Carl August Nielsen (né le 9 juin 1865 en Fionie près d' Odense - mort le 3 octobre 1931 à Copenhague) est le plus connu des compositeurs danois. Sa renommée, bien établie au Danemark, est toutefois sans commune mesure, sur le plan international, avec celle des compositeurs scandinaves Edvard Grieg et Jean Sibelius. Il est issu d'une famille nombreuse et très modeste. Son père était ouvrier agricole, mais officiait aussi comme musicien du village et il apprit à jouer du violon à ses enfants.
Carl Nielsen épousa la peintre et sculpteur Anne Marie Carl-Nielsen (née Brodersen) et ils eurent une fille Anne Marie Frederikke Telmanyi.
Il a écrit six symphonies dont les trois dernières témoignent d'une puissance expressive inégalable (les adagios de la quatrième et de la sixième anticipient sur ceux des symphonies de Dmitri Chostakovitch et comptent parmi les plus déchirants du XXe siècle), tout comme d'une violence mâtinée d'humour noir (dernier mouvement de la quatrième, premier mouvement de la cinquième) telle que ne l'égalera, difficilement, là aussi, que l'école russo-soviétique. Nielsen, qui était également violoniste virtuose, a aussi écrit un remarquable concerto pour cet instrument ; l'?uvre fut redécouverte par Yehudi Menuhin. Il a également écrit des ballets (Aladdin, pour grand orchestre et ch?urs mixtes), des opéras (Saül et David) et des lieder.
Contrairement à celui de son contemporain Sibelius, le langage harmonique de Nielsen ne s'enrichit pas d'une inspiration populaire, et sa musique n'est pas à l'écoute de la nature. Nielsen se considérait comme un héritier du classicisme et de Johannes Brahms, dont il émulait la rigueur dans la construction et l'absence de sentimentalisme. Il exprime cependant dans ses trois dernières symphonies, écrites entre 1914 et 1925, l'angoisse et les déchirements de son temps, ainsi aussi, dans le deuxième mouvement de la dernière symphonie, son scepticisme vis-à-vis des nouveaux courants musicaux de son époque. Le triptyque que forment ces trois chefs-d'?uvre n'est en rien inférieur, du point de vue de l'unité spirituelle et de l'homogénéité de l'inspiration, au groupe des symphonies n°4, 5 et 6 de Piotr Ilitch Tchaïkovski et à celui, plus analogue encore, des symphonies n°5, 6 et 7 de Gustav Mahler.