Louis de Caix d'Hervelois est un compositeur baroque français né à Amiens vers 1680 et mort à Paris le 18 octobre 1759, ayant presque exclusivement composé pour la viole de gambe.
Si l?on ne sait finalement pas de qui Caix d?Hervelois tenait ses talents pour la viole et si certains ont logiquement avancé le nom prestigieux de Marin Marais par simple analogie stylistique avec certaines pièces, nous pensons que le compositeur ne dut à son prédécesseur, musicien du roi, qu?une vague inspiration bien légitime à cette époque. En effet, dans ses deux premiers Livres, et bien qu?il emprunte encore à Marais son goût pour les vastes pièces de caractère héritées du siècle précédent (La Magnifique), Caix d?Hervelois s?émancipe déjà et oriente son inspiration vers ce qu?on s?accordera à appeler « la petite manière » (La Séjournant). La Régence de Philippe d?Orléans au Palais Royal tout proche puis, les espérances de liberté qu?engendre alors l?accession au pouvoir, en 1723, du jeune Louis XV, allaient bientôt voir l?émergence d?un style nouveau, axé sur les plaisirs, la fugacité et la sophistication des décors. Étoffes, meubles, demeures? tout se transforme désormais en intime, en préciosité exempte pourtant d?affects trop appuyés. La musique suit cette tendance en livrant des mouvements plus courts, plus descriptifs encore, proches du sentiment humain et s?inspirant, tels La Tourterelle ou Le Papillon, d?un formidable engouement pour le naturalisme lequel verra son apothéose sous les Lumières avec Georges Buffon.
À l?exemple de Charles Dollé, d?Antoine Morel, de Roland Marais ou d?Antoine Forqueray même, on ressent dans ces années 1720-1730, une vigueur de ton, une prédilection pour les effets spectaculaires qui vient concurrencer bien souvent l?esprit pastoral et populaire avec lequel les auteurs composent sans relâche. N?est-on pas en pleine période de « frous-frous » ? Hyacinthe Rigaud, peintre non officiel de la cour ne représente-t-il pas le marquis de Gueidan en étonnant joueur de musette, paré de tous les pompons et broderies possibles ? Jean-François de Troy, digne fils de son portraitiste de père, ne se plaît-il pas à rendre avec virtuosité les soieries surbrodées et non moins somptueuses des robes des Languissantes, et sous lesquelles on devine la pointe espiègle de prodigieux souliers de satin ? Nicolas de Largillierre ne décore-t-il pas sa demeure de la rue Geoffroy-Langevin d?étonnants trompe-l??il où se mêlent décor de théâtre, festons et animaux amusés ? L?extraordinaire vigueur des pièces de viole de Dollé ou d?Antoine Forqueray le père, surnommé « le diable » se retrouve certes avec moins d?audace chez Caix d?Hervelois mais tout autant d?intelligence. Ainsi, le Livre V (1748) dont est issue la suite en mi mineur (initialement à deux violes) s?avère être un habile mélange de douceur et de fougue à l?exemple de sa Courante aux motifs déroulants. Mais bien vite Caix d?Hervelois imite les effets de vielle à roue très en vogue à la cour puisque la reine Marie Leszczynska jouait parfaitement de cet instrument. Alors que La Badine figure avec exactitude l?esprit de la conversation, « esprit particulier qui consiste dans des raisonnements et déraisonnements courts » selon Montesquieu ou davantage destiné « à en montrer beaucoup qu?à en faire trouver aux autres » selon La Bruyère, on retrouvera toute la force d?effets descriptifs dans une étonnante Guitare. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia