cycle. ‘concerto nostalgico, l’automne’, whilst the love and the first child of the Leleux-Batiashvili couple could only bring Spring to mind, hence the ‘Concerto amoroso, le printemps’, was born. When Jean-Marc Bador asked me to be an associate of the Ensemble Orchestral de Paris for two years, it was quite naturally that I thought of completing this cycle for François Leleux, with winter ‘Concerto tenebroso’, created in January 2010 with Lise berthaud playing the viola. All that remained was for me to conclude, with a work that reunited all four protagonsits. It was summer, the ‘Concerto luminoso’, which took on this role’./ Répertoire / Orchestre
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Lorenzo, Margarita : La Direction d'Orchestre - Livre + DVD
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Lemoine, Henry
Notice
DVD inclus
La Direction d'orchestre est un ouvrage qui abord...
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DVD inclus
La Direction d'orchestre est un ouvrage qui aborde les bases techniques musicales et artistiques essentielles pour une solide formation de chef d'orchestre, mais aussi une formation vocale ou instrumentale.
Le chef d'orchestre en devenir trouvera dans ce manuel toutes les clés théoriques et pratiques nécessaires au développement de ses connaissances qui lui permettront de conduire l'orchestre avec aisance et passion :
- Technique de base
- Etude et préparation du répertoire
- Les répétitions
- Le concert
- Sur le podium : cas pratique
- Glossaire
Traduction française par Aude Ameille de l'ouvrage En el podio paru aux Editions Boileau.
Presse
Cet ouvrage, éminemment pratique, n'en néglige pas, pour autant, tout l'aspect culturel de la direction. Si il est orienté prioritairement vers la conduite d'un orchestre, il s'attache aussi à la direction spécifique d'une harmonie, ou, encore plus spécifique, d'un choeur. Cet aspect a d'ailleurs été longtemps négligé et tous les chefs de choeur ou choriste ont connu ces chefs d'orchestre qui ne savait pas comment se conduire vis-à-vis d'un choeur lorsqu'ils dirigeaient une pièce pour choeur et orchestre. Bref, l'ouvrage est très complet. Il comporte cinq parties plus l'indispensable glossaire. La première partie est consacrée aux techniques de base correspondant à tout l'aspect corporel, de la tenue aux différentes battues. La deuxième partie est consacrée à l'étude et la préparation du répertoire, exposées très en détail. La troisième est consacrée aux répétitions, la quatrième au concert. La cinquième partie fait en quelque sorte la synthèse en proposant d'appliquer l'ensemble à l'Alléluia du Messie de Haendel. L'ouvrage comporte aussi une copieuse et judicieuse bibliographie. Quant au DVD, il suit pas à pas l'exposé et ne comporte pas moins de trente-quatre chapitres divisés eux-mêmes en plusieurs sections. Il s'agit donc d'un outil de travail tout à fait remarquable et l'auteur explique en détail comment l'utiliser. Cette réalisation est donc une somme que le professionnel aussi bien que l'amateur éclairé pourra lire avec un grand intérêt et un grand profit.
L'Education Musicale, n°94 (Juillet 2015) / Méthodes and études instrumentales / Livre DVD /
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Du Corps... (PEREZ-RAMIREZ MARCO-ANTONIO)
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Par PEREZ-RAMIREZ MARCO-ANTONIO. Le titre de cette nouvelle pièce s'est imposé tout naturellement au moment où je lisais cette phrase d'Antonin Artaud 'Du corps, par le corps, depuis le corps, avec le corps et jusqu'au corps'. J'avais déjà commencé à écrire cette pièce pour orchestre, je cherchais des aspérités, des volumes antagonistes, des sons âpres, rauques, une forme sans concession, des accélérations et ralentissements du matériau, je voulais dévier, dériver, m'enfoncer, repartir, déraper, foncer, revenir... J'éprouvais des sensations tactiles très fortes au moment de l'écriture, des sensations de contact direct, immédiat, physique. J'essayais de laisser une trace dans l'espace. Un peu comme dans les tableaux d'Antoni Tapiès avec ces graffitis ou éraflures, '...comme si une mémoire avait pu reprendre corps à partir de ces surfaces graveleuses...' (Jorge Semprun). Aujourd'hui plus j'avance dans mon travail et plus cette idée du corps, devient présente dans ma musique. Ecrire de la musique est devenu une expérience du corps tout entier. Un corps qui est pensée, connaissance et sensations. Tout ce que j'écris passe par mon corps. Je mime, chantonne, ronronne ma musique. Je me lève, me rassois, tourne autour de ma table pour calmer ma main et ma tête qui parfois vont trop vite. Par ce contact direct, physique, j'essaye que ma musique garde en mémoire le geste qui la fait naître. Au-delà de cette 'physicalité', les réflexions sur le corps m'ont permis de faire le lien avec ces idées chères à Bergson sur le Temps, la durée réelle, sur l'Instinct et l'Intuition. Toutes ces notions se croisent dans mon esprit, se mélangent dans ma musique, et plus particulièrement dans cette nouvelle pièce. Du Corps... est dédiée à René Koering, car c'est après avoir entendu le final, extrêmement étrange, de son 3e quatuor à cordes que j'ai eu envie d'écrire les premières mesures de cette pièce. Marco-Antonio Perez-Raminez / contemporain / Répertoire / Orchestre
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...Un Temps De Silence... Concerto Pour Flûte (JARRELL MICHAEL)
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Par JARRELL MICHAEL. Michael Jarrell est un compositeur du dialogue. La plupart de ses oeuvres récentes pour grande formation mettent en regard, en écho ou en résonance un ou plusieurs solistes et la masse orchestrale. Citons ...prisme / incidences... pour violon et orchestre (1998), Assonance IX pour clarinette et orchestre (2000), le concerto pour piano Abschied (2001), Epigraphe pour accordéon et orchestre (2003), ou encore Sillages, avec flûte, hautbois et clarinette solistes, joué en première mondiale pendant la saison 2005-2006 de l'Orchestre de la Suisse Romande. Sa toute dernière création ...un temps de silence..., met cette fois la flûte seule en vedette. 'Ce n'est pas un concerto à proprement parler, mais un peu plus que les autres quand même !', confie avec malice le compositeur genevois (entretien réalisé par Luca Sabbatini en février 2007 à Genève). 'Bien sûr, il n'y a pas de hiérarchie traditionnelle soliste/accompagnement. La flûte doit constamment trouver sa place. L'orchestre ne joue pas un rôle de faire-valoir, il possède son autonomie. En cela, ...un temps de silence... est plus proche de mon concerto pour piano que de ...prisme / incidence..., où tout venait du violon.' Comme le titre le suggère, la musique de cette nouvelle oeuvre tend vers sa propre dissolution. 'J'ai voulu faire entendre différents types de silence', confirme Michael Jarrell. 'On ne peut les percevoir qu'en variant les contextes. Le silence n'est pas le même après un seul accord ou après une cascade de notes.' Plusieurs idées temporelles d'affrontent. L'une, très pulsée, naît de l'orchestre et se transmet à la flûte. Une autre correspond à 'des moments hors du temps, qui glissent vers le silence'. La virtuosité exigée du soliste atteint des niveaux de difficulté proprement diaboliques. 'Emmanuel Pahud est venu me rendre visite et nous avons travaillé sur ce qu'il était possible de faire à la flûte', raconte le compositeur. 'La partition est écrite sur mesure, en tenant compte des capacités d'Emmanuel.' ...un temps de silence... s'ouvre sur trois accords marqués des cordes, percussion, harpe et piano, qui reviendront trois fois de façon audible, mais orchestrés différemment. Ces accords génèrent également 'l'harmonie fantôme' sur laquelle repose l'oeuvre. L'orchestre installe peu à peu une pulsation régulière, ce qui 'plonge la flûte dans une situation de stress', selon Michael Jarrell. Elle s'accroche, tente de rattraper l'orchestre, court après lui à bride abattue. La subtilité de la mise en place, avec de nombreux échanges ou superpositions rapides entre soliste et orchestre, rend tout le passage périlleux. Un grand tutti introduit la partie centrale, où les protagonistes entrent en symbiose sur un tempo très lent, qui dérive peu à peu vers un 'hors temps' énigmatique. Puis le silence. La dernière partie repart au galop, mais cette fois c'est la flûte qui dicte son rythme à l'orchestre, qui devient l'axe autour duquel tous les autres instruments tournent. L'orchestre finit par prendre le dessus dans ce jeu du chat et de la souris, au cours d'un épisode d'environ une minute, mené à une vitesse vertigineuse. Deux des trois accords du début reviennent, puis se diluent sur un tempo lent, où les percussions, notamment le bongo, dominent. Michael Jarrell cite alors son propre opéra Galilée, créé au Grand Théâtre de Genève la saison dernière: soutenu par trois rins japonais et quelques instruments, un woodblock aigu joue une pulsation régulière, sur laquelle la flûte vient poser ses commentaires. L'harmonie fait du sur place, le temps se fige, comme un arrêt sur image. La musique ne disparaît pas dans le silence. Elle est devenue son négatif, son ombre, son souffle. Luca Sabbatini in Programme du concert de l'Orchestre de la Suisse Romande du 22 mars 2007, Victoria Hall (Genève) / contemporain / Répertoire / Flûte Traversière et Orchestre
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Laniakea (PEPIN CAMILLE)
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Par PEPIN CAMILLE. Lorsque l'on m'a demandé d'écrire une ouverture pour la série 'Roulement de timbales', j'ai immédiatement eu à l'esprit quelque chose de vaste et puissant. J'ai alors pensé à la récente découverte de Laniakea, ce superamas de galaxies comptant parmi les plus grandes structures de l'Univers. Découvert en 2014 par Hélène Courtois (1), Laniakea signifie 'paradis céleste incommensurable' en hawaïen. A l'intérieur de ce superamas, les galaxies sont en mouvement et convergent vers un même point appelé le Grand Attracteur. Il faut imaginer des courants de galaxies dont toute la matière se déverse au même endroit - comme au coeur d'une vallée - à une vitesse folle de 630 km/s. Immensité, mouvement, vitesse, lumière... ont été les mots qui m'ont guidée en composant. Ce scénario d'un horizon céleste si grand est une source d'inspiration foisonnante de couleurs pour mon imaginaire d'orchestratrice ! J'ai donc eu l'envie de trouver des résonances musicales à ce monde fascinant de l'infiniment grand. Comme la Symphonie n°103 de Haydn, Laniakea s'ouvre sur un roulement de timbales. Il reviendra durant la pièce sous différents formes : parfois 'à nu', parfois en fond sonore ou encore en relais avec la grosse caisse. Laniakea se présente comme une fresque cosmique articulée en trois épisodes précédés d'une introduction et achevés par une coda. Puissante et majestueuse, l'introduction présente un thème aux cuivres et aux cloches sur un roulement de timbales. Les cordes constituent un 'mur du son' résonnant et vibrant. La matière se transforme progressivement. Les bois se fondent dans les cordes et deviennent liquides. Le thème de cuivres se déployant sur cette texture miroitante devient de plus en plus doux, finit par se dissoudre et laisse place à la lumière. La première grande partie commence par un motif de hautbois, glockenspiel et harmoniques de cordes aiguës : autant de particules lumineuses tentant de percer dans ce ciel immense. Le vibraphone et les bois créent une nappe réverbérante et contribuent à donner à ce passage une couleur céleste et scintillante. La texture devient plus rythmique avec la naissance d'un motif tournoyant et répétitif aux altos. Dans cet épisode hypnotique, le thème de l'introduction est rappelé aux cloches et aux cors. Il s'intensifie. La matière se répand. Glockenspiel et harmoniques - touches lumineuses - sont nimbés de vent stellaire avec le roulement de cymbale suspendue. Un thème plus lyrique et envoûtant apparaît aux violoncelles. Il sera présenté avec différentes couleurs en passant aux violons puis aux altos. L'apparition du glissando mib-ré aux trombones est un signal : nous passons progressivement dans la seconde partie. Le motif rythmique s'éteint et la matière devient de plus en plus nébuleuse. Dans cette partie plus sombre, ce demi-ton est omniprésent : glissé aux cors, en harmoniques chez les cordes, plaintif chez les bois. Ici, j'ai voulu exprimer le mystère de ce Grand Attracteur, de ce glissement vertigineux de matière happée par le vide. Les amas en apesanteur deviennent de plus en plus épais et s'enrichissent. La matière finit par gronder et donne naissance à un passage flottant, brumeux et plus lyrique. Une quinte grave et mystérieuse aux trombones annonce la fin de cette partie. Les trompettes nous rappellent le thème de cuivres de l'introduction. A leurs impulsions correspondent des échos dans les bois - comme la queue d'une étoile filante qui brille encore après son passage. Le dernier épisode est une danse cosmique lumineuse et festive, teintée de couleurs célestes. J'ai imaginé un ballet hypnotique de nuées d'étoiles nimbées de poussière stellaire. Pour créer ce halo lumineux, j'ai animé les fonds par des croches répétées en guise de tenues et de légers soufflets pour leur donner de la vie. En composant, j'ai également eu à l'esprit certaines textures des jeux d'orgue. Cette danse est basée sur un motif rythmique en boucle qui voyage entre les groupes : un ballet étourdissant et hypnotique d'étoiles se déplaçant à des vitesses hallucinantes. Il aboutit à un premier climax lyrique et flamboyant. Un dernier pas de deux d'étoiles se poursuit et exulte en s'embrasant dans un grand crescendo de lumière. Un roulement de timbales soudain nous ramène à l'immensité et la puissance initiales. Cette grande coda nous rappelle que Laniakea est un horizon céleste immense que nous ne pouvons appréhender. Au loin, la lumière s'éteint progressivement. La matière se désagrège et finit par se perdre dans l'espace. Camille Pepin / Date parution : 2020-08-21/ Répertoire / Orchestre
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Par BEETHOVEN LUDWIG VAN. Les éditions G. Henle réunissent l'intégrale des oe...
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Par BEETHOVEN LUDWIG VAN. Les éditions G. Henle réunissent l'intégrale des oeuvres vocales avec orchestre de Beethoven en un seul paquet qui va faire battre plus vite les coeurs des chanteurs et des chanteuses: des deux messes et de son seul oratorio, en passant par sa célèbre Fantaisie chorale et sa mise en musique du texte de Goethe «Meeres Stille und Glückliche Fahrt», jusqu'à son «Ah perfido!» et autres airs solistes, ce coffret offre l'opportunité d'étudier toute la diversité de l'art vocal de Beethoven – et, bien sûr, au plus haut niveau de la qualité: toutes les éditions d'étude se basent sur l'édition complète des oeuvres de Beethoven, les notes de bas de page renvoient à d'intéressants questionnements concernant l'édition et l'interprétation. Dans leurs préfaces concises, les éditeurs permettent de jeter un regard sur l'état actuel de la recherche en matière de genèse et d'interprétation des oeuvres./ Répertoire / Chant et Orchestre
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Harlem Suburb Shuffle (SCHAARS PETER KLEINE)
98.70
Harlem Suburb Shuffle (SCHAARS PETER KLEINE)
Orchestre d'harmonie
[Conducteur et Parties séparées]
De Haske Publications
Par SCHAARS PETER KLEINE. Si nous remontons au début du Moyen Âge, nous savons...
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Par SCHAARS PETER KLEINE. Si nous remontons au début du Moyen Âge, nous savons que, selon certaines coutumes d’interprétation, la durée des notes pouvait différer de la notation. Parfois, des mélodies écrites en binaire étaient même interprétées en ternaire. C’est le cas de ce shuffle contemporain : les croches écrites sont jouées selon un système long-court où le rapport est de 2:1. Autrement dit, en pratique, l’interprétation est fondée sur un ressenti ternaire. Tous les ingrédients du shuffle sont présents dans cette composition : un rythme de swing vigoureux, une basse walking, les successions de tierces dans l’accompagnement et l’emploi fréquent de triolets. Pour s’assurer que les rythmes écrits en binaire dans l’accompagnement soient interprétés en ternaire, Peter Kleine Schaars a, dans la mesure du possible, noté les thèmes de la mélodie en triolets. Cette pièce forme donc un exercice très utile pour permettre à votre ensemble d’apprendre le swing. En outre, son écoute est un vrai plaisir, et votre public appréciera pleinement cette pièce de style big band au rythme enlevé. Toutes les cellules rythmiques ternaires 17 à 24 sont passées en revue et une grande attention a été portée à l’interprétation correcte de la cellule 4, donc avec un ressenti swing./ Répertoire / Concert Band/Harmonie/Fanfare
98.70 EUR - vendu par LMI-partitions
Délais:
2-5 jours - En Stock Fournisseur
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Harlem Suburb Shuffle (SCHAARS PETER KLEINE)
19.50
Harlem Suburb Shuffle (SCHAARS PETER KLEINE)
Orchestre d'harmonie
[Conducteur]
De Haske Publications
Par SCHAARS PETER KLEINE. Si nous remontons au début du Moyen Âge, nous savons...
(+)
Par SCHAARS PETER KLEINE. Si nous remontons au début du Moyen Âge, nous savons que, selon certaines coutumes d’interprétation, la durée des notes pouvait différer de la notation. Parfois, des mélodies écrites en binaire étaient même interprétées en ternaire. C’est le cas de ce shuffle contemporain : les croches écrites sont jouées selon un système long-court où le rapport est de 2:1. Autrement dit, en pratique, l’interprétation est fondée sur un ressenti ternaire. Tous les ingrédients du shuffle sont présents dans cette composition : un rythme de swing vigoureux, une basse walking, les successions de tierces dans l’accompagnement et l’emploi fréquent de triolets. Pour s’assurer que les rythmes écrits en binaire dans l’accompagnement soient interprétés en ternaire, Peter Kleine Schaars a, dans la mesure du possible, noté les thèmes de la mélodie en triolets. Cette pièce forme donc un exercice très utile pour permettre à votre ensemble d’apprendre le swing. En outre, son écoute est un vrai plaisir, et votre public appréciera pleinement cette pièce de style big band au rythme enlevé. Toutes les cellules rythmiques ternaires 17 à 24 sont passées en revue et une grande attention a été portée à l’interprétation correcte de la cellule 4, donc avec un ressenti swing./ Répertoire / Concert Band/Harmonie/Fanfare
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Classic meets Contemporary
22.80
Classic meets Contemporary
Concert Band/Harmonie
Edition Franco Cesarini
Classical Highlights and Original Works for Concert Band. Par CESARINI FRANCO. L...
(+)
Classical Highlights and Original Works for Concert Band. Par CESARINI FRANCO. LES CD Le premier CD (Classic) propose 8 enregistrements d’oeuvres de musique classique arrangées par Franco Cesarini:: Festmusik der Stadt Wien - Richard Strauss L'Arlésienne Suite No. 2 from the Incidental Music - Georges Bizet (I. Pastorale II. Intermezzo III. Menuet IV. Farandole) Nimrod from 'Enigma Variations', Op. 36 - Edward Elgar Galop from 'Dance of the Hours' - Amilcare Ponchielli Interlude from the Cantata Sången, Op. 44 - Wilhelm Stenhammar Coronation March from the Opera 'Le Prophète” - Giacomo Meyerbeer Psyché et Éros from the Symphonic Poem 'Psyché' - César Franck Radetzky-Marsch, Op. 228 - Johann Strauss Sr. Le deuxième CD (Contemporary) comprend 6 enregistrements d'œuvres originales de Franco Cesarini: A Glorious Fanfare, Op.38/3 Tamm Greek Folk Song Suite No. 2, Op. 58b (Samiotissa, Kato Sto Jalo, Chasaposerviko) Bright Dawn Overture, Op. 59 Notes from the Road (An Overture), Op. 60 Siebnen LA MUSIQUE MILITAIRE ROYALE DES PAYS-BAS ’JOHAN WILHELM FRISO’ La musique militaire royale des Pays-Bas ‘Johan Willem Friso’ (JWF) a été créée le 1er janvier 2005 après une réorganisation des orchestres d’harmonie militaires, lorsque les quatre ensembles de l'armée royale des Pays-Bas existants à l'époque, ont été dissous. Le groupe se compose de 54 membres, basé à la caserne Johan Willem Friso à Assen. Une partie importante des activités de l’orchestre se déroule au sein des forces armées comme une sorte 'd’orchestre maison'. En outre, le groupe a des fonctions de représentation au nom des forces armées néerlandaises, donne régulièrement des concerts, participe à des parades ??au Pays Bas et à l'étranger. Le planning comprend des services lors de cérémonies telles que les passations de commandement, les cérémonies d'assermentation, l'ouverture du parlement, les journées nationales du souvenir, la journée des anciens combattants ou les gardes d'honneur lors de visites d'États ainsi que des enregistrements de CD. / Date parution : 2023-07-31/ Accessoire / Concert Band/Harmonie
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Quintet for Wind Instruments E flat major op. 88,2. Par REICHA ANTON. Reicha a p...
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Quintet for Wind Instruments E flat major op. 88,2. Par REICHA ANTON. Reicha a publié au total 24 quintettes pour instruments à vent pour formation «classique» comprenant flûte, hautbois, clarinette, cor et basson- l’op. 88 no. 2 est l’un des plus appréciés et des plus joués. À l’occasion d’une exécution des quintettes de Reicha, l’ «Allgemeine Musikalische Zeitung» relate avec enthousiasme: «S’il était possible de surpasser Haydn dans la composition de quatuors et de quintettes, Reicha y a réussi avec ces quintettes. Il me semble qu’il est impossible d’unir plus d’exactitude et de clarté avec plus d’invention et d’originalité». Esprit et inspiration se dégagent de chaque note de cette oeuvre dont nous présentons, en complément aux partiesinstrumentales, une Studien-Edition facilement maniable./ Répertoire / Quintette à vent
20.60 EUR - vendu par LMI-partitions
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Par SPARKE PHILIP. Not Before Time (Il est grand temps) est l?une des deux pièc...
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Par SPARKE PHILIP. Not Before Time (Il est grand temps) est l?une des deux pièces commandées par Koninklijke Fanfare Kempenbloei Achel (dirigée par Ivan Meylemans) dans le cadre de son programme pour le Concours « World Music Contest 2022», qui s?est tenu à Kerkrade, aux Pays-Bas. L?orchestre a gagné le premier prix de la division « Fanfare Concert Division ». Cousine d?une autre ?uvre du compositeur, Music of the Spheres (qui s?ouvre « before time » [avant l?heure] en t=0), cette pièce débute avec des gammes chaotiques et des groupes d?accords denses rappelant l??uvre précédente. Après un passage multi-métrique rythmique, un air « diabolique » en 7/8 apparaît dans les saxos avant d?être repris par l?orchestre entier. La texture se dissipe soudainement pour introduire une série de clusters par les bugles qui s?amplifie sous un ostinato rapide par les saxos. Des interruptions par les cuivres graves se transforment en nouveau matériel qui mène à un choral en mineur agrémenté d?ornements fleuris par les saxos. Les passages du début sont ensuite réintroduits jusqu?à la réapparition du choral par l?orchestre entier, le tout menant à une coda triomphale. Cette ?uvre peut être interprétée immédiatement avant sa partenaire, Elegy: Echoes of Lives Past (AMP 506-020), dont les éléments du choral sont identiques. / Date parution : 2023-06-01/ Répertoire / Fanfare Band
28.20 EUR - vendu par LMI-partitions
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'Prélude à l'Après-midi d'Faune de l'ONU', souvent désigné comme la premiè...
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'Prélude à l'Après-midi d'Faune de l'ONU', souvent désigné comme la première composition de l'ère 'moderne', est l'un des plus populaires de Debussy et fréquemment interprété des oeuvres orchestrales. La pièce vient jusqu'à nous dans un large éventail de sources, et plusieurs autres importants sont dessinés sur pour la première fois dans la nouvelle érudition Bärenreiter-édition critique.La plupart des éditions actuellement disponibles sont basées sur la première édition de 1895 qui, pourtant, contient des erreurs graveur nombreuses. Lorsque les parties correspondantes orchestre sont également pris en considération, les écarts innombrables sont révélés.Bärenreiter Urtext édition incorpore de lectures d'un exemplaire imprimé de la note de C. 1908 qui montre les corrections et les corrections par le compositeur. Ces changements importants, trouvé dans aucune autre source, notamment indications métronomiques, des hauteurs différentes et les notes complémentaires, ainsi que le tempo ajoutée et les marquages ??d'articulation, ce qui rehausse subtilement tous les travaux finement sculpté de Debussy. Il ya même une marque de souffle ajouté au passage fameux solo de flûte qui ouvre le travail.- Edition savante critique avec de nombreuses corrections dans la partition et parties orchestrales- Une présentation claire des parties orchestrales dans un format agrandi, 25,5 cm x 32,5 cm / Orchestre
37.20 EUR - vendu par LMI-partitions
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