Concrétions'' est une suite de 4 mouvements pour piano et synthétiseur (non obligatoire), ce qui permet 2 versions assez différentes, le texte restant le même, Nous restons dans l'univers du mystère,,,crainte,,,rêve,,,espoir,,, ''Ne sommes-nous pas un agrégat d'individus formant un seul bloc, l'Humanité ?'', Telle est l'idée générale du titre de la pièce,La technique et la richesse du piano sont ici exploitées, du très grave au suraigu, dans un style atonal indépendant, dans lequel s'impose ''le Son-Relief'' qui consiste à renforcer les nuances et les contrastes, comme, par exemple, le jeu avec pédale f opposé à celui du ''sans pédale'',L'oeuvre est ainsi à 3 dimensions : c'est comme une suite d'images, un film, avec un premier plan (net et précis) et un arrière plan, ou fond sonore (plus flou), Ce fond sonore, vivant par le jeu d'un instrumentiste, est fait, suivant la version choisie, par le synthétiseur - il serait préférable que les timbres de cet instrument sortent par les enceintes de la sonorisation d'un auditorium , ''entourant'' ainsi les auditeurs, Cette oeuvre est assez difficile, d'une part, par un texte précis avec une succession de mesures irrégulières et des formules rythmiques complexes, et, d'autre part, par sa mise en place, 1 Modéré (04:00)2 Modéré (03:00)3 Animé (02:30)4 Modéré (03:30)? / Piano Et Ensemble

Par JARRELL MICHAEL. Modifications a été écrit pour l'Ensemble Contrechamp et pour Claude Helffer. La partition fait directement allusion au roman de Michel Butor, et s'inspire de quelques uns de ses principes: modification des différents temps, modification d'une situation en rapport avec une constante, modification de celle-ci, modification de l'itinéraire même du soliste dont l'écriture se transforme peu à peu afin de rejoindre celle de l'ensemble. Michael Jarrell Lorsque je compose, je suis confronté à des choix qui affectent la succession immédiate des événements ou le décours de la forme: une fois un chemin choisi, on ne peut revenir en arrière. En ce sens, la composition ressemble à un système arborescent: un motif, une 'Gestalt' peuvent se développer de différentes façons. Certains éléments d'une oeuvre peuvent servir de germe à une autre oeuvre. C'est ainsi que des liens profonds existent entre les pièces enregistrées ici: Trei I, Trace-Ecart, Modifications (...) Cette idée des notes répétées impliquait d'autres formulations, que je décidai de mettre à jour avec Modifications. J'ai établi dans cette oeuvre une sorte de cycle de développement à partir de deux éléments contraires ayant comme axe principal des notes répétées: ainsi l'auditeur peut-il suivre les transformations allant de la note tenue à des groupes d'appoggiatures, en passant par le trille et différentes sortes de figurations rapides. Ces éléments sont, au départ de la pièce, superposés. Ils ont également une fonction de 'signal', et articulent les différentes parties de l'oeuvre du point de vue formel. Plus qu'un jeu d'écriture, un tel travail est lié aux phénomène psychoacoustiques et à la recherche d'un langage il vise à une formulation que l'auditeur peut saisir, à une adéquation satisfaisante entre langage et perception basée sur l'utilisation d'éléments repérables tels que motifs, hauteurs gelées, gestes musicaux. De même que je n'ai pas l'intention de faire table rase du passé, je ne désire pas construire chaque pièce à partir d'un point zéro. Ce qui importe au contraire, c'est de travailler avec des éléments que je maîtrise de mieux en mieux, d'atteindre à une certaine fluidité, et d'établir une continuité significative entre les oeuvres. Fasciné par des artistes qui, comme Giacometti ou Varèse, travaillent sans cesse la même idée, je conçois mon propre développement comme une sorte d'auto-analyse. Michael Jarrell, extrait du texte de présentation du disque Accord / contemporain / Date parution : 1987-01-01/ Répertoire / Piano et Ensemble