Victor Massé, né le 7 mars 1822 à Lorient (Morbihan) et mort le 5 juillet 1884 à Paris, est un compositeur et professeur français.
Bien qu'il ait obtenu le prix de Rome en 1844, qu'il ait été chef du ch?ur de l'Opéra de Paris et professeur de composition au Conservatoire de Paris et qu'une rue porte toujours son nom dans le 9e arrondissement de Paris, il est aujourd'hui tombé dans un oubli presque complet.
Il composa près de vingt opéras, opéras-comiques et opérettes. Cependant, trois de ses ?uvres sont encore connues (au moins de nom) : Galathée (1852), les Noces de Jeannette (1853), qui fut un triomphe pour son époque et dont le rôle-titre fut créé par Caroline Miolan-Carvalho. Enfin, Paul et Virginie (1876) qui connut une renommée mondiale.
Il eut deux filles dont une épousa Philippe Gille, journaliste et librettiste d'opéras d'où le pianiste Victor Gille.
Il est inhumé au cimetière de Montmartre à Paris (section 26, avenue Hector-Berlioz). Charles Garnier fut l'architecte de son tombeau.
Si la musique de Victor Massé n'est guère tenue en estime aujourd'hui, il faut croire que ce sentiment était déjà partagé par certains de ses contemporains. En témoigne cet extrait de Du côté de chez Swann de Proust ; le personnage de Swann (grand bourgeois très cultivé) s'irrite de ce que sa maîtresse Odette de Crécy (demi-mondaine absolument dénuée de goût en matière artistique) souhaite aller voir un opéra de Victor Massé intitulé Une nuit de Cléopâtre, opéra qu'il juge consternant :
« Ce n'est pas de la colère, pourtant, se disait-il à lui-même, que j'éprouve en voyant l'envie qu'elle a d'aller picorer dans cette musique stercoraire. C'est du chagrin, non pas certes pour moi, mais pour elle ; du chagrin de voir qu'après avoir vécu plus de six mois en contact quotidien avec moi, elle n'a pas su devenir assez une autre pour éliminer spontanément Victor Massé ! »
Ceci n'empêche pas le même Marcel Proust de s'enthousiasmer au plus haut point pour 'Le Sire de Vergy' de Claude Terrasse, partition pourtant moins inspirée que Les Noces de Jeannette. A propos du Sire de Vergy, Proust déclare en effet avoir applaudi si fort lors d'une représentation qu'il en a donné, sans le faire exprès, une gifle à son voisin.
Quant à Richard Wagner, il ne cache pas son admiration pour la musique des Noces de Jeannette, tout en déclarant n'en éprouver guère pour celle de Cosi fan Tutte de Mozart.
On peut trouver sur internet une lettre adressée par Jules Verne à Massé dans laquelle il lui demande de bien vouloir lui envoyer deux places pour La Fiancée du Diable, opéra-comique de 1854.
Saint-Saëns consacre des développements sur Victor Massé dans son livre L'école buissonnière dans lequel il explique que les premiers accords de l'ouverture des Noces de Jeannette correspondent aux notes égrenées par le clocher de l'église de Sceaux, ville traversée par Victor Massé pour se rendre chez son librettiste Michel Carré, lequel habitait Aulnay-sous-Bois. (Retracter)...(lire la suite) Source de l'extrait biographique : Wikipedia