À l'époque des années soixante, en pleine ascension de la musique sérielle, Raphaël Fumet se décide à écrire sa grande Symphonie de /'Ame, dans une totale liberté d'inspiration, bien au-delà du diktat des poncifs historiques de la création contemporaine de son temps, Démarche audacieuse, qui devait lui coûter des années de silence et d'ignorance absolue des institutions comme des divers supports médiatiques, réservés à la musique dite sérieuse,En effet selon lui, l'évolution, qui est le développement naturel d'une vie sur sa propre base, se détruit elle même si elle altère ses racines ou les dérange, Le progrès d'une entité n'est qu'un progrès par rapport à son passé, Nous constatons d'ailleurs que cette théorie métaphorique de la racine est une constante dans la pensée créatrice de Raphaël Fumet, En effet on peut constater que Mozart est dans Beethoven - Beethoven est dans Brahms - Wagner est dans Mahler ou même Debussy ou Schoenberg pour ne citer que les compositeurs les plus célèbres,La Symphonie de l'Ame intègre donc tout un passé musical, tout en le renouvelant, que ce soit par l'espace wagnérien, la subtilité d'un Debussy ou l'incandescence de son père Dynam-Victor Fumet, le tout dans une évidence immédiate qui fait oublier le labeur de l'artisan,Sa création fut pourtant longue, échelonnée sur plusieurs années, On peut considérer qu'elle comporte deux parties : la première extatique, reflète l'amour de l'auteur pour la beauté en incarnant, tel un explorateur de l'invisible, d'extraordinaires et sublimes visions sonores, La seconde est une rupture où cette sublimité est plongée dans le réel de la modernité dans une sorte de confrontation glorieuse et pathétique, / Orchestre Symphonique