| Panorama, Particolari E
Licenza (PESSON GERARD) En Français Alto, Voix d'Alto et Ensemble [Partition] Lemoine, Henry
Par PESSON GERARD. Berlioz n'a pas aimé Rome, ni la villa Médicis, où il éta...(+)
Par PESSON GERARD. Berlioz n'a pas aimé Rome, ni la villa Médicis, où il était parti à contre-coeur. Il trouvait la ville étouffante et provinciale, la Villa étriquée académique et trop seigneuriale. Il est donc allé chercher ailleurs ce qu'il a appelé son 'Italie sauvage', une Italie de ciels, de vents, de pluies, de ruines ensauvagées, de montagnes, de bourgades à flanc de roches. En romantique qui vit des éléments, il n'emportait dans ses nombreuses virées à Tivoli, Subiaco ou aux Castelli Romani, qu'un carnet, un fusil et sa guitare, dormant parfois à la belle étoile, cherchant parfois la compagnie des petites gens, se faisant l'ami de quelques bandits au grand coeur, mais plus souvent épris de solitude.
Il y a eu effet-retard de l'Italie dans l'oeuvre de Berlioz. Le temps de développer, par une archéologie rétrospective, les impressions assimilées, et, pour une grande part, de réinventer un pays, certes vécu mais tout autant fantasmé. Ce pays-là, qui n'est donc d'aucun pays, deviendra la dorsale de beaucoup de ses oeuvres: Benvenuto Cellini, Béatrice et Bénédict, Roméo et Juliette, Carnaval Romain etc., et surtout Harold en Italie.
Harold reprend la manière autobiographique qui faisait, entre autres, l'originalité de la Symphonie Fantastique. Utilisant le héros byronien, Childe Harold, Berlioz livre en musique un scénario qui commande le cadrage panoramique. On peut parler d'une réappropriation par un héros prête-nom de ses propres sensations relevées sur le motif (processus du plein air à l'atelier qu'effectuaient aussi les peintres, ses collègues de séjour en Italie). C'est cette dualité paysage réel/paysage rêvé que veut traiter la partition Panorama, particolari e licenza ('Panorama, détails et licence') écrite à la demande de Christophe Desjardins.
De la même manière que j'ai utilisé parfois des musiques préexistantes pour chercher ma propre musique (Nebenstück/Brahms/filtrage, Wunderblock/Bruckner/effacement), j'ai voulu ici détailler la notion de champ que Berlioz manie de façon véritablement pré-cinématographique. Ce qui se rapproche de nous (un détail infime perdu dans le tutti), ce qui s'en éloigne, ce qui nous parvient encore - un travelling qui devient arrêt sur image, un cadrage resserré, le fondu de deux perspectives. Panorama, particolari e licenza est, en ce sens, une sorte de making of , comme on dit aujourd'hui, de ce modèle génial, partition hirsute, fruste, mais tout à la fois riche, hautement inspirée. Harold en Italie traduit cette sauvagerie que Berlioz voulait rendre en musique, combinat de sensations, de révolte et d'exaltation: un son capté puis stylisé, avec effets de réel devenant sous sa plume des trouvailles, de véritables effets spéciaux dont peu de musiciens avant lui avaient eu l'intuition.
A la demande de David Jisse et de la Muse en circuit, j'ai ajouté une partie électronique qui a été conçue par Laurent Sellier. Cette partie, essentielle, est une manière de réaliser concrètement ce qui est en filigrane dans Harold, la transmutation de toute expérience éprouvée en un véritable clavier de sensations.
Le percussionniste de Panorama, particolari e licenza est une sorte d'accessoiriste bruiteur. Il reformule concrètement le réel purement rêvé, mais d'une manière que j'ai voulue parfois dérisoire et délibérément 'bricolée', comme un travail magique qui puisse donner sens à cette vérité véhémente, incessamment recyclée, qui faisait tout l'art de Berlioz.
La question du soliste est importante dans Panorama, particolari e licenza. Il est tout à la fois le point de vue, la subjection, celui qui dit je, comme il est aussi le sujet de l'autofiction. Tout en étant central, il est égaré, parfois noyé dans le méta-instrument du récit. Au moins c'est ainsi que je l'ai traité, car il maille les instruments ensemble, prenant toutes les bribes du discours, abdiquant souvent ce qu'il y a de performatif dans la place du soliste romantique. Il est ici doublé par une voix d'alto de manière à rendre ce fading du sujet, ainsi que cette prise de parole par le texte poétique toujours central dans l'oeuvre de Berlioz.
J'ai expliqué les deux premiers mots du titre. Le dernier renvoie aux licences que je prends par rapport au modèle, mais aussi à cette forme musicale du XVIIIe - La Licenza - qui était une manière d'hommage à un personnage d'influence. Con licenza était aussi une façon d'indiquer une liberté dans l'interprétation (c'est bien ici le sujet: la transcription est un écart), le tempo ou dans l'ornementation. Con alcune licenze écrit Beethoven au début de la fugue de l'opus 106.
Panorama, particolari e licenza suit assez fidèlement, quant au déroulement du moins, trois mouvements d'Harold en Italie.
I - Aux montagnes: On y entend des bruits de vent, de ruisseaux, des sons de guitare et de harpe de voyage. Des bribes non linéaires du Childe Harold de Byron.
II - Marche (moissonneurs et angélus): Il s'agit de pèlerins dans l'original. Toutefois, Berlioz a été précis sur le souvenir qui a déclenché ce tableau dans sa musique. Ce sont des moissonneurs qui rentrent le soir au village en chantant une prière. J'ai choisi ici l'angélus, qui est devenu une véritable icône dans la peinture de ce siècle-là. On y entend donc des fragments chantés en latin. Le percussionniste joue de la faux. Car la mort n'est jamais loin dans l'imaginaire byronien et non moins berliozien. C'est aussi une référence à d'autres 'scènes aux champs' passées dans l'imaginaire collectif. Je ne peux cacher que moissonneur m'a soufflé aussi moins sonneur.
III - Sérénade (une chanson des Abruzzes): C'est le mouvement le plus 'stylisé'. On y entend une véritable chanson en dialecte des Abruzzes où est évoqué la fameuse lontananza: à la fois espace résonnant d'une montagne à l'autre, mais aussi éloignement, séparation de deux amants. C'est un chant sur la construction du futur et la désillusion amoureuse que Berlioz a pu entendre et dont il a pu méditer le poème, bien qu'il ne s'en soit pas musicalement inspiré. Mais l'esprit, qui combine la mélancolie, un rien de malice, d'inquiétude et de doute tout berlioziens, est gardé dans ce mouvement, jusque dans les paroles de la chanson:
O hirondelle qui vole sur Potenza
Salue-le pour moi, c'est mon espoir
Demande-lui ce qu'il fait, ce qu'il pense,
Comme il supporte la lontananza
Demande-lui ce qu'il fait, ce qu'il veut
Et comme il supporte la séparation.
Gérard Pesson, septembre 2006 / contemporain / Répertoire / Alto, Voix d'Alto et Ensemble
76.10 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| La Métamorphose
(LEVINAS MICHAEL) En Français Soli, choeur mixte et accompagnement Soli, chœur mixte et orchestre [Partition] Lemoine, Henry
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur ...(+)
Par LEVINAS MICHAEL. Précédé de Je, tu, il, prologue à La Métamorphose sur un texte de Valère Novarina.
Au sortir d'un rêve agité, Grégor Samsa s'éveille pour vivre un véritable cauchemar, celui de sa transformation en énorme cancrelat. Tout le monde connaît cette nouvelle de Kafka - elle appartient désormais à nos mythologies contemporaines. L'idée d'en faire un opéra est tellement excitante qu'on en serait presque à se demander pourquoi une telle adaptation n'a encore jamais été tentée. Peut-être parce que la perspective donne le vertige et que l'histoire elle-même semble veiller à sa propre irreprésentabilité ?
Il aura fallu attendre près d'un siècle pour que le texte se métamorphose en opéra grâce à Michaël Levinas et à l'équipe artistique qu'il a réunie. Avec Valère Novarina et Emmanuel Moses, le compositeur opère un travail sur la langue pour révéler sa vocalité lyrique. Le chant du 'sopraniste' Fabrice Di Falco et des autres interprètes est ensuite traité par des techniques d'hybridation informatiques [réalisées à l'Ircam, NDLR].
Toujours en quête 'd'une suggestion d'ébranlement dramatique dans la vibration du son' comme s'il y avait un 'au-delà du son dans le son', la musique de Levinas s'ouvre au fantastique. Ce sentiment de l'extraordinaire sera rendu palpable par les instrumentistes d'Ictus, imbattables quand il s'agit de faire advenir des univers inouïs. L'adaptation scénique est confiée à Stanislas Nordey, homme de théâtre insatiable découvreur de textes contemporains. Il s'est également distingué à l'occasion de nombreuses collaborations avec les plus grands compositeurs de notre temps, parmi lesquels Michaël Levinas. C'est en effet lui qui a mis en scène son précédent opéra composé à partir des Nègres de Jean Genet.
www.opera-lille.fr
Vidéo :
http://culturebox.france3.fr
Du lyrique dans la musique de Michaël Levinas
ou le spectre sur la scène
'L'instant du réveil est le moment risqué entre tous : c'est celui où l'on franchit la frontière. Qui devient-on la nuit ? Que s'est-il passé dans le sommeil de Gregor pour qu'il en sorte ainsi changé en monstre ?
Le réveil, c'est toujours l'entrée dans un monde enchanté.'
Yannick Haenel (1)
Le monde enchanté de Michaël Levinas est celui de ce moment risqué où peut naître un drame et, c'est là la partie visible de l'enchantement, des personnages chantent, vivent et meurent. Nous sommes à l'opéra.
Comment le compositeur parvient-il aujourd'hui à relever en musique le défi de la scène ? Quels moyens musicaux convoque-t-il ? Quel monde harmonique et lyrique bâtit-il ? Car pour sonner à ce point juste sur les planches, il faut que le style lyrique du créateur vienne de bien loin, de profond, non pas d'une circonstance, mais de ce qu'il est musicalement, depuis longtemps, de ce qu'il poursuit assidûment dans son oeuvre.
En 2011, avec La Métamorphose, son troisième ouvrage lyrique, Michaël Levinas a montré une nouvelle fois la maîtrise qu'il avait des données de l'opéra : l'opéra comme théâtre, l'opéra comme lieu où l'est ému par le chant, l'opéra comme institution où la création a sa place.
Quand les spectateurs découvrent à l'opéra le personnage de Gregor imaginé par Michaël Levinas, ils ont déjà entendu un prologue. Intitulé Je, tu, il et composé sur un texte somptueux de Valère Novarina, ce prologue se trouve, dans le temps du récit, en lieu et place de la nuit, d'un rêve sans doute, avant le réveil de Gregor. Les spectateurs assistent à une allégorie des énonciations (les pronoms personnels chantent : 'je', 'tu' et 'il' deviennent un instant des personnages), enlevée, très vive, baroque. Le compositeur (celui qui choisit la succession dans le temps des événements du récit lyrique - Michaël Levinas a largement adapté la nouvelle de Kafka) confie à trois sopranos ce prologue. Ainsi le récit de La Métamorphose débute-t-il par autre chose que lui-même, un autre lyrique qui n'est pas le récit, qui n'est pas même un récit, mais qui prépare à l'écoute de la Passion de Gregor qui suit - l'infra-récit est la préfiguration de l'infra-homonidée kafkaïenne mourante que montrera La Métamorphose - avec toute la résonance de ce parti-pris dramaturgique dans l'histoire politique de l'humanité. Ce geste est théâtral autant que musical. Il est très caractéristique de la sensibilité du compositeur pour ce qui, dans la musique, induit le lyrisme, le lyrisme étant entendu ici comme la mise en oeuvre de 'toutes les puissances que recèle le verbe soumis au rythme et à la mélodie' (2). En un mot, la dimension théâtrale de l'opéra n'est pas reniée par Michaël Levinas - au contraire : elle est exaltée.
Toutes les puissances que recèle le verbe aident le compositeur dans son projet lyrique. Si le chant naît du verbe chez Michaël Levinas, il faut considérer que les parties instrumentales aussi naissent du verbe. Aux parties instrumentales s'ajoutent les parties électroniques qui, dans La Métamorphose autant que dans Les Nègres, opéra de 2003 d'après la pièce éponyme de Jean Genêt, donnent au son ce statut irréel, magique nécessaire à tout lyrisme. Elles aussi sont pensées, écrites, composées comme un prolongement des données du langage. Dans La Métamorphose, la polyphonie vient essentiellement de la voix démultipliée de Gregor et cette démultiplication est autant instrumentale qu'électronique. Le chant - émouvant ô combien - de Gregor est un choral, sa voix est intermédiaire, ni la sienne seule, ni une pluralité identifiable. La voix de Gregor participe d'une singularité inaudible - un monstrueux bien au-delà de l'hybride - pour son entourage qui le conduit à mourir (par décence ? par abandon de ses proches ?). Il y eut dans Les Nègres 'un langage tambouriné tissant des liens entre les phonèmes de la langue et la percussion' (3) et dans cette veine, récemment, Le Poème battu - il y eut en 2008 les réussites madrigalistes de Le 'O' du haut et des Trois chansons pour la Loterie Pierrot et Jean Lagresle sur un texte de Valère Novarina - il y eut enfin, pour La Métamorphose, l'acmé (provisoire - telle est l'activité de création) de l'analyse et de la synthèse sonore par ordinateur de la voix parlée et chantée (4).
Comment faire des mots eux-mêmes un chant, un drame, un opéra enfin ? C'est là tout l'enjeu de la poïétique de Michaël Levinas. Le poïen grec, c'est la réponse à la question du faire. Dès Go-Gol (1996) (5) -le titre, Go-Gol est déjà un jeu de décomposition / recomposition du nom de l'écrivain dont est tiré le livret, le compositeur fait du mot le ressort de sa dramaturgie musicale. Il est entré depuis dans le son du mot lui-même et applique au champ de la linguistique une démarche spectrale (6). Ainsi naît son matériau lyrique. Décortiquant les données des hauteurs, des syllabes, phonèmes et morphèmes, Michaël Levinas - avec l'aide d'un outil informatique de plus en plus puissant - en tire des tournoiements, des arabesques, des lignes qui entent une composition destinée à la scène. L'opéra est bien là un lieu de création. La pointe de ce qui constitue la création musicale - à la fois l'oeuvre d'un compositeur qui est la recherche d'une vie et les outils qu'il utilise en les faisant évoluer - est non seulement viable, mais éminemment émouvante à la scène : la palette que s'est constituée le musicien induit bel et bien cette vibration des affects que tout un chacun veut à l'opéra, toutes époques confondues.
'(...) c'est à l'opéra que, paradoxalement, tend je dirais toute oeuvre instrumentale.' déclarait en 1982 le compositeur (7). En effet, l'oeuvre de Michaël Levinas offre de lire les étapes de cette conception et des recherches qu'elle appelle. Ancrée dans le langage, toute adonnée au théâtre, la lyre de Michaël Levinas allie l'exigence créatrice à la séduction parfois vénéneuse d'une émotion dramatisée avec art. Pour l'heure, le compositeur a fait de la syllabe son mystère. Du mystère naît le drame et, sur scène, d'une dramaturgie naît un mystère par lequel le compositeur nous impose son temps, non pas le temps d'un drame, mais le temps intérieur résonant - pour notre plus grand plaisir.
Benoît Walther, novembre 2011
(1) Interview 'Yannick Haenel, pourquoi aimez-vous La Métamorphose ?', parue dans Kafka, La Métamorphose (page II), traduction et présentation par Bernard Lortholary, Garnier Flammarion, Paris, 2010, 103 pages.
(2) Pierre Grimal, Le Lyrisme à Rome, Introduction (p.15), Presses Universitaires de France, Paris, 1978, 304 pages.
(3) Notice de Michaël Levinas pour l'opéra Les Nègres, mai 2002.
(4) Les parties électroniques de Les Nègres et de La Métamorphose ont été réalisées à l'Ircam.
(5) Le compositeur parle alors de 'traitement animal' de la langue française (Autour de Go-Gol : forme, récit, textualité dans l'opéra contemporain, entretien avec Evelyne Andreani, in : cf note 7).
(6) Est spectrale une musique fondée sur l'analyse du spectre du son : découle de cette analyse l'organisation des paramètres musicaux et, in fine, de toute la composition elle-même. Aujourd'hui, les sons analysés peuvent atteindre des degrés de complexité très grands : par exemple, dans le cas de Michaël Levinas, la pénétration du détail d'une énonciation chantée autant que parlée.
(7) Michaël Levinas, 'Qu'est-ce que l'instrumental ?', texte prononcé à Darmstadt en juillet 1982, in Le Compositeur trouvère, Ecrits et entretiens (1982-2002), textes réunis et annotés par Pierre-Albert Castanet et Danielle Cohen-Levinas (p.33), L'Harmattan, Paris, 2002, 428 pages. / contemporain / Répertoire / Solistes, Choeur et Orchestre
101.80 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Le parti pris des sons -
sur la musique de stefano
gervasoni (ALBERA
PHILIPPE) En Français Livres [Livre] Contrechamps
Par ALBERA PHILIPPE. Né en 1962, Stefano Gervasoni s'est imposé comme l'un des...(+)
Par ALBERA PHILIPPE. Né en 1962, Stefano Gervasoni s'est imposé comme l'un des plus remarquables compositeurs de sa génération. Sa musique, rigoureuse et originale, s'est développée de façon très homogêne. Elle conjugue l'exploration de mondes nouveaux avec une relation forte à la tradition.
Avec ce livre, l'un des premiers consacrés à un compositeur de la génération née dans les années 1960, Philippe Albêra s'attache à confronter la musicologie aux problêmes contemporains. L'étude se veut engagée, subjective et réflexive, en dialogue avec une oeuvre qui représente notre époque tout en lui opposant une résistance d'ordre poétique.
L'auteur fait apparaître la rigueur et l'originalité de la musique de Stefano Gervasoni, la continuité de son développement, comme sa position à l'écart de tout mouvement et de tout mot d'ordre. Il dévoile les significations encloses dans les oeuvres, où se jouent des questions éthiques qui posent la question de la responsabilité du compositeur. Il souligne aussi son dialogue soutenu avec la poésie et avec la tradition, qui inclut la confrontation avec certains idiomes populaires. / Broché / Livre / Livres
28.00 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: En Stock | |
| Mantovani Bruno -
L'autre Cote - Soli,
Choeur, Orchestre - Chant
and Piano Soli, choeur mixte et accompagnement Soli, chœur mixte et piano Lemoine, Henry
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique...(+)
Commanditaire L'Etat et l'Opéra National du Rhin Notice Un opéra fantastique d'après le roman d'Alfred Kubin, Die andere Seite Le livret a été tiré de L'Autre côté d'Alfred Kubin, traduction française de Robert Valençay revue par Christian Hubin (José Corti, 2000) Musique de Bruno Mantovani Livret de François Regnault (avec la collaboration de Bruno Mantovani) J'avais lu il y a longtemps L'Autre côté d'Alfred Kubin, dont le titre m'intriguait. J'avais dû voir des illustrations étranges, visiblement expressionnistes, audacieuses et cauchemardesques de l'artiste, et je m'étonnais qu'il eût écrit un roman. Le roman, assez vite, me saisit, puisqu'il racontait comment le héros, qui semble bien n'être autre que l'auteur, car il est comme lui dessinateur et a comme lui vécu à Salzbourg, se fait inviter par un ancien camarade de lycée dans un empire en lointaine Asie dont il est devenu le chef, et qu'il s'en va donc de l'Autre Côté, où commencent les aventures... On me fit rencontrer Bruno Mantovani, qui avait la commande d'un opéra, de la part de Nicholas Snowman, pour l'Opéra du Rhin. Nous nous sommes vus ensuite à plusieurs reprises, et je n'eus pas de mal à m'entendre avec ce compositeur moderne, dont les oeuvres que j'ai écoutées de lui me plaisent, qui connaît comme pas un - et de l'intérieur - toute l'histoire de l'opéra - et qui, en outre, comptait bien éviter quelques-uns des écueils sur lesquels nous tombions d'accord que l'opéra parfois s'échoue : sans mépris pour qui que ce soit, mais sans fausse modestie non plus. J'aimais l'opéra, depuis que j'avais vu Maria Callas en chanter deux, et depuis ma participation cinq ans comme dramaturge, ou ne je sais quoi, avec Patrice Chéreau à Bayreuth, et j'avais écrit un livret pour Georges Aperghis, avec qui j'ai eu le bonheur de travailler plusieurs fois. Sans parler d'un autre livret pour un autre opéra à venir. Mais étant essentiellement introduit dans le théâtre, je mesurai combien Mantovani sait que l'amour du théâtre, dont il est un excellent spectateur, est bien souvent le schibboleth qui départage les grands compositeurs d'opéra des autres. Le sujet On ne trouve pas forcément tout de suite un sujet de livret, et ensuite, on ne trouve pas forcément le livret de ce sujet. Nous envisagions quelques pistes, nous nous y engagions, et puis nous n'allions pas loin, ou c'était sans issue. D'entrée de jeu, nous étions convenus d'éviter la reprise d'un mythe ancien, fût-il grec ou amérindien, nous mesurions l'extrême difficulté de trouver un mythe moderne - cela ne s'invente pas - et nous répugnions aussi à prendre un sujet qui s'appliquât à l'actualité politique, faute de certitudes, ou plutôt par la conviction qu'on ne traite pas aisément des malheurs du monde, ou du moins, pas aussi frontalement que certains se l'imaginent. Les Soldats de Zimmermann, par exemple, parviennent à une telle portée esthétique et politique parce qu'il est passé par une pièce de Lenz, qui raconte des événements du XVIIIe siècle, Helmut Lachenmann est parvenu à une oeuvre poignante et d'une extrême beauté avec sa Petite Marchande d'allumettes pour parler du gauchisme, à partir d'un écrit de Gudrun Ensslin, parce qu'il est passé par un conte d'Andersen et par des textes de Léonard de Vinci. Je me suis alors souvenu de L'Autre côté, que j'ai relu, et Bruno et moi sommes vite tombés d'accord que cette oeuvre pouvait d'autant plus fortement nous inspirer que l'atmosphère d'inquiétante étrangeté, de fantastique et de décrépitude, très réussie, dans laquelle l'oeuvre est plongée, était au service d'une cause imaginaire, fabuleuse, invraisemblable, mais qui pouvait fonctionner comme une grande et terrible allégorie politique : l'Empire du Rêve, créé de toutes pièces par un richissime illuminé, Claus Patera, condisciple, donc, du dessinateur, constitué par des restes ramassés ou aux quatre coins du monde, dans une région nauséeuse et miasmatique, dont l'idéal promis au début se révèle vite une imposture, sans qu'on sache à qui la faute, car on apprendra que le dictateur lui-même, qu'on ne voit presque jamais, n'y croit plus guère, et combine dans sa personne les traits d'une adolescence angélique, d'une sénilité précoce et d'une espèce de déphasage complet d'avec ce qui se passe dans son Empire. Et pourtant, ce n'est pas faute qu'il n'ait des partisans fanatiques dans la population bizarre de la ville de Perle, capitale de l'Empire. Lorsqu'un Américain tout aussi richissime viendra prendre le défi de le renverser et de s'arroger le gouvernement de l'Empire, peut-être convient-il que vous n'y voyiez pas aussitôt quelque arrangement d'événements récents, non seulement parce que ce roman fut écrit en 1908, avant même ceux de Kafka (que Kubin rencontra d'ailleurs plusieurs fois, et qui restait perplexe devant L'Autre côté), mais aussi parce que l'imaginaire fantastique et la vision poétique de l'auteur viennent hanter le récit de formes et de couleurs venues d'un autre monde : des profondeurs de l'inconscient, sûrement, à une époque où on lui en supposait encore - du fond d'une Angoisse dont on devine que l'auteur est incessamment traversé - mais surtout d'une capacité plastique de rêverie qui franchit constamment la barrière supposée étanche entre l'écriture et le dessin - et si Kubin ne manque pas d'illustrer son propre livre, lui aussi, d'inquiétants dessins étranges, on admire d'autant plus sa virtuosité que les deux techniques qu'il pratique ici de conserve se défendent très bien chacune indépendamment l'une de l'autre. Comme Holbein illustrant Erasme, comme le Goethe du Voyage d'Italie, comme Kipling s'illustrant ses Histoires comme ça, rares exemples. Le livret Je me suis vite dit que ce serait évidemment à la musique de prendre en charge l'imaginaire et le fantastique, et que les indications scéniques du livret, issues toutes du livre, ne seraient là que pour suggérer ce que le compositeur pouvait lire aussi bien que moi dans l'ouvrage. Mais je me suis dit aussi que puisqu'il y aurait des personnages - nous en avons réduit le nombre - et qu'ils parleraient, c'est-à-dire chanteraient, il fallait prendre le plus grand soin qu'avec assez peu de paroles, on puisse suivre exactement l'histoire, la psychologie des personnages principaux (et ici j'utilise à dessein le vocabulaire le plus conventionnel, non pas pour rassurer le réactionnaire et inquiéter l'avant-gardiste, mais parce que chanter des paroles est la matière même de l'opéra), le cours des événements, en même temps que les transformations, métamorphoses, catastrophes et l'apocalypse d'un Empire démoniaque, suscitées sans doute, au-delà de son tyran, par des forces innommables. Si je lui faisais parfois part des représentations musicales ou rythmiques de certaines scènes qu'il avait la gentillesse d'écouter et de transposer dans son art, Bruno Mantovani était en retour plus qu'attentif à la moindre des répliques à mettre en musique, entendant d'une oreille de théâtre ce qui peut se dire, se chanter, se mi-dire, etc. (il y a bien des façons, depuis longtemps, dans l'opéra ou dans le théâtre musical, de dialectiser en musique la différence du parler et du chanter, opposition qui reste opératoire dans son principe, mais qui s'ouvre depuis au moins Schönberg à des variations infinies). Pour la composition d'ensemble, je sais combien l'harmonie, le contrepoint éventuel (il y a un choral !), le rythme, les timbres peuvent, chez un musicien exigeant, s'engendrer, sinon se déduire, à partir de structures simples ou complexes, de sorte que l'écriture, et, donc aussi la perception, consciente ou inconsciente, d'une oeuvre ne se fassent pas au seul fil du récit, ni en fonction du seul effet, même si, au dire de plusieurs compositeurs que j'admire, l'opéra, par sa nature théâtrale, sa spatialité et sa temporalité spécifiques, demande moins de rigueur apparente que d'autres formes d'écriture. Aussi n'ai-je pu m'empêcher, même dans ce qui n'est que le livret, de suivre ou de m'imposer des structures, elles, fort simples, dans l'organisation des scènes, de leurs rapports de ressemblance ou de dissemblance, de leurs correspondances thématiques, - contrastes, répétitions, citations, allusions - d'autant que la fable principale conte la substitution symétrique, jusque dans son affrontement corporel, entre le Maître de l'Empire et l'Américain qui le renverse. L'hybride Il était aisé, en ce sens, de diviser l'oeuvre en deux actes (même si le roman a davantage de parties et de nombreux chapitres), avec un Prologue et un Epilogue : grandeur et décadence de l'Empire du Rêve, conclura-t-on, même si l'intérêt de ce conte est justement de montrer que tout est déjà pourri dans le Royaume de Perle, et que le salut venu d'ailleurs ne fait que liquider la pourriture ! Oui, l'oeuvre de Kubin, aussi bien dessinée qu'écrite (il a écrit plusieurs autres nouvelles), est foncièrement pessimiste. Lorsqu'il a constaté, moins l'horreur du monde que la capacité qu'a le sommeil de la raison d'enfanter des monstres, pour reprendre la formule de Goya, un peintre qu'il aimait, il lui reste à les lâcher en les dessinant. Si Dieu a créé le monde, Claudel pensait qu'il fallait le lui restituer en louange et en poésie, ou en drames dans lesquels le pire ne fût pas toujours sûr. Si le Diable a fait le monde, dirai-je que Kubin pense qu'il faut lui restituer l'histoire de ses calamités et lui tendre le miroir de ses immondices ' La dernière phrase de L'Autre Côté nous donne une étrange réponse : Le démiurge est un être hybride. Tout un roman de quelques centaines de pages pour parvenir à cette phrase peu claire, digne des Gnostiques des premiers siècles du Christianisme ! Mais la phrase peut aussi bien s'éclairer de ce qu'on a dit : puisque le monde semble mauvais, il faut au moins, pour que le pire n'en soit pas toujours le plus sûr, muni de son carnet de croquis, en faire le relevé régulier, en tenant par l'art le malheur à distance, et en mesurant constamment que le démiurge qui a raté le monde, ne pouvait pas faire mieux, qu'il y a en lui du meilleur et du pire, en bref qu'il est hybride ! Mais hybride après tout comme l'homme lui-même, sa victime et son destinataire - ou plutôt, son dessinateur ! Claus Patera, est en effet un personnage dont on ne sait s'il a gardé son innocence ou s'il est déjà complètement abîmé, intrinsèquement, physiquement et spirituellement hybride, à mi-chemin entre le réel et l'irrationnel, habité de forces obscures ou de pulsions obscènes et morbides, mais l'Américain Hercule Bell, un peu décrit comme un Américain digne de Jules Verne, est pris lui aussi dans une dangereuse oscillation entre le philanthrope vantard et le tyran sanguinaire ! Si donc a lieu le Jugement dernier, car aucune apocalypse n'est à écarter, à défaut de nos fautes, nous montrerons nos pulsions, et pour défendre notre prochain ne sachant dessiner, nous arborerons les illustrations par nous de ce monde où nous avons été jetés. Et si le feu ou le déluge anéantissent toutes choses, peut-être restera-t-il au moins quelque part un trait sur le papier, carbonisé ou délavé. A l'ancien camarade de classe, au dictateur hybride, à cet Américain sauveur lui-même si douteux, et qui font couple à la fin dans une espèce de répugnant coït, s'ajoutent donc le couple principal, Kubin - nous l'avons appelé ainsi, bien que l'auteur de le nomme pas - et sa femme. Nous avons, autour d'eux, réduit à trois les personnages qui les entourent, le Coiffeur-philosophe, qui leur sous-loue un appartement, l'Editeur qui passe un contrat avec le dessinateur, et le médecin Lampenbogen, qui soignera Madame Kubin et accompagnera le mari veuf jusqu'à la fin. Les autres personnages sont des comparses, mais il y a le Choeur, qui a une grande importance, et qui compose le peuple entier de Perle, versatile, monstrueux, prêt à tout, morbide et orgiaque, auxquels s'ajoutent mammifères, serpents et insectes, qui sont peut-être des hallucinations, mais dans un monde fantastique, le cauchemar et la réalité se confondent. Le dessinateur La fin de l'aventure se solde pour Kubin par un rapatriement suivi d'un internement. Il serait alors aisé d'en conclure, comme on le fait souvent dans des cas semblables, que toute cette aventure n'aura été qu'une immense hallucination. Outre que ce n'est pas l'idée d'Alfred Kubin, l'auteur réel du livre, cela ne changerait guère la représentation qui en résulterait sur la scène d'un opéra, où ce qu'on voit, que ce soit la vision d'un Faust ou celle d'un Hoffmann, passe forcément pour réel. Le public ne croit que ce qu'il voit et ce qu'il entend, plus qu'ailleurs, il croit tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend, et c'est lui qui a raison. Surtout, j'aime fort que les dernières paroles de Kubin reviennent à dire que désormais, il passe ses meilleures heures avec du papier, des crayons et des bâtons d'encre de Chine... plus proche de l'artiste rêveur, du voyant... Et ce qu'il représentera désormais s'inspirera donc de cette espèce de cosmologie duelle qu'il évoque à propos de Patera : L'attraction et la répulsion... les pôles de la terre... le jours et la nuit... le blanc et le noir... Le blanc et le noir ! Voilà tout le manifeste esthétique de l'illustrateur expressionniste à qui nous devons, disséminées dans des musées et des livres, ces gravures, reconnaissables entre toutes, devant lesquelles nous nous défendons mal d'un malaise devant les souffrances aisément devinables d'un artiste plus écorché que les autres - la guérison par l'art ' Sa vie, racontée par Kubin lui-même ne nous incite pas à conclure ainsi. Là où nous sommes confrontés à la névrose étrangère et toute constituée, écrit Freud à peu près à l'époque même où Kubin écrit L'Autre côté, dans la vie nous appellerons le médecin et tiendrons la figure pour inapte à la scène. Pourtant, sans remontrer à Jérôme Bosch, à Goya, en tout cas à tous ceux que Kubin admira, jusqu'à Odilon Redon et James Ensor, une bonne partie des oeuvres offensives du XXe siècle n'ont-elles pas consisté, malgré les réticences de Freud, à tirer un peu de jouissance de beaucoup de souffrance, et sans réveiller en nous forcément sadisme et masochisme, à nous inviter, à défaut de pâmoisons devant la beauté, ou de complaisances avec la douleur, à de la compassion devant cette souffrance ' L'oeuvre de Kubin n'est pas exempte de bonté lorsqu'il prend pour finir pitié de son persécuteur moribond, et qu'il va jusqu'à trouver de la beauté à son cadavre : L'image d'un dieu antique ! Comme il est beau ! - mais il y a encore, dans cette oeuvre, une autre source de plaisir dont nous souhaitons que l'opéra la fasse aussi sourdre pour le spectateur, c'est une espèce d'humour rocambolesque et glauque qui rend souvent les pulsions des personnages burlesques, leur sexualité, franchement saugrenue, leurs extases, ridicules ! Telles sont quelques-unes des questions que le musicien et le librettiste se sont d'abord posées, avant le metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, qui a si intimement adhéré au projet aussitôt qu'il l'a connu et qui y a fait entrer de plain pied ses collaborateurs - telle est cette étrange entreprise qu'il nous plaît à tous trois de regarder encore aujourd'hui comme risquée. Vérifier que le public voudra bien courir le risque avec nous est notre plus cher désir. François Regnault Presse Bruno Mantovani aborde, à bientôt trente-deux ans, son premier opéra avec l'ambition de rendre au fantastique du roman d'Alfred Kubin (1877-1959) sa force originale et son étrangeté narrative. L'Autre côté, fable sans morale, met en scène l'Empire du rêve, absurde refuge contre tout progrès, qui plonge dans le chaos après avoir été soustrait à la dictature de son chef Patéra. Récit admirable et visionnaire, accompagné par l'auteur d'effrayantes illustrations, il a marqué l'Europe centrale littéraire et artistique du début du XXe siècle. Bruno Mantovani, associé au dramaturge François Regnault et au metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota, cherche à rendre le mouvement perpétuel de cet effondrement. L'orchestre y est vaste et brillant, incluant six percussions dont le rôle est d'élargir l'espace sonore. Le choeur - cette masse grouillante proche des images apocalyptiques de Kubin - mobilise et anime la scène. Les rôles solistes enfin se répartissent autour du narrateur, Alfred Kubin lui-même, personnage central emporté dans ce drame sans fin. Cette création mondiale constitue l'élément fédérateur du portrait consacré au jeune compositeur français par Musica, en collaboration avec l'Opéra national du Rhin. Musica Antoine Gindt
72.40 EUR - vendu par Woodbrass Délais: En Stock | |
| Essaims-Cribles (JARRELL
MICHAEL) En Français Clarinette Basse et Ensemble [Partition] Lemoine, Henry
Par JARRELL MICHAEL. J'ai toujours été attiré par la danse et souvent j'ai so...(+)
Par JARRELL MICHAEL. J'ai toujours été attiré par la danse et souvent j'ai souhaité écrire une musique de ballet. J'entends par là une musique conçue pour la danse et, si possible, écrire en collaboration avec un chorégraphe. Cette collaboration porterait avant tout sur les questions de forme et de structure. Le ballet de chambre Essaims-Cribles constitue un premier pas dans cette voie. Bien que réalisé sans chorégraphie, il a été conçu pour la danse. Pour cela, je suis parti de la représentation du mouvement, de figures géométriques, de description d'images. Toutefois, ces recettes restent personnelles et pour une création dansée, le chorégraphe conserverait bien sur sa liberté d'interprétation. Je pense néanmoins que la relation avec une musique écrite pour ballet ne pourra pas être la même qu'avec une musique imaginée par le chorégraphe, qui lui plaît et qui l'attire. Je pense que l'échange serait alors plus fort et plus profond.
Michael Jarrell
Si la voix est absente d'Essaims-cribles, le texte y est quant à lui inscrit: des vers de Patrick Weidmann, poète et peintre, ami de Jarrell, talonnent en effet la partition. Impulsion poétique plus que programme (l'oeuvre est conçue pour le ballet, mais pensée encore une fois en termes de 'mouvement, figures géométriques'), il sert de titre aux différentes parties:
ESSAIMS-CRIBLES
INHALE D'URGENCE
TEMPETE-ARC D'ANGLE
S'IMMISCE
A PERTE
LONGITUDE
CURVISME ABATTU
TANGENCE FACIALE
ENTRE RESSACS ENTAMES
APESANTEUR DEFAITE
La première phrase du poème, qui devient le titre de l'oeuvre, est aussi une image explicite d'un des procédés d'écriture utilisés par le compositeur: les 'essaims' sont des 'rubans' de notes enchaînées rapidement et en valeurs rythmiques égales (matériau repris au début d'Assonance, pour clarinette seule, et fournissant l'un des multiples exemples de la tendance 'rhizomatique' de l'oeuvre de Jarrell). La répartition statistique des hauteurs dans un ambitus donné - autour de l'octave - rappelle certains procédés utilisés par Ligeti. Le 'crible' consiste à éliminer ces notes pour ne garder que certaines hauteurs, et résulte en une fixation sur des hauteurs privilégiées, matérialisée le plus souvent sous forme de séquences en notes répétées. Intervient alors un jeu de dosage entre 'rubans' de notes et notes répétées. La clarinette basse soliste émerge de cette texture globale à la mesure 13, perçue comme soliste à partir de l'élargissement soudain de l'ambitus dans lequel elle évolue. Les différentes parties désignées par les vers du poème correspondent nettement à des changements de textures et donnent l'impression de répondre également au traitement local de petites structures. A la mesure 49, les rubans seront repris avec une plus grande amplitude pour aboutir à des figures plus irrégulières, plus sporadiques. Au fragment de texte 's'immisce' correspond un solo de clarinette basse où se déploie une belle ligne mélodique aux intervalles tendus, dont Jarrell précise qu'il doit être 'très lyrique'. La section 'longitude' (lettres H à M) constitue un premier exemple de ces passages en suspension qui sont comme une parenthèse hors temps dans le déroulement de la pièce. On y rencontre un alliage de sons résonants, de sons multiphoniques, de jeu de cordes flautando ou en harmoniques, de trilles en multiphoniques à la clarinette basse, de tenues légères aux bois. La fin de l'oeuvre fournit un nouvel exemple de suspension du discours. Si le relatif statisme de la texture sert à ménager dans '...entre ressacs entamés' (lettre T) un arrière-plan sur lequel se dégagera le solo de clarinette contrebasse (mes. 285), le fragment poétique associé à la dernière section ('apesanteur défaite', lettre X) apparaît comme un véritable programme, tant est manifeste la sensation d'échapper à une force de gravité musicale. Le corollaire de cet état d'apesanteur est une impression de débrayage temporel momentané, une échappée hors temps directionnel. Par un jeu subtil de fausses répétitions et de faux repères cycliques - les transformations, qui affectent à la fois le rythme, la disposition harmonique et la présentation mélodique, produisent un paysage toujours changeant -, Jarrell parvient à créer une ambiance hypnotique proche de celle que procure l'observation des lents mouvements d'un mobile. On notera au passage le clin d'oeil discret au thème célèbre du générique de la série télévisée 'Mission impossible' ! La répétition est un des aspects importants d'Essaims-cribles, et elle intervient à plusieurs niveaux. A l'échelle de la forme globale, on peut déceler aux deux tiers de la pièce (lettre R) un retour à la situation initiale, mais sous forme condensée. De même certaines séquences de notes balisent le discours par leur récurrence. A l'échelle locale, on retiendra le principe observable à la dernière page de la partition: une section de quatre mesures reprise ad libitum au moins trois fois, avec un decrescendo progressif. Ce type de fin, assez fréquent chez le compositeur, sera développé dans Assonance V.
Pierre Rigaudière,
extrait du livret du disque Music for a While (aeon). / contemporain / Répertoire / Clarinette Basse et Ensemble
39.60 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| The Quartet Collection
Vol.1 / Quatuor A Cordes Quatuor à cordes: 2 violons,
alto, violoncelle Fentone Music
Avec cette nouvelle série, les joueurs de chaîne d'un standard de modérée pe...(+)
Avec cette nouvelle série, les joueurs de chaîne d'un standard de modérée peut explorer la musique de chambre dans l'un de ses plus grandes formes - le quatuor à cordes. Chaque volume contient quatre morceaux magnifiquement arrangé, ayant tous une partie de violon option tiers, afin qu'ils puissent également être joué sans alto. Volume 1 couvre une large gamme, de la période baroque jusqu'à la 20ème siècle, y compris la musique du 19ème siècle le long du chemin. Vous pouvez découvrir la musique de grands compositeurs tels que Vivaldi et Grieg et dans le même temps élargir votre répertoire en y incorporant des styles modernes comme le ragtime. / Quatuor A Cordes / 24 pages / niveau : Elémentaire / Set (Conducteur et parties séparées)
29.30 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| The Quartet Collection
Vol.3 / Quatuor A Cordes Quatuor à cordes: 2 violons,
alto, violoncelle Fentone Music
Avec cette nouvelle série, les joueurs de chaîne d'un standard de modérée pe...(+)
Avec cette nouvelle série, les joueurs de chaîne d'un standard de modérée peut explorer la musique de chambre dans l'un de ses plus grandes formes - le quatuor à cordes. Chaque volume contient quatre morceaux magnifiquement arrangé, ayant tous une partie de violon option tiers, afin qu'ils puissent également être joué sans alto. Volume 1 couvre une large gamme, de la période baroque jusqu'à la 20ème siècle, y compris la musique du 19ème siècle le long du chemin. Vous pouvez découvrir la musique de grands compositeurs tels que Vivaldi et Grieg et dans le même temps élargir votre répertoire en y incorporant des styles modernes comme le ragtime. / Quatuor A Cordes / 32 pages / niveau : Elémentaire / Set (Conducteur et parties séparées)
29.30 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Dusty (SIGHICELLI SAMUEL) 8 Instruments et Sampler [Partition] Jobert
Par SIGHICELLI SAMUEL. J'ai cherché dans cette pièce mixte à osciller entre l...(+)
Par SIGHICELLI SAMUEL. J'ai cherché dans cette pièce mixte à osciller entre la fusion et le décalage instruments/haut-parleurs, et j'ai donc proposer des 'dispositions' d'écoute: les instruments et les haut-parleurs ont des fonctions très claires qui parfois vont dans le même sens et parfois s'opposent.
La partie électroacoustique se compose non seulement d'une 'bande' (sons fixés) diffusée dans toute la salle, mais d'un sampler (sons mémorisés et joués) diffusé, lui, sur scène à l'intérieur de l'ensemble instrumental. Le sampler représente ainsi un pont entre l'instrumental et l'électronique. Il est à la fois instrument et magnétophone.
Cette proposition d'espace entre trois plans acoustiques (instruments acoustiques, sons mémorisés diffusés parmi les musiciens, et sons fixés diffusés dans le public) obligent à une grande lisibilité compositionnelle pour éviter une confusion qui réduirait son effet.
Pour la partie des sons fixés j'ai travaillé sur la matière disque vinyle (une référence sonore et extra-sonore) en partant de disques de musique classique et leurs craquements et en dérivant à plusieurs reprises, à partir des rythmes suggérés par la répétition de ces craquements, vers des musiques 'actuelles' ou du moins vers des archétypes dont elles sont faites.
Pour la partie des sons mémorisés, je n'ai travaillé pratiquement que sur des mises en boucle de sons orchestraux (empruntés aux mêmes enregistrements d'antan). Les différents accords que comprenaient ces sons m'ont donné le parcours harmonique de la partie instrumentale.
Il faut dire, cette pièce s'appuie principalement sur l'électroacoustique et l'écriture instrumentale reste limitée. Mes préoccupations était alors portées sur la recherche d'un son et l'expérience d'un 'dispositif'. Les instruments ont avant tout un rôle symbolique: ils montrent du doigt le problème de leur limitation face à l'électronique et en même temps, étant la source des matériaux sonores diffusés, ils nous rappellent leur éternel potentiel d'émotion. / contemporain / Répertoire / 8 Instruments et Sampler
44.90 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| ...Le Ciel, Tout A
L'Heure Encore Si
Limpide, Soudain Se
Trouble Horriblement...
(JARRELL MICHAEL) En Français Orchestre [Partition] Lemoine, Henry
Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical
Michael Jarrell, né en 1958, e...(+)
Par JARRELL MICHAEL. De la nature... du musical
Michael Jarrell, né en 1958, est l'un des compositeurs les plus en vue de sa génération. Dans une démarche toute personnelle, qui ne s'est inféodée à aucun mouvement, et dans une quête intérieure inlassablement poursuivie, il a opéré une synthèse de l'héritage des musiques d'après-guerre dont il a extrait certaines caractéristiques techniques pour les mettre au service d'une véritable poétique musicale. En effet, contrairement à ses aînés, il explore moins le langage pour lui-même, faisant des nouvelles techniques le lieu d'une mutation dans la pensée musicale, qu'il ne cherche à le mettre au service de l'expression. Aussi se méfie-t-il d'une conceptualisation excessive, et de l'utopie dont l'oeuvre serait porteuse, préférant mettre en valeur les vertus d'un artisanat qu'il enseigne par ailleurs à Vienne et à Genève, ainsi que lors de nombreux séminaires à travers l'Europe. Ses oeuvres, facilement identifiables dans l'abondante production contemporaine, sont toutes liées les unes aux autres, non seulement par une certaine forme de sensibilité, leur tonalité propre, mais aussi par la récurrence de certains traits que Jarrell retravaille dans des contextes différents. Il s'est ainsi très tôt constitué un univers qu'il ne cesse de remodeler, visant moins l'originalité apparente de chacune des pièces qu'un déplacement constant des perspectives dans lesquelles les mêmes idées, en elles, peuvent être appréhendées. 'Cent fois sur le métier...' voilà quelle pourrait être sa devise. On trouve ainsi dans chacune de ses oeuvres quelque chose de familier qui acquiert en même temps une certaine étrangeté, sentiment qui constitue peut-être un élément essentiel de son expressivité. La musique de Jarrell arpente les régions du rêve et de l'irréalité, à la recherche de son moment de vérité, souvent situé dans les sonorités les plus graves et tes plus lentes, là où le temps, ailleurs agité, s'immobilise. C'est peut-être ce qui confère à sa musique une forme de tendresse inséparable de la beauté sonore, allant jusqu'à un esthétisme raffiné, loin des recherches extrêmes et des formulations autoritaires. Chez lui, même les techniques instrumentales les plus inhabituelles, ou les sonorités électroniques, auxquelles il a souvent recours, sont rapatriées dans un monde sensible emprunt de pureté où ce sont les qualités expressives qui dominent. Celles-ci ne renvoient pas forcément au moi du compositeur, qui tend au contraire à s'effacer, mais davantage à l'essence même du musical, au phénomène en soi, porteur d'une présence singulière au monde.
On retrouve de telles qualités dans sa dernière oeuvre, ...Le ciel, tout à l'heure si limpide, soudain se trouble horriblement..., commandée par l'Orchestre de la Suisse Romande. Elle fait appel à un grand orchestre symphonique standard: 3 flûtes (dont alto et piccolo, 2 hautbois et cor anglais, 2 clarinettes et clarinette basse, 2 bassons et contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, harpe, timbales, 4 percussions (vibraphone, glockenspiel, cloches tubes, cymbales, bongos, tam-tam, grosse caisse, temple blocks, tom grave, spring coils, triangle, mark tree) et cordes. Malgré un titre qui pourrait sous-entendre un élément programmatique, l'oeuvre appartient à la catégorie de la musique pure. L'orchestre y est traité de façon conventionnelle, mais avec une virtuosité d'écriture, un raffinement dans la sonorité qui exige beaucoup de ses interprètes.
D'un seul tenant, l'oeuvre se divise en quatre parties principales d'inégale longueur, les deux premières étant plus importantes que les deux suivantes: la première est constituée d'un continuum de notes rapides réparties entre les cordes et Les bois, tandis que les trompettes, doublées par différents instruments, lancent une figure d'appel incisive qui s'allonge progressivement. L'écriture est d'une grande virtuosité, les figurations en triples croches passant d'un instrument ou d'un groupe à un autre. Les notes rapides se figent une première fois dans des oscillations jouées notamment par les cordes divisées, puis à travers des notes répétées qui traversent toute la texture orchestrale. Après un passage intermédiaire privilégiant les sons graves, l'écriture vive reprend jusqu'à un sommet dramatique marqué par des trilles, aussitôt suivi d'une désintégration qui mène à la seconde partie.
Celle-ci débute avec des quintes jouées par les cordes graves divisées et colorées par les percussions (les contrebasses, qui doivent modifier leur accord, jouent des sons harmoniques). La musique semble vouloir repartir d'un point originel, elle se réinvente à partir d'une structure élémentaire, dans une extrême douceur. L'impétuosité du début laisse place à une grande délicatesse des sonorités. C'est un trait que l'on retrouve dans de nombreuses pièces de Jarrell: après l'effervescence d'une écriture brillante, agitée, nerveuse, que l'auditeur suit dans sa course folle, vient un moment réflexif et profond, qui nécessite une réorientation de l'écoule, une plongée dans la nature même du phénomène sonore. La trame qui se déploie dans un tempo lent offre ainsi une autre image de la sonorité orchestrale, comme si une musique des origines, au caractère de litanie, était soudain dévoilée sous la couche éclatante du début. Elle donne le sentiment d'avoir commencé bien avant son moment d'apparition, comme si elle provenait des couches profondes de la conscience, d'une mémoire archaïque. D'ailleurs, Jarrell réélabore ici un passage d'une pièce antérieure, Music for a While, lui reprenant son matériau de base. Le sentiment de profondeur est dû au formidable ralentissement du temps, qui nous met soudainement en apesanteur, mais aussi à une forme en spirale, qui tranche avec la musique directionnelle qui précédait. L'effet que provoque la distance sensible entre de tels contrastes est onirique: on ne sait plus si la première partie, qui nous échappe en se projetant vers l'avant, n'était qu'une forme illusoire, ou si nous entrons, avec la partie lente, dans une sorte de rêve éveillé.
Un passage central, dans cette seconde partie, s'organise autour de guirlandes sonores à la harpe et aux cloches que tout l'orchestre remplit de sonorités suaves. Les arpèges descendants des vents doublés par des pizzicatos de cordes, que transpercent des notes répétées aux trompettes et aux cors, dans un climat encore doux, annoncent la reprise du mouvement frénétique. Mais cette fois, ce sont moins des figures virevoltantes qui passent à travers les pupitres que des blocs de notes joués par la masse des instruments: des figures qui s'élancent vers le haut aboutissent à des notes répétées, en une forme d'antiphonie, et mènent à un sommet d'intensité. Après quoi, en guise de coda, une quatrième partie nous conduit à une fin mourante: l'harmonie se fige, les polyrythmes annulent toute sensation de mesure, les longues tenues des instruments graves chutent chromatiquement, les percussions jouant des figures rituelles, en résonance, jusqu'à l'immobilité finale.
Le titre de la pièce provient de Lucrèce (De la nature). Il n'a pas de signification structurelle immédiate, comme souvent chez Jarrell, mais exprime en quelques mots l'idée qui avait présidé au morceau. Le trouble s'apparente ici à une forme d'étrangeté, à quelque chose d'inquiétant qui n'apparaît pas de façon narrative, tel un vent d'orage dans un ciel serein, mais comme l'essence même de l'articulation formelle entre deux types d'écriture, deux types d'expression qui exigent des temporalités opposées l'une à l'autre. La soudaineté, c'est le renversement entre les deux. Pourtant, on retrouve un même noyau entre les parties vives et les parties lentes, la quinte jouant dans les deux cas un rôle structurel, et le mib apparaissant comme une note polaire (toute la musique de Jarrell est aimantée par des pôles qui orientent l'écoute). Si le passage du limpide au trouble se traduit par la sonorité orchestrale, par le maniement très sensible des timbres qui provient en grande part de la tradition orchestrale française, il se manifeste aussi par des figures qui évitent tout profil thématique, toute forme mélodique au sens traditionnel du terme, et qui composent la texture. L'auditeur a directement à faire avec la matière sonore. Et celle-ci est composée de part en part.
L'adjectif poétique vient à l'esprit pour définir une invention qui s'écarte aussi bien des formes illustratives que des constructions schématiques, et qui repose essentiellement sur l'organisation des hauteurs au détriment des effets, des sonorités bruiteuses ou des gestes iconoclastes. Et malgré les passages brillants, malgré les explosions sonores toujours maîtrisées et un maniement virtuose de l'orchestre, cette poétique révèle un caractère fondamental plutôt intimiste.
Philippe Albèra / contemporain / Répertoire / Orchestre
46.10 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| L'Ouverture A La
Musique Vol.1 (CHEPELOV
PIERRE / MENUT BENOIT) En Français Formation musicale - Solfège Lemoine, Henry
Par CHEPELOV PIERRE / MENUT BENOIT. Cours complet de formation musicale qui abor...(+)
Par CHEPELOV PIERRE / MENUT BENOIT. Cours complet de formation musicale qui aborde un répertoire très large, du grégorien à la musique d'aujourd'hui.
Chaque chapitre se divise en deux parties : rythmique et mélodique. Les notions théoriques sont abordées tout au long de l'ouvrage. De nombreux exercices permettent de mettre en place et d'approfondir les notions abordées. La lecture des notes se fait en clé de Sol et Fa simultanément, mais en utilisant la lecture relative.
Les auteurs ont mis un accent particulier sur le travail rythmique sans se figer dans les mesures. Signalons particulièrement la grande richesse des textes proposés.
Tous les exercices sont appliqués sur des mesures du répertoire, occidental ou non.
'Lorsque nous aurons réussi à donner à l'enfant une base auditive sensorielle et que nous l'aurons amené à réagir affectivement aux divers éléments sonores, nous pourrons entreprendre le développement musical sans risquer de faire un faux travail. Gamme, sens tonal, intonation, lecture et écriture se révéleront tour à tour comme un épanouissement normal, comme une prise de conscience qui vient à son heure.'
Edgar Willems (1)
L'idée d'une 'base auditive sensorielle' représentant un préalable indispensable à toute éducation musicale est sans doute le point commun le plus marquant reliant les courants pédagogiques musicaux du XXe siècle. De Kodály à Willems, de Martenot à Dalcroze, en passant par Orff, toutes ces pédagogies, aux sensibilités pourtant bien différentes, se rejoignent en effet lorsque se pose la question du sens donné à l'enseignement de la musique. C'est bien par le ressenti que l'enfant peut discerner, mémoriser, reproduire pour ensuite analyser, comprendre et même transmettre. Puisque, comme l'écrivait si justement Maria Montessori 'L'enfant nous demande de l'aider à agir tout seul', nous nous sommes posé, lors de la conception de cet ouvrage, la question suivante : comment proposer à l'enfant, et ce dès le début de son éducation musicale, une méthodologie l'amenant à être le plus autonome possible, à s'ouvrir sans inhibition aux différents paramètres sonores, à découvrir de vastes répertoires, à appréhender de manière ludique l'acte musical, sa lecture, son écriture, pour faire sienne cette maxime de Guillaume de Machaut : 'Et Musique est une science qui veut qu'on rie et chante et danse' ?
Nous avons choisi de structurer cette méthode en chapitres se composant chacun d'une partie rythmique et d'une partie mélodique.
1. Par rythme, nous entendons tout d'abord l'éveil à la pulsation et à la durée, au sentiment mesuré et à la battue de mesure, à la carrure et à la conscience des phrases musicales et de la forme. En ce sens, nous proposons un éveil rythmique axé autour des longues et des brèves ('courtes') permettant ainsi à l'enfant d'asseoir sa pulsation tout en ancrant les notions de binaire et de ternaire. Cela permet aussi d'éveiller son sens de la prosodie et des métriques dites irrégulières, proches notamment des répertoires populaires de l'Europe de l'Est.
Bien entendu, toutes les formules rythmiques constituant le programme usuel d'une première année sont abordées. Nous tenons à ce que l'élève s'imprègne ainsi du système rythmique au sens large du terme et développe en conséquence une réelle autonomie de jeu et de lecture. Les rythmes sont abordés avec des exemples variés issus de nombreux répertoires. En changeant ainsi les contextes, l'enfant dissocie les notions essentielles du rythme et du tempo qui lui est associé.
2. Les chapitres mélodiques ont pour vocation d'éveiller la vocalité et de développer l'écoute intérieure. Une attention toute particulière est donnée aux textes vocaux, issus notamment des répertoires traditionnels (chansons, comptines...).
La découverte de l'échelle musicale se fait en partant du La du diapason, dont on ne saurait trop encourager l'usage. La lecture se fait en lien direct avec le son : on doit entendre et chanter ce qui est lu. Nous proposons pour cela une écriture ludique constituée de cubes permettant de relier l'oeil à l'oreille de façon plus immédiate. Ne voulant pas bloquer l'enfant dans un seul système de lecture, nous proposons d'axer le travail autour de la lecture relative, qui permet d'être tout de suite à l'aise dans les clés les plus usuelles, tout en montrant l'importance du ressenti de l'échelle diatonique composée de tons et de demi-tons. A ce titre, l'éveil aux différentes modalités nous paraît essentiel - ainsi l'on trouvera nombre de textes issus du répertoire ancien, et grégorien en particulier. Partant de la construction de la portée, ligne par ligne, nous pensons aider l'enfant à se familiariser avec les hauteurs et à comprendre et mieux maîtriser la construction de l'écriture musicale.
La conscience des intervalles est éveillée par la technique de la 'note imaginaire', qui permet à l'élève de construire l'écart entre les notes, de fixer les hauteurs et de développer une empreinte sonore préalable à l'acte vocal comme à l'acte instrumental.
Des travaux d'écriture sont d'ailleurs proposés tout le long de l'ouvrage : petites dictées, écriture en clés de Sol et de Fa, transpositions... L'oreille harmonique est aussi développée par des jeux autour des cadences qui représentent la ponctuation du langage tonal. Il en va de même pour la conscience des timbres instrumentaux.
'Le solfège proprement dit consiste à chanter en nommant les notes et en battant la mesure', écrivait Albert Lavignac ()2. Bien qu'un peu réductrice, cette phrase démontre que la question d'un solfège relié directement à la musique se posait déjà au XIXe siècle, reprenant aussi les idées pédagogiques déjà présentes dès la Renaissance. Nous avons souhaité inclure dans l'ouvrage les données théoriques essentielles, tout en les reliant directement à l'événement sonore. Ainsi, elles prennent du sens et la théorie devient vraiment 'musicale'.
Fruit de notre expérience, de l'étude des courants pédagogiques et d'une recherche de répertoires tant variés qu'appropriés, L'Ouverture à la musique propose au professeur et à l'élève, enfant ou adulte, de débuter son apprentissage musical en se plongeant d'emblée dans la matière sonore, en goûtant au plaisir de la découverte et de l'expérimentation.
Benoît Menut, Pierre Chépélov / méthode - études / Solfège/Formation Musicale / Formation Musicale
31.80 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Vikings Piano, Voix [Partition + CD] - Facile Boosey and Hawkes
Lever de rideau sur les Micromusicals de Christopher Norton - comédies musicale...(+)
Lever de rideau sur les Micromusicals de Christopher Norton - comédies musicales passionnantes et accessibles pour les écoles sur la base de thèmes populaires d'enseignement en salle de classe du créateur de la série de Microjazz de renommée internationale . Conçu pour les enfants de 6-12 ans , chaque production dure environ 30 minutes et peut être appris , répété et réalisé en aussi peu que deux jours .Organiser un véritable acte de classe avec cette ressource complète et flexible :Coulée et direction suggestions succinctesListe des accessoires en option avec une richesse de ressources téléchargeables supplémentairesChansons simples et accrocheuses , avec démonstration et pistes d'accompagnement complètes sur un CD d'accompagnementVoix et partitions pour piano avec cordes de guitareUne large gamme de bande flexible et facile parties orchestrales disponibles pour téléchargement qui peut être joué en liaison avec les pistes d'accompagnement ou comme partie d'une bande orchestre en direct indépendant ouFeuilles de photocopier lyriques ( également disponible en téléchargement pour l'impression ou projection )Vastes enseignement transdisciplinaire et activités en salle de classe suggestionsUne affiche personnalisable pour connaître les performancesLes Vikings sont couverts dans Key Stage 2 Histoire en Angleterre , et sont populaires dans l'enseignement de l'école dans le reste du Royaume-Uni et au-delà .Cette micromusique comprend des sujets tels que :les invasions vikings des îles britanniquesroi AlfredMythologie Nordique ( Valhalla , Asgard , Odin , Thor , Frey , Freya , Tyr , les enfants de Loki , Fenrir )l'effet actuel des Vikings sur la culture britannique / Choeur Mixte (SATB) Et Instruments Divers
31.70 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| TRAITS D'UNION
(BORSARELLO FREDERIC) 2 Violoncelles (duo) [Partition] Billaudot
Par BORSARELLO FREDERIC. Tous les ensembles dits de « Musique de Chambre » s?e...(+)
Par BORSARELLO FREDERIC. Tous les ensembles dits de « Musique de Chambre » s?efforcent de construire leur technique, de façon à obtenir une parfaite homogénéité (timbre, justesse, rythmes et nuances). Ce recueil en trois parties, unique en son genre, permet d?exercer et de préparer l?oreille à cette finalité, essentielle à l?écoute de ces concepts.
Toutes les pièces peuvent être jouées dans un ordre choisi par l?enseignant, selon le degré de l?élève. L?auteur ayant pris soin de donner au premier et deuxième violoncelle les mêmes difficultés, il sera plus facile de réunir deux élèves d?un même niveau (surtout si leurs cours sont consécutifs), et ce, afin de favoriser la musique collective, objectif du recueil.
Ces relais de sons enchaînés et alternés d?un violoncelle à l?autre, incitent les interprètes à écouter leur partenaire note à note, développant ainsi la mémoire auditive, et à faire preuve d?une extrême concentration.
Pour éviter les difficultés dues à la juxtaposition des deux mains, la première de ces trois parties sera réservée aux relais de cordes à vide ; la conclusion de cette partie propose une criture plus conventionnelle.
Considérons la deuxième partie comme un intermède musical plus divertissant, soit le résultat d?un travail d?écoute.
La troisième et dernière partie du cahier, montre que les sonorités contemporaines sont également adaptables à cette technique. Elle peut être pratiquée à partir de deux musiciens, quelle que soit la famille d?instruments. Puisse cet ouvrage intéresser les Chambristes et les faire progresser dans leur Art !
Frédéric BORSARELLO / Date parution : 2023-03-21/ Recueil / 2 Violoncelles
21.90 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Baroque Era World's
Great Classical Music
Easy To Interm. Piano
Solo Piano seul [Sheet music] - Intermédiaire Hal Leonard
91 Sélections de littérature de clavier, des Concertos, des Oratorios et des o...(+)
91 Sélections de littérature de clavier, des Concertos, des Oratorios et des opéras. La période Baroque (1600-1750) est représentée par 67 pièces pour piano et 24 transcriptions pour piano facile d'intermédiaires. Il y a 25 compositeurs dans la collection, y compris de J.S. Bach, Couperin, Haendel, Pachelbel, Purcell, Telemann et Vivaldi. La musique comprend les plus célèbres morceaux baroques : quatre saisons, chanoine de D, sélections de Messie, Air sur la chaîne G, mouton peut faire paître en toute sécurité. Très satisfaisant facile de pièces pour piano intermédiaires donnera aux musiciens années de plaisir. Imprimé sur du papier de qualité, de couleur ivoire, avec une liaison cousue de longue durée. 224 pages. / Piano
29.30 EUR - vendu par LMI-partitions Délais: 2-5 jours - En Stock Fournisseur | |
| Vassilieva Elena -
Vocalises Minute -
Soprano and Piano En Français Voix Soprano, Piano Lemoine, Henry
Présentation Ces vocalises sont faites pour trouver la virtuosité de sa voix,...(+)
Présentation Ces vocalises sont faites pour trouver la virtuosité de sa voix, et sa fluidité dans une écriture d'aujourd'hui. Vous y trouverez quelques fondamentaux comme les grands intervalles, la longue tessiture, pour toutes les voix, le chromatisme, le tempo rapide vocalisé, les slanci ou glissati, les quarts de tons, les nuances ainsi que les tenuti pianissimi ou encore le decrescendo finissant sur un fil di voce. La valeur ajoutée sur le plan rythmique habituera le chanteur à combiner les textes sur une pulsation interne permanente malgré l'exécution de la mélodie étudiée. Les tenuti ouvriront l'imaginaire du chanteur en y plaçant le texte, ad libitum. Les respirations inaudibles pour certains textes - proches de la mélodie ou du récitatif - côtoieront quelques inspirations et expirations audibles, ou sons-bruits fantômes. J'accorde beaucoup d'importance à l'articulation du texte en bouche, et à la place des lèvres dans l'acoustique du son. En effet, le chanteur transporte son propre théâtre à l'italienne partout et son palais devient alors le fin connaisseur de la place des aigus et sur-aigus. Le chanteur est un gourmet de sa bouche et de tout son appareil phonatoire et respiratoire. Le sprechgesang aura une large part dans ces vocalises. Quelques nouvelles idées d'écritures apparaissent comme celles des agrégats ou arpèges, les pleurs, les rires, la main devant la bouche, le rauco, les sons soufflés, le bruit des lèvres, la langue sortie roulée sur la lèvre supérieure, les claquements de langue, le vibrato glottique. La présence du chanteur sera indispensable pour donner du sens aux textes empruntés au répertoire des opéras classiques choisis. Ces Airs connus par coeur par chaque chanteur, que ce soit Carmen, Adolar, Méphistophélès, Mab, Pédrillo, Marina, Anna Bolena, Lucrezia, Philippe II, Urbain, La Reine de la nuit, Vulcain, Sarastro ou Erda, pour n'en citer que quelques-uns, glisseront peu à peu dans des traitements - stylistiques et vocaux - déformés par tout ce que j'ai cité plus haut : à savoir que la virtuosité prend le pas sur la texture du texte et de la voix : des phonèmes en lien avec la compréhension du texte, ou non, agrémenteront la réactivité du chanteur, vers une attitude ludique, inventive et drôle, bien que précise et technique. La sûreté des attaques sera appréciée, comme l'apprentissage des différents effets vocaux (une vingtaine, en tout) et de leurs cryptogrammes respectifs. Si cette collection s'adresse à des chanteurs expérimentés et sûrs de leur technique globale, elle provoquera certainement des prises de conscience sur le couple voix et répertoire, peu évident à mettre en place chez de jeunes artistes, appelés à mûrir, à expérimenter, donc à évoluer dans leur répertoire, et leur confort d'émission. La beauté de l'instrument est indispensable pour défendre le cadre scénique de chaque vocalise : j'invite les jeunes chanteurs à croiser la voix, sa technique avec le jeu, l'amusement et sa virtuosité. La soif et le bonheur de chanter se mesureront à la discipline de l'apprentissage. Jeunes artistes doués et patients, devenez ces êtres-bouches à la fois chanteurs-conteurs-hypnotiseurs et connaisseurs alchimiques du pouvoir colossal de la voix humaine. Ouvrez vos cerveaux et vos bouches : le monde vous réclame ! Mes vocalises pour Soprano s'inspirent autant de l'atmosphère générée par les Sopranos, en loges derrière la scène, que des arcanes des rôles-clés liés à cette tessiture aux facettes plurielles. En effet, il existe beaucoup de catégories de sopranos qui, par leur agilité, leur couleur, leur timbre, leur habitat scénique, leur virtuosité facile voire superficielle, leur dramatisme, leur engagement au sein de la distribution d'un opéra, traduisent l'énorme éventail de cet emploi, souvent méprisé. J'ai privilégié 6 catégories caractérisant l'écriture demandée aux sopranes. a) soprano dramatico-coloratura (2 textes : La Reine noire, Disperata donna) b) soprano dramatico (1 texte : La Diva) c) soprano lirico-spinto (2 textes : Ah, Madre del cielo, Leonora) d) soprano lirico-leggero (2 textes : La Mort des amants, Anna Bolena) e) soprano coloratura (1 texte : Je suis belle) f) soprano, dite soubrette (2 textes : Mes grigris, La pastorella) Pourquoi avoir écrit des vocalises avec textes ' Textes personnels puisés dans le quotidien des sopranos, ou textes de livrets d'opéras, ces mots véhiculent une pensée, nécessitent une présence, voire la canalisent et se rapprochent ainsi des airs à travailler appartenant au répertoire d'aujourd'hui. Le répertoire d'aujourd'hui demandent des voix complètes à longue tessiture, tout en connaissant les signes des effets vocaux les plus répandus - à savoir les quarts de tons, le sprechgesang, les slanci avec ou sans indication d'intonation ou de valeur rythmique, les pleurs, les rires, le whisper, le parlato, les longs intervalles et le chromatisme dans un réflexe de tempo rapide. Contenu I. La Reine noire (soprano dramatico-coloratura) - II. Disperata donna (soprano dramatico-coloratura) - III. La Diva (soprano dramatico) - IV. Ah Madre del Cielo (soprano lirico-spinto) - V. Leonora (soprano lirico-spinto) - VI. La Mort des amants (soprano lirico-leggero) - VII. Anna Bolena (soprano lirico-leggero) - VIII. Je suis belle (soprano colorature) - IX. Mes grisgris (soprano soubrette) - X. La Pastorella (soprano soubrette)
23.20 EUR - vendu par Woodbrass Délais: En Stock | |
|
|
| Souvenirs Violoncelle, Piano - Intermédiaire Salabert
Cello and Piano - intermediate SKU: BT.SLB-00595900 Extrait de la musi...(+)
Cello and Piano -
intermediate SKU:
BT.SLB-00595900
Extrait de la musique
de scène pour « Le
Voyageur sans bagages
». Composed by
Francis Poulenc.
Classical. Book and
Part(s). Composed 2016. 5
pages. Editions Salabert
#SLB 00595900. Published
by Editions Salabert
(BT.SLB-00595900).
INSSTR inches.
French. A
previously unreleased
piece by Francis Poulenc,
published with permission
from the Bibliothèque
Historique de la Ville de
Paris and Benoît
Seringe, secretary of the
Association des amis
de Francis Poulenc
[Association of the
Friends ofFrancis
Poulenc]. Le Voyageur
sans bagage [The
Traveller Without
Luggage], which had been
premiered in 1937 with
music by Darius Milhaud,
was reprised on 1 April
1944 at the Thé tre de
la Michodière; Francis
Poulenc was asked to
compose new stage music.
Theentire unpublished
score lay undiscovered
until Bérengère de
l’Épine, a
librarian at the
Bibliothèque
Historique de la Ville de
Paris, announced the
existence of a manuscript
in the Association de la
Régie Thé trale
collection.Poulenc
finalised the score
between 19 and 21 March
1944. It contains nine
songs, all written for a
small instrumental
ensemble including oboe,
clarinet, cello and
piano. However, at the
end of the manuscript,
the composer echoes the
second song Lent
[Slow] and creates
another version for cello
and piano; curiously, the
original version of the
song has not been erased
in the manuscript.
Poulenc seems to suggest
that we consider the
piece for cello and
piano, that we have
publishedhere, as a
different piece of music.
It was premiered on
Wednesday 23 January 2013
by Marc Coppey,
accompanied by
Jean-François Heisser,
in the organ auditorium
of the Conservatoire
National Supérieur de
Musique et Danse de Paris
(CNSMDP), during
thesymposium for the
fiftieth anniversary of
Poulenc’s
death.Given in a dramatic
context, some elements
allow us to get an idea
of the character of the
piece, which Benoît
Seringe, Poulenc’s
beneficiary, judiciously
chose to name
Souvenirs.The main
character of
Anouilh’s play,
Gaston, is suffering from
amnesia at the end of
World War One. Several
families try to claim
him; they want him to be
their missing relative.
The Renaud family prove
to be particularly
stubborn, but Gaston
doesnot recognize himself
in the child and young
man they depict: a
ruthless and violent
person. In Act 1 Scene 3,
left alone for a moment,
overwhelmed by the story
of the “old
Gaston†that is
gradually coming to
light, and outraged by
the desire ofthose around
him to appropriate him
(to the detriment of the
person he would like to
be from now on), he
whispers these words:
“You all have
proof, photographs that
look like me, memories as
clear as day…
I’ve listened to
you all and it’s
slowlycausing a hybrid
person to rise up in me;
a person in which there
is a piece of each of
your sons and nothing of
me.†Poulenc chose
to place the second piece
from his stage music
score as these words are
spoken.He borrowed part
of the material, as he
often did, from an
earlier composition. In
this particular case, the
beginning is a recycled
version of the
“slow and
melancholicâ€
section from
L’Histoire de
Babar , composed
between 1940 and 1945,
andpremiered in 1946
(unless it is Babar
that reuses the
musical idea from
Voyageur ).The
eponymous elephant
decides to leave in
search of the great
forest. He embraces the
old lady, promises her he
will return and reassures
her that he will never
forget her. Left alone,
the old lady, feeling sad
and pensive, wonders when
she’ll seeher
friend Babar again. The
situation is similar to
that in Voyageur sans
bagage: solitude,
sadness, a distressing
and introspective time,
fear of oblivion, the
presence of
memories…
Pi
èce inédite de
Francis Poulenc,
publiée avec
l’autorisation de
la Bibliothèque
historique de la ville de
Paris et de Benoît
Seringe, secrétaire de
l’Association des
Amis de Francis
Poulenc.Le 1er avril
1944, Le Voyageur sans
bagage d’Anouilh,
qui avait été
créé en 1937 avec
de la musique de Darius
Milhaud, est repris au
Thé tre de la
Michodière. Francis
Poulenc a été
sollicité afin
d’écrire une
nouvelle musique de
scène. On ignoraittout
de cette partition
inédite,
jusqu’au jour
où Bérengère de
l’Épine,
conservateur la
Bibliothèque
historique de la ville de
Paris, nous signala
l’existence
d’un manuscrit
dans le fonds de
l’Association de
la Régie thé
trale.Poulenc mit au
point sa partition entre
le 19 et le 21 mars 1944.
Elle comprend neuf
numéros, tous
écrits pour un petit
effectif instrumental
réunissant un
hautbois, une clarinette,
un violoncelle et un
piano.Cependant, la fin
de son manuscrit, le
compositeur reprend le no
2 Lent et en donne une
seconde version, pour
violoncelle et piano.
Curieusement, la version
originale de ce numéro
n’est pas
biffée dans le
manuscrit.Poulenc semble
nous inviter
considérer comme un
morceau distinct cette
pièce pour violoncelle
et piano dont nous
proposons ici
l’édition. Elle
a été créée
par Marc Coppey,
accompagné de
Jean-François Heisser,
lors du concert donné
durant lecolloque
organisé pour le
cinquantenaire du
décès de Poulenc,
le mercredi 23 janvier
2013, salle
d’orgue du
Conservatoire National
Supérieur de Musique
et de Danse de Paris
(CNSMDP).Quelques
éléments sur le
contexte dramatique
permettront de se faire
une idée du
caractère du morceau,
que Benoît Seringe,
ayant droit Poulenc, a
judicieusement choisi
d’intituler
Souvenirs.Le personnage
principal de la pièce
d’Anouilh, Gaston,
a été retrouvé
amnésique la fin de la
Première Guerre
Mondiale. Plusieurs
familles le réclament.
On veut voir en lui un
parent disparu. Les
Renaud se montrent
particulièrement
tenaces ; maisGaston ne
parvient se
reconnaître dans
l’enfant et le
jeune homme dont on lui
trace le portrait : un
être violent et sans
scrupule. Au tableau 3 de
l’acte I, resté
seul un moment,
écrasé par
l’histoire de cet
autre lui-même
qu’il découvre
peu peu, indigné par
le désir des personnes
qui l’entourent de
le ramener elles au
détriment de celui
qu’il voudrait
être désormais, il
se murmure ces paroles :
« Vous avez tous des
preuves, des
photographies
ressemblantes, des
souvenirs précis
commedes crimes… je
vous écoute tous et je
sens surgir peu peu
derrière moi un
être hybride où il
y a un peu de chacun de
vos fils et rien de moi
»…C’est
sur ces mots que Poulenc
a choisi de placer le no
2 de sa partition de
musique de scène.Comme
il le fait souvent, il
emprunte une composition
antérieure une part de
son matériau. Dans ce
cas précis, il
réutilise pour le
début du morceau la
section « Lent et
mélancolique » de
l’Histoire de
Babar, composée entre
1940 et 1945, créée
en1946 ( moins que ce ne
soit Babar qui
réutilise
l’idée musicale
du Voyageur). Le
héros-éléphant
s’est décidé
partir pour retrouver la
grande forêt. Il a
embrassé la vieille
dame, lui a promis de
revenir, l’a
rassurée : jamais il
ne
l’oubliera.RestÃ
e seule, la vieille
dame, triste et pensive,
se demande quand elle
reverra son ami Babar. La
situation est similaire
celle du Voyageur sans
bagage : solitude,
tristesse, instantde
trouble et de retour sur
soi, crainte de
l’oubli,
présence des
souvenirs…. $11.95 - Voir plus => AcheterDélais: 4 to 6 weeks | | |
| L'Almée (Collection Anacrouse) Piano seul [Conducteur] Editions Bourges
Piano Solo - Medium SKU: BU.EBR-A048 Composed by Felicien David. This edi...(+)
Piano Solo - Medium
SKU: BU.EBR-A048
Composed by Felicien
David. This edition:
French Edition.
Classique. Anacrouse.
Partition + Biographie +
Notes sur l'oeuvre.
Score. Editions Bourges
#EBR-A048. Published by
Editions Bourges
(BU.EBR-A048). ISBN
9790560151212. 8.58 x
12.48 inches. La
collection ANACROUSE
offre aux pianistes
novices et confirmés
un large choix
d’œuvres
classiques, allant de la
Renaissance Ã
l’époque
moderne.
Proposer
tout à la fois des
« incontournablesÂ
» du répertoire
classique et des
pièces de compositeurs
parfois oubliés,
toutes d’une
valeur pédagogique
indéniable, tels sont
les objectifs que nous
nous sommes fixés.
Chaque pièce, vendue
à l’unité, a
fait l’objet
d’un travail
éditorial attentif,
tant sur le plan de
l’établissement
du texte musical que de
sa gravure, afin de
garantir aux musiciens
les conditions
indispensables aux
plaisirs tirés du
commerce fréquent de
ces
Å“uvres.
Les
partitions sont
proposées sous la
forme d’ouvrages
traditionnels (feuillets
papier), et disponibles
également par
téléchargement.
En 1836, le
compositeur Félicien
David édite les
« Mélodies
orientales ». Elles
comptent au total vingt
et une pièces dont
dix-huit ont été
rééditées en
1845 sous le titre
« Brises
d'Orient » et trois
autres sous le titre
« Les
Minarets ». A
leur sortie, ces
mélodies n'obtiennent
pas un grand succès.
Deux raisons peuvent
l'expliquer. D'une part,
un incendie détruit
une partie des stocks de
partitions imprimées.
D'autre part, le public,
qui avait aimé les
« Orientales Â
du poète Victor Hugo
et les
« Pestiférés
de Jaffa » du
peintre Eugène
Delacroix, ne semblait
pas être attiré par
l'orientalisme
musical. Les brises
d'Orient possèdent la
puissance des charmes
orientaux plutôt doux.
Le compositeur traduit
à merveille
l'atmosphère orientale
en marquant les rythmes
par des basses
étonnantes. Plus
que des formes
traditionnelles, ce qu'il
faut retenir de ces
pièces est le fait
qu'elles racontent de
belles histoires avec
toujours une dynamique
très réussie de
passages lents et de
passages vifs et rapides.
L'Almée (danseuse
égyptienne) en est un
très bon exemple avec
une introduction si
lyrique que l'on s'attend
à l'apparition d'une
diva. Mais surprise,
un développement
harmonieux calme les
esprits. Et jusqu'Ã la
conclusion les reprises
du thème très
rythmé alternent avec
ceux du développement
lent. Venez
découvrir un
compositeur digne des
grands maîtres de
peinture orientale. Cette
pièce mérite
d'être
interprétée par
tout pianiste amateur de
la musique classique. $9.95 - Voir plus => AcheterDélais: 4 to 6 weeks | | |
|
|