'Ma grand-tante s'appelait Valentine. Elle était née le 4 février 1888. A l'Ã...(+)
'Ma grand-tante s'appelait Valentine. Elle était née le 4 février 1888. A l'âge de 96 ans, elle se sentit fatiguée de vivre. Mais elle s'était fixée un but: devenir centenaire. A l'agonie peu avant ses 100 ans, elle revint à la vie pour demander: 'Combien de jours reste-t-il ?' Il restait six jours. Elle a murmuré: 'Je tiendrai. Je tiendrai'. Elle est morte le 4 février 1988. Pour son faire-part de décès, elle avait choisi ce verset de la bible: 'Elle a fait ce qu'elle a pu'. Avant de mourir elle avait brodé un drap à mes initiales. Je l'offris à mon ami Hervé, alors gravement malade, en souvenir de cette nuit, lointaine déjà , où il avait refusé de partager mon lit. Je l'invitai à dormir un peu avec moi. Et puis, j'aimais à croire qu'ayant été brodé par une femme devenue centenaire grâce à une volonté farouche, ce drap, auréolé de foi, lui transmettrait sa force' (Sophie Calle, Des Histoires vraies - Actes Sud).Le cri de l'étoffe n'est pas une illustration du texte de Sophie Calle. Mais il résonne en creux dans mon travail sur les étoffes. Cette pièce est dédiée à Gérard Pesson.Colin Roche2 exemplaires de cette partition constituent le matériel / Violon Et Violoncelle