Fuyez les orages » ' cette devise des artistes classiques, Reynaldo Hahn (1874-...(+)
Fuyez les orages » ' cette devise des artistes classiques, Reynaldo Hahn (1874-1947) la place au c'ur de sa musique pour piano à quatre mains, qui préfère au grondement des passions l'équilibre des proportions, l'éclectisme de bon aloi, le charme et la délicatesse. Les Berceuses s'inscrivent dans la tradition française des enfantines qu'illustrent Dolly de Fauré et Ma mère l'Oye de Ravel. Ces sept pièces évoquent avec raffinement le bonheur d'un jour sans nuages, l'effervescence qui règne la veille de Noël, ou le doux balancement syncopé d'une jeune créole, Selfiana. Les Variations puériles sur une mélodie de Carl Reinecke manifestent une veine libre et fantasque, tandis que les Trois préludes sur des airs irlandais s'abreuvent aux sources pures de la musique populaire, empruntant leur matériau thématique au fameux recueil Songs of Old Ireland qu'avait fait paraître en 1882 Stanford. Publiées pour la première fois d'après une source manuscrite, les Variations sur un thème de Charles Levadé s'achèvent sur un quadrille débridé qui mène les héros de la fête à l'auberge la plus proche. La Pièce en forme d'aria et Bergerie de 1896, finement ciselée, renoue avec l'ambiance de la pastorale chère au XVIIe siècle. Cette musique au charme infini ressuscite la voix d'Orphée, telle que l'a entendue Jankélévitch : subjuguant sans violence, elle « pacifie les monstres de l'instinct et apprivoise les fauves de la passion ». Berceuses (1904) Pièce en forme d'aria et bergerie (1896) Trois Préludes sur des airs irlandais (1893) Variations puériles sur une mélodie de Carl Reinecke (1905) Variations sur un thème de Charles Levadé (1892)