Antoine Gérin-Lajoie (1824 - 1882) était un poète, un avocat, un publiciste et un romancier canadien.
Secrétaire pendant sa jeunesse de l'ancien premier ministre Morin et, de longues années, conservateur de la bibliothèque du Parlement fédéral, est né, à Yamachiche, le 4 août 1824, et il est mort, à Ottawa, le 7 août 1882, à 58 ans. Il est l'auteur du roman canadien Jean Rivard, de Dix ans d'histoire du Canada, comme aussi de la chanson populaire Un Canadien errant. La famille Gérin était originaire de la Savoie.
Le premier venu au Canada, Jean Gérin, était sergent dans les troupes de Mont-calm (1755-1760). 'Il avait toujours tant belle humeur, a-t-il été raconté, que ses camarades de régiment l'avaient surnommé La joie.' C'est de là qu'est venu ce nom composé de Gérin-Lajoie, qui s'est perpétué dans la famille et que l'auteur de Jean Rivard devait immortaliser. Jean Gérin dit Lajoie, après la cession, se maria, à l'automne de 1760, à Yamachiche, et il s'y établit, sur une terre, au bord du grand fleuve. Treize enfants virent le jour à son foyer. Le septième, André, fut à son tour le père de onze enfants.
De ceux-ci, le sixième, Antoine, marié, à Yamachiche, le 12 août 1822, à Marie-Amable Gélinas devint, lui aussi, le père d'une nombreuse famille, soit de dix-sept enfants, dont dix ont vécu jusqu'à l'âge adulte. C'est de l'aîné de cette famille bénie du ciel, Antoine, deuxième du nom, né en 1824, qu'il est ici question. De père en fils, depuis 1760, tous ceux nommés avaient résidé sur le même bien, habité la même maison et conservé pieusement les mêmes traditions. Les Gérin-Lajoie étaient donc de braves et bons habitants, estimés de tous, l'honneur de la paroisse.
À propos de leur nom, Antoine écrivait le 16 janvier 1861 à son jeune frère Denis, plus tard Mgr Gérin, curé de Saint-Justin: 'Notre vrai nom de famille n'est pas Lajoie mais Gérin. Nos ancêtres en France n'ont jamais été connus sous ce nom de Lajoie. C'est notre bisaïeul, Jean Gérin, qu'on a le premier appelé Lajoie, parce qu'il était toujours gai et content. Dans mes dernières années au collège de Nicolet, notre directeur, M. l'abbé Ferland (l'auteur de l'Histoire du Canada qui porte son nom), écrivait toujours mon nom Antoine Gérin-Lajoie, et j'ai continué à l'écrire ainsi. Mais, si je recommençais ma vie, je signerais Antoine Gérin tout simplement ...'
De fait, Mgr Gérin, son frère, et M. Léon Gérin, son fils, devenu président de la Société Royale, ont constamment signé Gérin tout court. Par contre, un autre de ses fils, M. l'avocat Henri Gérin-Lajoie, de Montréal, continue, et sa famille après lui, à porter les deux noms accouplés l'un à l'autre. Antoine Gérin-Lajoie fit ses études classiques à Nicolet. Heureusement doué, il remporta dans ses classes de beaux succès. Il s'y distingua spécialement par son goût et ses aptitudes pour les lettres.
À 18 ans, il écrivit une intéressante tragédie, en trois actes et en vers, Le jeune Latour, qui fut représentée sur la scène du collège et qui a été jugée digne, dans la suite, de figurer au Répertoire national de Huston, édité comme on sait en 1848-1850, et réédité, en quatre volumes in-octavo, en 1893. Il composait aussi, étant encore écolier, de petits poèmes de circonstance et des chansonnettes.
Il se trouvait en rhétorique en 1842, quand, un jour d'automne, des hautes-fenêtres de la maison nicolétaine, l'on vit passer au loin, sur le grand fleuve, le sombre bateau qui emportait en exil, vers la terre d'Australie, les condamnés politiques des 'troubles' de 1837-1838. Tout de suite, il eut l'idée d'écrire quelques couplets, sur un air connu, langoureux et mélancolique, comme pour exhaler la plainte des déportés.
'La complainte fut composée en moins d'une heure, écrivait Benjamin Suite en 1892. Le lendemain, tout le collège retentissait de ses accents. Ce fut une traînée de poudre par tout le Bas-Canada. Nos gens vibraient au son de ces paroles empreintes de tristesse, parce que c'était l'expression même de la pensée ou du sentiment populaire.' (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia