Guillaume Dufay est un compositeur franco-flamand né vers 1400 peut-être à Cambrai ou Fay près de Cambrai, plus probablement à Beersel - non loin de Bruxelles - ou Chimay - non loin de Charleroi -, et mort à Cambrai le 27 novembre 1474.
Son nom dit son origine et se prononce communément en trois syllabes, comme ceux des hameaux de Belgique romane et du nord de la France qui parlent d'un « fayt », c'est-à-dire d'une hêtraie1. Dufay chanta et étudia la musique à la cathédrale de Cambrai, ville alors renommée pour la musique sacrée2 et qui fournit des musiciens au Vatican. En 1419, à Constance, le Prince Carlo Malatesta l'embaucha à la cour de Rimini (Italie). Il y composa ses premiers motets, fut chantre à la chapelle papale en 1428 et ordonné prêtre. Il servit la famille d'Este et séjourna à la cour de Savoie entre 1425 et 1428 puis à Rome jusqu'à 1433 avant de partir pour Chambéry, Florence, Ferrare, Genève ou Lausanne, dont il devint chanoine de la cathédrale en 1431.
En 1436, pour l'inauguration du dôme de Brunelleschi à Florence (la cathédrale, il duomo), Dufay composa le motet Nuper rosarum flores. Il rencontra Gilles Binchois à la cour de Bourgogne, le 5 mai 1437, une lettre du pape mentionne qu'il est bachelier en droit ; il quitte la chapelle papale à la fin du même mois et retourne à la cour de Savoie. Il retourna à Cambrai en 1439, où il dirigea la maîtrise de garçons et le ch?ur de la cathédrale et s'y retira définitivement en 1458 en servant à la cathédrale.
Musicien le plus célèbre d'Europe au XVe siècle, estimé des monarques ? notamment de Charles VII et Louis XI ?
Dufay a marqué le début de l'école franco-flamande, dont le rayonnement perdura jusqu'à la fin du XVIe siècle. En combinant avec brio l'Ars nova de Guillaume de Machaut, l'harmonie anglaise de John Dunstable et la mélodie italienne, sa musique a annoncé le madrigalisme et la musique de la Renaissance. Pour l'historien belge Léopold Genicot,
« Pasqueyes, chansons, cramignons de Liège, nous revoilà dans la musique, qui demeurait le grand art wallon. Les Hainuyers continuèrent à en commander l'évolution aussi longtemps que la polyphonie garda la faveur. Dufay l'avait dotée de la messe unitaire, bâtie sur un seul thème... »
Dufay acquit une grande renommée par la qualité de ses rondeaux, tels Donnez l'assaut à la forteresse ou La plus mignonne de mon c?ur. Précurseur d'Ockeghem ou Josquin des Prés, il utilisa des thèmes profanes pour certaines de ses messes, telle la célèbre L'Homme armé. Il fut le premier à composer un Requiem, dont la partition est perdue. Il composa aussi des cycles complets pour l'Ordinaire de la messe : Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus. On a aussi de lui 83 ballades, chansons polyphoniques, virelais et rondeaux, 76 motets et neuf messes).
Robert Wangermée analyse de cette manière les nouveautés introduites par Guillaume Dufay et son compatriote Gilles Binchois:
« Au XIVe siècle [...] la dissonance avait été traitée avec beaucoup de liberté dans le contrepoint mélismatique issu de l'organum primitif. En principe une consonance parfaite devait se rencontrer à chaque point d'appui périodique; les dissonances étaient des accidents qui prenaient place librement entre deux consonances : mais en fait les déplacements rythmiques pouvaient mettre en évidence une dissonance et escamoter la consonance en la retardant ou en la faisant sonner avant le point d'appui. On admettait aussi que la dissonance fût attaquée directement, provoquant une tension agressive. Chez John Dunstable, Dufay et Binchois, la dissonance est préparée, elle est un moment de passage règlementé entre deux consonances. Elle ne trouve plus guère place sur des points d'appui rythmiques, sur ce que l'on appellera plus tard les temps forts de la mesure, sinon comme le prolongement d'une consonance, comme sur la suspension d'une voix sur une autre en mouvement; elle est rapidement résolue, dissoute dans une nouvelle consonance, car on a renoncé aux syncopes en chaîne. En outre, alors que le contrepoint du XIVe siècle ne se préoccupait que des rapports des différentes voix avec l'une d'entre elles - le plus souvent le ténor - Dufay évite le heurt qui peut résulter de tous les rapports entre les différentes voix. » (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia