Par MANTOVANI BRUNO. La notion de conflit est au centre de mes préoccupations d...(+)
Par MANTOVANI BRUNO. La notion de conflit est au centre de mes préoccupations depuis que j'écris de la musique. Elle a nourri à la fois mon goût pour le genre du concerto, mais aussi pour la spacialisation. Depuis quelques années, j'ai tenté de synthétiser ces deux axes dans l'écriture de pièces où la partie soliste était confiée à plusieurs instruments de même nature (deux pianos dans Si près, si loin (d'une fantaisie) ou trois caisses-claires pour Eclair de lune). Ici, ce sont deux altos qui sont mis à l'honneur. Dans cette oeuvre de longue durée (presque 40 minutes), les deux instruments fonctionnent soit dans une logique de fusion (homorythmie), soit dans des relais rapides qui créent l'illusion d'une ligne mélodique unique animée par le passage d'une sonorité (liée à un espace) à une autre. Le conflit se situe aussi au niveau formel, dans la mesure où certains matériaux sont présentés de façon juxtaposée, sans aucune logique autre que la recherche de contraste. Par un jeu de retours, la forme trouve sa cohérence qui repose aussi sur une relative économie de moyens.
Commande de Radio France (qui a donné la première exécution de l'oeuvre sous la direction de Pascal Rophé le 9 mars 2009), de l'orchestre philharmonique de Liège, et de la WDR, ce concerto est dédié à ses deux créateurs : Tabea Zimmermann et Antoine Tamestit.
Bruno Mantovani / contemporain / Répertoire / 2 Altos et Orchestre