Par MANTOVANI BRUNO. Une large partie de ma production dans le domaine de la mus...(+)
Par MANTOVANI BRUNO. Une large partie de ma production dans le domaine de la musique de chambre est consacrée à des effectifs 'historiquement référencés'. En effet, outre le quatuor à cordes dont le patrimoine est immense mais qui est aussi une formation très prisée dans la création actuelle, je me suis consacré régulièrement aux genres de la sonate avec piano, au trio avec piano et à d'autres combinaisons instrumentales bien plus en vogue aux XVIIIe et XIXe siècles qu'aujourd'hui. Après un quintette avec piano, un autre à deux altos, c'est en 2016 le quintette à deux violoncelles qui a attiré mon attention.
Le modèle schubertien a été évidemment présent à mon esprit pendant toute l'écriture (il s'agit d'aiIleurs de mon troisième opus faisant référence à ce compositeur, après Mit ausdruck pour clarinette basse et orchestre et Huit moments musicaux pour trio avec piano). Si dans une des sections lentes on peut reconnaître les pizzicati issus de l'Adagio de mon illustre collègue, la musique est assez éloignée du Quintette en ut. Cette pièce tente d'unir dans un même élan lyrisme et énergie, gestes instrumentaux naturels et abstraction. La forme tend vers une certaine continuité, soit par la mise en place de processus linéaires (transformations rythmiques, 'morphing' harmonique) soit par le tuilage entre des idées musicales contrastées. Les séquences les plus lentes ne visent à créer aucun sentiment de statisme : en général, la texture est animée par des trémolos, des batteries, les longues durées d'attente (notion très schubertienne) étant toujours habitées par le mouvement. Au milieu d'une texture généralement très dense et très monolithique, de nombreux soli renvoient au genre du concerto grosso.
Le Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles est dédié à Henri Demarquette et au Quatuor Danel.
Bruno Mantovani/ Répertoire / 2 Violons, Alto et 2 Violoncelles