Jelly Roll Morton (Ferdinand Joseph Lamothe[1]) fut un pianiste et chanteur de jazz américain né vers 1885 ou 1890 à la Nouvelle-Orléans et décédé le 10 juillet 1941 à Los Angeles.
D'origine créole et française, de son vrai nom selon le professeur Lawrence Gushee, Ferdinand Joseph Lamothe, son beau-père s'appelait Mouton d'où Morton. Le "Jelly roll" qui a donné son surnom est un gateau roulé et serait une boutade à connotation sexuelle. Jelly Roll Morton, entre 1922 et 1930 a fait plus que quiconque pour mettre en branle ce qu'on allait appeler, après les improvisations collectives de King Oliver et un peu avant les éblouissants soli de Louis Armstrong, le jazz.
Sur ses cartes de visite, on pouvait lire « Inventor of Jazz », « Originator of Stomp and Swing », « World's Greatest Hot Tune Writer » et, plus de soixante ans après sa mort, bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort.
Bien sûr, il n'a pas tout inventé mais il a tout transformé. Il a su par exemple, prendre le rythme syncopé du rag (Scott Joplin, James Scott, etc.), en supprimer le côté rigide de la structure pour en faire une musique plus aérée, plus dégagée, ouvrant la voie aux improvisations d'Earl Hines et des grands pianistes qui allaient le suivre. De la musique orchestrale collective, il a modifié les ensembles improvisés, a écrit des « arrangements » préparant le terrain aux big bands (grands orchestres) des années trente. À chacun des musiciens de ses nombreux orchestres (les plus fameux ayant été ses Red Hot Peppers), il laissa libre-court à presque toutes leurs fantaisies, dégageant l'individu de la masse pour en arriver aux fameux combos qui allaient faire fureur à partir de la fin des années quarante. Ses compositions ne se comptent plus et si, dans ses nombreux enregistrements, on ne peut dégager de futures grandes vedettes, on peut cependant affirmer que tous les musiciens qui sont passés par lui n'ont jamais mieux joué.
Il serait né aux alentours de 1885 (certains avancent la date de 1890) dans le quartier Storyville de La Nouvelle-Orléans. On ne connaît ni son père, ni sa mère. Ce que l'on sait, c'est que vers 1900, il jouait déjà du piano dans les nombreuses maisons closes de l'endroit, sachant interpréter tous les genres de l'époque, du ragtime aux mélodies espagnoles très demandées à ce moment-là.
De 1900 à 1920, il aurait voyagé « partout » : de New York à la Californie en passant par le Canada, le Kansas et la Floride. On le sait à Chicago en 1912 parce que c'est là qu'il fait enregistrer ses premières compositions. De 1915 à 1920, il aurait vécu à Los Angeles aux côtés des célèbres Spike Brothers.
Lorsqu'il arrive à Chicago, aux débuts des années vingt, c'est un Jelly Roll hautain, dédaigneux, flamboyant, presque exaspérant qui prend la ville d'assaut. Il clame sur tous les toits que toutes les musiques qu'on y joue ne sont que de pâles imitations de ses nombreux styles ; que c'est lui qui a inventé le jazz : il donne même une date : 1902. Ses vêtements proviennent des plus grands tailleurs, il aime payer ses notes avec des billets de mille dollars et, à un certain moment, il se fait même poser un diamant à la place d'une incisive. Il est profondément détesté par tous ceux qui le rencontrent mais, en même temps, très respecté car sa culture musicale, ses interprétations, sa mémoire prodigieuse impressionnent tous les musiciens qui le côtoient.
Il joue au billard, aux cartes, se promène souvent en compagnie de deux femmes, car il plaît aux dames. On dit même qu'il aurait été un proxénète aux revenus très importants. Musicalement, à la seule mention de son nom, les salles se remplissent. Et il enregistre.
Des piano-rolls d'abord, puis des disques de piano solo. Finalement, il forme son propre groupe pour lequel il compose et crée les arrangements.
De 1923 à 1929, il est le musicien des musiciens.
La Dépression aura raison de lui. Ses excentricités, sa façon ostentatoire de se présenter font mauvais goût. Il continue à jouer ici et là, mais c'est le déclin. La santé minée par divers excès, il s'éteint à Los Angeles en 1941, non sans avoir, en 1938, enregistré chez Circle Records 'The Saga of Mr. Jelly Lord' (parut en 1947), une série de 12 volumes 78t (45 disques rouge 30cm, soit 90 faces devant finalement tourner autour de 85t/min pour une écoute juste) (republié en 33t microsillon en 1950) reprenant des interviews réalisées en 1938 au Coolidge Auditorium de la Bibliothèque du Congrès, qui rend hommage à Jelly Roll Morton et retrace son parcours. Ce travail représente probablement la première « biographie sonore » jamais réalisée concernant un musicien.vingt-quatre 78 tours pour la Library of Congress (sous la direction d'Alan Lomax) à Washington où il raconte sa vie ponctuant le tout d'une douzaine d'improvisations remarquables au piano. Ses derniers enregistrements avec, entre autres, Sidney Bechet, Albert Nicholas et Sidney de Paris, datent de 1939.
Jelly Roll Morton a composé « King Porter Stomp », morceau qu'il a dédié à un pianiste (Porter King) et qui sera repris par de nombreux orchestres des années 30-40 (Fletcher Henderson, Benny Goodman) et même par Gil Evans beaucoup plus tard.
On peut retrouver l'ambiance de La Nouvelle-Orléans du début du 20e siècle dans le film « La Petite » de Louis Malle, film dédié à Jelly Roll Morton.
Charles Mingus a composé « Jelly Roll » en son hommage (album « Mingus Ah Um » de 1959).
Wynton Marsalis a gravé récemment un disque de compositions de Jelly Roll Morton.
Jelly Roll est utilisé comme personnage secondaire dans le roman Novecento d'Alessandro Barrico, ainsi que dans le film que ce roman a inspiré : The Legend of 1900 (La Légende du pianiste sur l'océan), où il est mis en musique par Ennio Morricone. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia
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