| MURAIL TRISTAN - LES
NEIGES D'ANTAN -
CONDUCTEUR Conducteur Lemoine, Henry
Une de mes premières pièces pour orchestre s'intitulait Altitude 8000. J'avais...(+)
Une de mes premières pièces pour orchestre s'intitulait Altitude 8000. J'avais eu, alors, l'occasion de survoler les Alpes un matin d'hiver, entre Paris et Nice, et j'avais été fasciné par le spectacle des montagnes enneigées, rosies par le soleil matinal. Le mouvement lisse de l'avion contrastait avec les sommets tourmentés et déchiquetés. Toutes ces sensations devinrent les textures musicales d'Altitude 8000 (8000 se référait bien sûr à l'altitude de vol de l'avion). Cette pièce était la pièce un peu maladroite d'un étudiant en composition musicale... mais j’ai aimé revenir sur ce sujet, et essayer de célébrer à nouveau la vision des glaciers et neiges éternelles. Hélas, depuis l'époque où Altitude 8000 fut écrite, neiges et glaciers ont commencé à fondre... Je pense par exemple au glacier de La Meije (que Messiaen aimait tant, et que j'ai souvent contemplé) : il a régressé de plusieurs centaines de mètres, on voit encore son ancienne trace parmi les rochers. Mais où sont les neiges d’antan ? s’interroge François Villon au XVème siècle, dans un vers devenu célèbre et souvent répété, utilisé de maintes façons. La question de Villon était rhétorique, mais on peut l’interpréter aujourd’hui de manière très littérale... où sont donc en effet les neiges d’antan ? Les images sonores de la pièce : grands espaces, tintements de la transhumance (grâce à l’analyse spectrale des tintements multiples et rythmés des cloches des troupeaux de vaches), brillance des altitudes, mais, en contraste, dégels et effondrements... Tristan Murail / Partitions classique / Ensemble et orchestre / Conducteur / LEMOINE
58.00 EUR - vendu par Woodbrass Délais: En Stock | |
| PEPIN CAMILLE - FEUILLES
D'EAU DE SILVACANE -
QUATUOR A CORDES Conducteur BILLAUDOT
Co-commande du Festival de Quatuors du Lubéron et de Mondsee Musiktage. Cr...(+)
Co-commande du Festival de Quatuors du Lubéron et de Mondsee Musiktage. Création du 25 août 2019, à l’abbaye de Silvacane dans le cadre du Festival de Quatuors du Lubéron, par le Quatuor Auryn. Feuilles d’eau de Silvacane est une œuvre pour quatuor à cordes dédiée au Quatuor Auryn. Créée durant l’été 2019 à l’Abbaye de Silvacane dans le sud de la France, la pièce fait tout d’abord écho aux motifs ornementaux typiques des abbayes cisterciennes du XIIè siècle appelés les « feuilles d’eau ». Il s’agit de feuilles qui s’évasent et se replient en volutes, décorant les chapiteaux de colonnes qui portent les retombées des voûtes. Ces sobres motifs m’inspiraient déjà un matériau musical à transformer durant toute la pièce. Mais le titre fait aussi référence au magnifique travail de Fabienne Verdier [1] dans ses Feuilles d’eau de Silvacane (2004) : une série de six toiles de 46 x 27,5cm réalisées avec de l’encre, des pigments et du vernis. Elle représente six feuilles d’eau à l’encre noire diluée sur fond gris (la pierre de Silvacane). Un petit carré rouge représente l’alchimie - le feu intérieur menant à la transcendance - sur chacune des toiles. Pour la coloriste et l’amoureuse des textures instrumentales que je suis, la technique de Fabienne Verdier est fascinante. Elle s’inspire du style calligraphique chinois intitulé l’herbe folle : impression fugitive, improvisation extravagante née d’une pulsion intérieure. Cette démarche artistique trouve résonance en moi car le « déclic » amenant l’idée qui va irriguer toute une pièce se fait toujours de manière surprenante. Je ne sais jamais véritablement comment cette idée abstraite a soudain pu devenir concrète et couchée sur le papier ! Pendant l’écriture de cette pièce, j’avais donc à l’esprit cette sobriété des abbayes cisterciennes et les images de cette encre diluée, liquide et diaphane, sur les toiles de Verdier. Mais j’ai bien sûr pensé à la feuille de la nature elle-même ! J’ai cherché diverses palettes de couleurs et de grains pour habiller la sonorité du quatuor à cordes et nourrir la matière comme la sève nourrit une plante. J’ai utilisé un matériau organique se régénérant et se renouvelant sans cesse. Il inonde toute la pièce au fil des images que j’avais. Tout d’abord, celle de l’aube fraîche et brumeuse et des gouttes de rosée qui perlent sur les feuilles (pizzicati du début) ; des reflets irisés du soleil naissant sur les feuilles ; des rayons de lumière faibles et instables qui tentent de percer à travers les feuillages (trémolos d’harmoniques). Ces derniers se font de plus en plus insistants pour émerger de ces aplats fondus à la texture bruissante et dont le reprises d’archet sont imperceptibles. Le grain change (sur le chevalet, sur la touche, flautando, ricochets) comme la lumière varie de couleur et d’intensité au cours d’une journée. Ce sont autant de touches impressionnistes qui se fondent et se diluent dans la matière. Elles laissent place à une partie centrale brillante et dansante à la pulse inépuisable, célébrant ainsi la force mystérieuse et vitale de la matière végétale toujours en transformation. La pièce se termine par l’éclat de la lune se levant sur les jardins de Silvacane, baignant ainsi les feuilles d’eau de cette lueur crépusculaire. Camille Pépin Cette pièce a été achevée en mars 2019 à la Maison Messiaen lors de la résidence en partenariat avec l’Agence Iséroise de Diffusion Artistique. / Partitions classique / Ensemble et orchestre / Conducteur / BILLAUDOT
44.70 EUR - vendu par Woodbrass Délais: Sur commande | |
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